Trinity Trigger un hommage aux classiques du genre
28 mai 2023Trinity Trigger est sorti le 16 mai 2023. Il s’agit d’un action-rpg ( a-rpg ) qui a pour ambition de rendre hommage aux classiques du genre. Il s’inspire particulièrement d’une licence très connue des retrogamers : secret of mana. Le jeu se targue qui plus est d’avoir un casting de rêve à la réalisation avec des noms connus dans le monde du j-rpg. Le jeu est-il à la hauteur de ses ambitions ? C’est ce que nous allons voir dans ce test.
Ce test est réalisé à l’aide d’une version numérique switch fournie par l’éditeur
Trinity Trigger
Site web : Trinity Trigger
Nom de la société : XSEED Games
Date de parution : 16 mai 2023
Type du jeu : A-RPG
Plateforme : Switch / Playstation / Xbox / PC
Un combat divin
Le jeu commence sur une magnifique introduction animée. Il nous présente la légende à l’origine du monde de Trinitia. Les dieux de l’ordre et du chaos s’affrontèrent et à la fin de ce combat sans issue des armes divines tombèrent sur la planète transformant les cieux, la terre et les océans. On assiste ensuite à la séparation de deux enfants royaux puis l’histoire se concentre sur Cyan le protagoniste principal. On devine dès les premiers instants qu’il s’agit d’un des enfants. Il vit avec sa sœur adoptive et prend soin d’elle en explorant les donjons pour gagner de quoi vivre. Cependant, à la suite d’une de ses missions, il fait la rencontre d’une curieuse créature : un Trigger. Les ennuis s’enchaînent alors jusqu’à sa rencontre avec Elise qui l’entraîne dans une quête pour éviter un combat entre les chevaliers de l’ordre et du chaos dont il est le représentant.
Le pitch de base est intéressant. On nous propose d’incarner Cyan qui a tout du bon samaritain dans une aventure aux enjeux qui n’ont rien de manichéen. En effet malgré une apparente dualité, nos protagonistes choisissent d’opter pour une solution qui ne permettra à aucun dieu de gagner : notre héros choisi d’aller à l’encontre de son destin et d’en apprendre plus sur ses origines afin de solutionner un problème d’ordre divin. C’est ce qui nous tient en haleine tout au long du jeu. Cependant, malgré une histoire intéressante, le scénario est trop linéaire, et ce, jusqu’à la toute fin. On va ainsi alterner entre phases d’exploration, donjon et récupération d’une arme pour augmenter les pouvoirs de Cyan. Ce ne sont d’ailleurs pas les quêtes secondaires qui ajouteront du piment à l’aventure tant elles sont fades et n’apportent guère d’éléments au scénario. C’est dommage.
Enfin, le jeu est intégralement en anglais. C’est un problème pour ceux n’étant pas à l’aise avec cette langue. En effet la compréhension de l’histoire et des enjeux et un des points principals du titre et permet de rendre l’aventure intéressante. Le joueur se risque alors à simplement passer les dialogues et à enchaîner les phases de combat.
Un gameplay classique mais complet
On se doute bien que notre périple ne sera pas sans danger. On oscille entre villes permettant de grappiller plus d’informations et cartes remplies de monstre barrant l’accès aux donjons. Le système de combat est d’ailleurs un élément remarquable du titre. On sent que les développeurs y ont apporté le plus grand soin. Il se veut dynamique et évolue au fur et à mesure de notre périple.
Cyan, notre héros, dispose d’une roue d’arme lui permettant de choisir entre les différentes transformations de Flame son trigger. Ces transformations sont à débloquer dans les différents donjons du jeu. Elles permettent, en plus de varier notre style de combat, de venir débloquer certains passages ou bien de venir plus facilement à bout de certains monstres. En effet, il existe des affinités entre monstres et armes. Les dégâts sont ainsi rouges s’ils sont optimums ou bleus si votre arme n’a pas d’effet. C’est généralement à vous de trouver ce qui marche le mieux. Pour utiliser votre arme, vous serez dépendant d’une jauge d’énergie. Ne comptez pas marteler la touche, au risque de faire des dégâts ridicules une fois l’énergie épuisée. Il faudra alors soit attendre qu’elle se recharge soit user de l’esquive au bon moment afin de recharger cette jauge. L’ensemble ajoute ainsi une dimension tactique au combat.
Ce système d’armes et de Triggers s’améliore au fur et à mesure de la montée en niveau de nos héros. Les Triggers gagnent ainsi en dégâts et en compétences : secondaire et ultime. Permettant par la suite de lancer des combos dévastateurs. Il faudra aussi compter sur la possibilité d’améliorer notre équipement grâce à un astucieux système de pierre d’amélioration : 3 aux maximums sur notre armure et 3 sur notre arme. On placera les améliorations selon notre style de jeu : maximiser les dégâts, optimiser la survie … Il y a largement de quoi varier les plaisirs. On pourra aussi compter sur les traditionnels objets de soins que l’on pourra soit fabriquer soit acheter dans les villes. J’ai d’ailleurs rarement eu à utiliser le système de craft n’y même à farmer tant le jeu est généreux en point d’expérience et en or.
Vous l’aurez compris, le système se veut complet et offre un grand nombre de possibilités. Cependant, il faudra composer avec l’IA catastrophique de vos 2 compagnons. En effet, ces derniers sont bien souvent incapables de déclencher un combo, et ne seront même pas à même de choisir l’arme ayant la meilleure affinité. On perd de fait un temps considérable à passer d’un personnage à l’autre pour changer les armes et déclencher les combos. Il n’y a d’ailleurs pas de possibilité de choisir une stratégie de combat comme dans pas mal d’autred RPG du genre. Si dans la première partie du jeu cela n’est pas dramatique sur la fin cela peut devenir très handicapant et on aura tendance à demander à un second joueur de prendre le contrôle d’un des personnages. C’est d’ailleurs une possibilité intéressante offerte par le jeu.
Un monde de biome
Tout d’abord, comme je l’avais évoqué, le paysage est régi par les armes qui sont tombées dans la portion de carte qu’on explore. On passe ainsi facilement d’une zone désertique à une zone glaciale. Je dirais que la carte est un ensemble de biomes imbriqués. C’est assez curieux, mais ça a le mérite d’être expliqué par le scénario. Chaque zone possède son propre thème et son environnement. Graphiquement, c’est réussi et on distingue facilement le milieu dans lequel on se trouve. Qui plus est, les villes fourmillent de petits éléments qui rendent l’ensemble assez vivant. Elles se présentent d’ailleurs comme des hubs ou vous pourrez vous préparer, sauvegarder et avancer dans votre quête. Cependant, j’ai trouvé ces éléments inégaux. Certaines auraient mérité plus de soins même si cela reste purement dans la tradition rétro.
Ensuite, les donjons de chaque zone sont assez répétitifs et au final peu varié. Certains sont innovants, avec des éléments propres à la zone comme des champignons à frapper qui permettent d’illuminer les environnements ou encore des énigmes certes classiques, mais bien conçues. Je pense par exemple aux interrupteurs à actionner, aux téléporteurs ou bien aux éléments liés aux Triggers. Cependant, la plupart du temps, on se retrouve à frapper des murs fissurés ou bien passer des portes et des escaliers pour avancer et combattre les ennemis et les boss. C’est vraiment l’élément que j’ai le moins apprécié dans le jeu tant il est redondant. J’aurais aimé que les donjons soient plus liés aux biomes que l’on explore.
Dernier point et pas des moindres le jeu bénéficie d’une bande–son et d’un doublage Japonais intégrale fort appréciable. En effet, chaque zone, chaque carte bénéficie de son petit thème musical. Certaines musiques sont très entrainantes et nous transportent dans l’action.
Le gameplay en vidéo :
Conclusion
Trinity Trigger est un bel hommage aux classiques du genre. Il nous propose un scénario plus compliqué qu’il ne semble et qui ne présente pas le traditionnel combat entre le bien et le mal. C’est d’ailleurs un des points forts du titre et un élément qui nous maintient en haleine tout au long de l’aventure. Le système de combat dynamique n’est pas en reste et particulièrement avec son côté tactique. On regrettera cependant une IA catastrophique qui se contente du minimum. Il présente un univers original régi par des règles divines aux graphismes et environnement dans la pure tradition rétro. Les habitués du genre apprécieront l’hommage tandis que les autres risquent d’être déçu. Pour ma part, j’ai passé un agréable moment en compagnie de Cyan et à aucun moment je n’ai eu envie de m’arrêter avant d’avoir vu le bout de cette quête contre le destin.
J’ai aimé | Je n’ai pas aimé |
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