[TEST] Soccer Story : quand le foot s’invite dans un a-rpg

[TEST] Soccer Story : quand le foot s’invite dans un a-rpg

29 décembre 2022 Non Par OursGamer
Temps de lecture : 6 minutes
Soccer Story, c'est ma découverte de fin d'année, passé relativement inaperçu, si je n'avais pas eu le gamepass je ne l'aurais pas essayé. Il se place dans dans la catégorie des jeux indépendants et nous offre un jeu de foot sous une forme quelque peu originale : un a-rpg en pixel art. Sortie le 29 novembre 2022 pendant la période de la coupe du monde, on peut dire que le studio a bien choisi son moment.

Est ce que l’intégration des mécaniques de foot dans un rpg fonctionne ? Le jeu nous propose-t-il une aventure solide ? C’est ce que nous allons voir.

Une histoire de foot et une quête de vérité

Le jeu commence par une brève cinématique, des joueurs sont en train de disputer une finale de foot. L’un d’eux marque un but décisif qui semble provoquer une explosion. C’est le drame, la zone est détruite, il y a des blessés et le père de notre jeune protagoniste disparaît. Par la suite, on apprend que le foot est devenu interdit. Le peu de matchs qui peuvent avoir lieu le sont uniquement sous la surveillance d’une mystérieuse société : Soccer inc. Soyons honnête, on devine dès les premières minutes qui seront les grands méchants de l’histoire.

… le foot est maintenant bannis

C’est sur cette note peu joyeuse que notre aventure commence. On incarne un jeune garçon qui regarde des matchs dans sa chambre quand un ballon de foot traverse sa fenêtre. Ce n’est pas n’importe quel ballon, il est magique. Il va nous suivre à la trace lors de notre aventure. C’est ainsi qu’après en avoir discuté avec sa mère, notre protagoniste se lance dans une quête de vérité afin d’en apprendre plus sur ce ballon, les événements du passé et rétablir le foot. En somme, le scénario est assez basique mais suffisant pour lancer l’aventure.

Un univers fait de pixel

Le jeu prend place dans un univers tout en pixel art. Ce dernier est décomposé en 5 différentes zones qui ne seront pas toutes accessibles dès le début de l’aventure. Comptez une dizaine d’heures pour venir à bout de l’aventure. Chaque zone correspond à un chapitre du scénario et possède son propre thème : la forêt, la plage… Le jeu ne fait pas dans l’originalité, il s’agit ici de bases classiques des Zelda-like. Cependant, l’univers en lui-même est empreint du lore du foot. Les développeurs ont habilement intégré de nombreuses activités basées sur les mouvements de ce sport : tire, dribble… Chaque situation que nous rencontrerons se règle à l’aide de ce dernier. Il est à noter que l’ambiance est légère et que le jeu ne se prend pas au sérieux.

Un jeu qui ne se prend pas au sérieux

En ce qui concerne le pixel art utilisé, il est assez convaincant dans la plupart des situations. Cependant le jeu ne dispose que d’un seul point de vue et parfois des problèmes de perspective se posent. J’ai ainsi tourné en rond de longues minutes parce qu’un interrupteur était caché derrière un arbre et qu’il n’était visible que de quelques pixels. C’est assez rare, mais assez agaçant. Ces problèmes d’affichage impactent aussi certains mini-jeux qui jouent sur la profondeur, autant dire qu’ils sont difficiles au possible et finalement assez aléatoires. Rien de bloquant, mais c’est dommage.

Une quête collective

La première étape dans notre quête est de constituer une équipe, le foot étant un jeu d’équipe, il est bien entendu inimaginable que le jeu nous laisse jouer seul. C’est l’occasion de découvrir les bases de la gestion d’équipe : sa constitution et une composante RPG du titre. Dans Soccer Story, une équipe se compose de 5 joueurs : le gardien, deux défenseurs et deux attaquants. Chaque joueur de l’équipe, notre protagoniste compris, dispose de différentes caractéristiques. On retrouve : le tir, la vitesse, l’endurance et la force. Elles pourront être améliorées à l’aide de médailles obtenues lors de la réalisation de quête ou acheter dans des lieux précis. Il incombe au joueur de bien répartir les points. On pourra ainsi adopter diverses stratégies : avoir quelques joueurs vedettes qui disposent de tous les points, ou au contraire une équipe plus homogène. L’objectif est bien entendu de nous pousser à la réalisation des quêtes secondaires et à l’exploration de l’univers.

L’aventure est assez linéaire, on accède à une zone qui une fois finie débloquera la suivante et ainsi de suite. Ce sont des cycles : exploration, quête, match, quête et match de coupe qui se répètent entre chaque zone jusqu’à la fin du jeu. Sur le papier, il faut avouer que ça ne vend pas du rêve. Cependant la diversité des quêtes et des situations fait que l’ensemble réussit à captiver notre attention jusqu’à la fin. Il faut dire que l’aventure se passe sans temps mort ou longue session de farm. C’est appréciable.

On la joue collectif ou rien

On explore et on s’améliore

Durant les phases d’explorations et la quête principale, vous aurez la possibilité de réaliser différents objectifs secondaires. Le but ici est bien entendu d’avancer dans l’histoire, mais aussi d’obtenir des médailles qui permettront par la suite d’améliorer l’équipe et vos capacités. Cela sera autant utile pour les matchs que pour réaliser certaines quêtes optionnelles. Foot oblige vous n’utiliserez pas l’équipement classique du héros. À la place, vous devrez utiliser votre ballon avec des tirs et vos crampons lors de dribble. C’est assez curieux de couper l’herbe avec un dribble au début, mais on s’y fait. Le studio a même poussé le concept à l’extrême en vous fournissant des crampons particuliers à utiliser en fonction des sols. Je ne vous en dis pas plus, mais cela s’apparente aux bottes ou aux palmes d’un Zelda. Une adaptation certes particulière, mais qui fonctionne.

Ensuite les objectifs secondaires sont tous adaptés au lore du foot. Il faut avouer que pour cela l’équipe de développement a vraiment fait preuve d’inventivité. On devra par exemple réaliser des tirs au but d’une manière bien précise, tirer sur des cibles positionnées en hauteur… On regrettera cependant de retrouver dans chaque zone le même type d’objectif. C’est dommage, l’effort aurait pu être fait jusqu’au bout.

Tes crampons tu useras

On notera que sur la seconde partie du jeu, il nous est demandé un trop grand nombre d’aller-retour entre les zones du fait de l’amélioration de nos capacités, mais aussi parce que certaines énigmes et puzzles exigent de passer d’une zone à l’autre. Autre source d’aller-retour : le manque de repère. Le jeu ne nous propose en effet aucun marqueur de quête, charge au joueur de se remémorer les différents personnages avec qui il a interagi ou bien les endroits qu’il a visités. Si dans l’ensemble ça passe, pour certaines quêtes cela peut s’avérer agaçant. Je pense par exemple à une énigme où il vous faudra retrouver des palmiers : bon courage ! Malgré tout, on y arrive et on parvient à disputer le match de coupe, car oui, la finalité est de disputer ces fameux matchs qui servent de boss de chapitre.

Des matchs pas si magiques

Autant annoncer la couleur tout de suite, je m’attendais à ce que ce soit la partie la plus travaillée et la plus irréprochable de ce jeu, mais ce n’est pas le cas. Des règles basiques sont appliquées. Il n’y aura par exemple pas d’hors-jeux ou de fautes sifflées. On évolue sur le terrain par l’intermédiaire de passe, d’accélération et de tire avec de potentiels effets. Le gameplay sur le terrain intègre en plus quelques pouvoirs qu’il vous faudra débloquer au fil de votre aventure. Par exemple des tirs chargés ou bien un tacle à distance et c’est tout. Si ce dernier semble simple et efficace, il est gâché par de nombreux défauts.

Un système à la Mario striker qui a du potentiel

Pour commencer les joueurs contrôlés par l’IA ne se positionnent que peu de fois correctement et se contentent bien souvent de suivre le ballon. Les tacles eux sont accessoires étant donné qu’il suffit de toucher un joueur pour lui prendre le ballon. À cela, on peut ajouter le fait que les tirs sont bien souvent imprécis et difficiles à placer. C’est dommage, car c’est à mes yeux la partie la plus désagréable du jeu. Sur les derniers matchs, j’ai fini par passer la difficulté en mode facile, heureusement les développeurs ont pensé à cette option. Je ne retiendrais que la partie pouvoir qui amène son lot d’originalité et de tactique supplémentaire. À noter qu’il existe en plus du mode histoire un mode parti rapide pour faire des matchs contre l’IA ou à plusieurs pour ceux qui auraient apprécié l’expérience.

Conclusion

Soccer story relève le pari fou de créer un RPG basé sur le monde du foot. C’est un pari réussi, le lore est bien utilisé et les missions/énigmes proposées sont originales et inspirées. On notera cependant quelques imperfections en ce qui concerne la perspective et l’orientation de la caméra. Un trop grand nombre d’aller-retour et des répétitions par-ci par-là. En ce qui concerne le gameplay, c’est un bon carton rouge pour la partie match, c’est dommage. Même si elle se révèle agréable sur bien des points, elle est gâchée par des défauts qui pourraient être gommés par une éventuelle mise à jour. Je ne peux cependant que vous conseiller de vous essayer à Soccer Story rien que pour sa proposition originale.