Curse of the Sea Rats, le ratoidvania un genre pas si nouveau

Curse of the Sea Rats, le ratoidvania un genre pas si nouveau

12 avril 2023 Non Par OursGamer
Temps de lecture : 5 minutes

Curse of the Sea Rats est le dernier-né des studio Petoons issu à l’origine d’une campagne Kickstarter démarrée en 2020. Le jeu se présente comme un metroidvania dessiné à la main, plus exactement ratoidvania comme le dirait le studio à l’origine du titre. Il est malheureusement difficile de faire son nid tant le genre est surreprésenté ces derniers temps. Alors ce ratoidvania en vaut-il le détour ? On en parle maintenant dans cet avis.


Curse of the Sea Rats

Site web : Curse of the Sea Rats
Nom de la société : Petoons Studio
Date de parution : 6 Avril 2023
Type du jeu : Metroidvania
Plateforme : Switch / Xbox / Playstation


Une histoire maudite

Notre aventure commence à bord du HMS Barfleur, un navire Britannique de retour des Caraïbes. Nos 4 protagonistes sont alors prisonniers sur ce navire et condamnés à un funeste destin. Il navigue en compagnie de la pirate sorcière Flora Burn et ses coéquipiers eux aussi mis aux fers. Cependant, ces derniers s’évadent rapidement et Flora utilise une ancienne relique : l’œil du serpent. L’équipage et toutes les personnes à bord du navire sont alors transformés en rat. Dans le chaos qui résulte de cette évasion spectaculaire, elle capture Timothy le fils de l’amiral. Ce dernier, ne pouvant abandonner son navire et son équipage, propose un marché aux 4 prisonniers : poursuivre la sorcière et libérer son fils en échange de leurs libertés.

Clins d’œil et humour rendent l’univers attachant.

Le pitch de départ est ici classique et sert principalement de prétexte pour nous entraîner à explorer les 16 environnements qui composent le jeu. Ne vous attendez pas à davantage d’histoire ou de cinématique, le scénario ne sera guère plus développé. Cependant, on appréciera les joutes verbales avec les boss et les personnages loufoques qu’on croisera au cours de notre périple. Cela ajoute un peu de sel à l’aventure et risque d’en faire sourire plus d’un. En effet, l’écriture est ici soignée et le monde est parsemé de traits d’humour. Les créateurs ont eu le souci du détail et ce n’est pas pour nous déplaire. Je vous conseille d’ailleurs de bien regarder les cinématiques avec l’impossible Timothy qui en rendrait fou plus d’un !

Illustré d’une main de maitre

L’histoire et le lore de la piraterie sont renforcé par une direction artistique exemplaire. Le jeu ressemble en effet à un dessin animé intégralement dessiné à la main. Les personnages sont jolis et présentent tous des caractéristiques bien distinctes. L’animation, elle est fluide et détaillée. Il n’y a sur ce point rien à redire si ce n’est que le jeu flatte la rétine.

De plus, votre périple vous entraînera dans de nombreux sousunivers à thème : la forêt, la crypte, un phare … Chaque portion fourmille de détails rendant l’univers vivant et intéressant à explorer. Les ennemis seront d’ailleurs bien souvent adaptés à l’endroit visité et pour certains présenteront des mouvements et attaques différents. L’ensemble fait ainsi penser aux nombreux films et dessins animés de pirates.

En bref, le jeu nous propose ici un univers cohérent truffé de détails provenant du lore des pirates. Il est en plus truffé de clin d’œil et de trait d’humours. J’ai par exemple trouvé un chapeau de paille, célèbre emblème de Luffy dans One piece et fais la connaissance de la tortue Maria qui est une chanteuse accomplie. C’est bien vu et cela renforce l’intérêt pour l’exploration de ce ratoidvania on n’a qu’une envie ne rien louper des boss et personnages annexes.

A la sauce metroidvania

Dès le début, nous sommes livrées à nous-mêmes pour explorer une vaste zone avec pour seules capacités : sauter, donner un coup avec une arme, contrer et courir à 4 pattes. On va ainsi alterner entre phases d’exploration, découverte de boss, combat de boss, acquisition de nouveau pouvoir ou d’objets et grâce à eux accéder à de nouvelles zones et ainsi de suite. C’est un système classique qu’on rencontre dans de nombreux jeux du genre.

On notera cependant que l’aventure est correctement rythmée par nos rencontres avec les boss et qu’on passe rarement notre temps à tourner en rond. De plus pour les plus assidus, le jeu regorge de quêtes secondaires qui vous permettront d’obtenir de nombreux bonus. Même si généralement, il s’agit de collecter des objets. Point important, vous n’êtes généralement pas obligé de faire les boss dans l’ordre. J’ai même réussi à finir le jeu avec une compétence manquante.

En parlant des boss, je les ai trouvés assez inégaux. Certains auront tendance à être de vulgaires sacs à point de vie qu’il faudra taper comme un sourd tandis que d’autres proposeront des phases de combat plus intéressantes où il sera nécessaire de réfléchir et d’utiliser les diverses capacités dont on dispose pour en venir à bout. C’est dommage, il y avait tant à faire.

Malgré de nombreuses qualités quelques problèmes techniques nuisent à l’ensemble

De plus malgré de nombreuses qualités dans sa partie exploration, le jeu présente cependant un problème majeur dans ses phases d’exploration : chaque changement d’écran est ponctué par un temps de chargement. Dans un jeu où changer d’écran se produit en permanence vous allez en passer du temps à attendre. J’avoue avoir failli abandonner plus d’une fois à cause de ce souci, et ce, particulièrement sur la fin où les créateurs ont eu la brillante idée de supprimer la capacité de téléportation.

Et le gameplay dans tout ça ?

En ce qui concerne le gameplay, il n’y a aussi pas non plus grand-chose à redire. On enchaîne aisément les phases de plateforme modulo quelques imprécisions-ci et là. Je pense par exemple aux falaises dont les nombreuses chutes risquent de vous faire grincer des dents. Mais rien d’insurmontable. Les combats s’enchaînent et on prend plaisir à utiliser les différentes capacités et combinaisons de coup d’épée : en haut, en bas, en sautant … Je soulignerais cependant que la hitbox est particulière et vous jouera parfois des tours. De même, le contre possède un timing particulier et si vous êtes trop nerveux vous risquer d’avoir du mal à l’utiliser. C’est pourtant une capacité redoutable.

L’ensemble est enrobé par une surcouche rpg et un zeste de soul-like. Je m’explique. Lors de vos combats, vous allez collecter de l’expérience, des âmes et de l’or. Ces âmes vous permettront de compléter votre arbre de compétences et ainsi d’améliorer votre personnage. Il faudra cependant faire attention à ne pas mourir avant de les avoirs utilisés sous peine d’en perdre une partie et de devoir retourner les chercher. Ne vous inquiétez pas ce n’est pas un système aussi punitif qu’un soul. De même plus vos niveaux augmenteront plus il sera facile de combattre certains ennemis. Si l’idée est intéressante, on se rend compte que la courbe de progression est assez inégale. Le jeu est au début assez compliqué puis par la suite, les ennemis et les boss ne feront pas long feu particulièrement si vous utilisez David Douglas et sa capacité régénératrice.

Dernier point que j’aimerais souligner et pas des moindres, le jeu vous proposes d’incarner différents personnages, chacun avec des capacités qui lui sont propres et cerise sur le fromage de faire l’aventure à plusieurs en coop en utilisant chacun un des 4 rats.

Conclusion

Curse of the Sea Rats ne révolutionne pas le genre. Il est au contraire un habile assemblage de ce qui se fait de mieux dans les metroidvania. Ses graphismes cartoons, l’écriture et les pointes d’humour créer cependant un univers fort appréciable auquel on devient vite accro. Je n’ai pas réussi à lâcher le jeu avant de l’avoir fini, et même après, j’ai continué vers le 100%. Il aurait tout pour être un excellent jeu qui plus est accessible aux néophytes grâce à son système RPG. Cependant, l’ensemble est gâché par des problèmes techniques, dont un majeur : les chargements incessants entre chaque écran.

J’ai aimé Je n’ai pas aimé
  • Metroidvania accessible
  • La direction artistique
  • L’univers
  • L’humour et le lore
  • Le côté rpg
  • Les choix du endgame discutables
  • Des bugs
  • Les chargements entre écran