[Chronique] Bienvenue à Silent Hill. Voyage au coeur de l’enfer

Sorti initialement en 2016, Bienvenue à Silent Hill. Voyage au coeur de l’enfer avait rencontré un succès amplement mérité. Alors que la saga commence à renaître de ses cendres avec la sortie de Silent Hill: The Short Message et bientôt le remake de Silent hill 2, Third Editions a eu la bonne idée de réimprimer l’ouvrage qui était en rupture. L’occasion pour nous de vous proposer cette chronique (réaliser à partir d’une version numérique fournie par l’éditeur) mais aussi de redécouvrir cette licence de Konami si chère à nos coeurs en grands fan de survival horror.

Welcome to Silent Hill

Alors que certains on eu la chance de lire et relire inlassablement ce bel ouvrage, certains tout comme nous vont pouvoir profiter de son retour chez Third Editions pour le découvrir. L’édition first-print est malheureusement épuisée, mais l’édition luxe comprenant 328 pages est disponible sur le site pour la modique somme de 24,90 € proposant au lecteur le même contenu qu’en 2016 mais un ouvrage avec un meilleur grammage papier et une couverture cartonnée. Plus de place dans votre bibliothèque? Pas de panique puisqu’une version numérique est également proposée au prix de 11,99 €.

Silent Hill, un nom aux multiples évocations. En premier lieu une série de jeux vidéo d’horreur qui s’est distinguée par une approche radicale, éprouvante et fascinante de la peur.

Silent Hill, c’est aussi une ville. Un personnage à part entière, théâtre d’angoisses innommables et terrain de jeu à grande échelle pour des artistes dont le goût du macabre et du sordide confine à la poésie.

Silent Hill, ce sont des souvenirs, des traumatismes, des instants d’intenses émotions. Un mélange étonnant de divers sentiments extrêmes, du dégoût le plus total à la tristesse la plus inconsolable.

Silent Hill est pluriel. Cet ouvrage va en dévoiler les nombreuses facettes, en expliquer les rouages, les audaces, tenter de déterminer ce qui en fait une œuvre à part, unique. Bienvenue à Silent Hill.

Présentation de l’ouvrage par l’éditeur

Bienvenue à Silent Hill. Voyage au coeur de l’enfer est écrit par Damien Mecheri (auteur de La Légende Final Fantasy X, les deux volumes de Dark Souls. Par-delà la mort et L’Œuvre de Fumito Ueda) qui est désormais éditeur chez Third Editions et Bruno Provezza (ancien rédacteur en chef de Mad Movies) à qui l’on doit également Uncharted. Journal d’un explorateur et Le Professeur Polymathus dans une brêve histoire du jeu vidéo pour Third.

Silent Hill décrypté

Alors que Resident Evil fait carton plein depuis son lancement, Konami décide à son tour de développer un survival horror se voulant bien différent de l’oeuvre de Shinji Mikami. Notre voyage débute avec un préface signé Roger Avary (dont la mise en page est assez originale) qui nous explique sa rencontre avec Samuel Hadida (producteur du film) mais aussi Christophe Gans avec qui il a collaboré pour la réalisation tout en se remémorant son expérience avec la licence.

Les films seront bien entendu abordés dans l’ouvrage mais ce dernier est principalement axé sur les jeux vidéo produits par Konami. Le livre est divisé en huit chapitres écrits à quatre mains met en lumière l’histoire passionante de cette saga qui aura eu un développement tumultueux mais aura marqué les esprits au fil du temps…

Un essai qui sort du brouillard

Offrant une analyse complète qui ravira les fans mais qui permettra aux néophytes de découvrir la licence, l’ouvrage est divisé en huit chapitres ce qui rend la lecture agréable sans perdre le lecteur qui pourrait appréhender d’errer seul dans le brouillard dans lequel sont dissimulées d’atroces créatures.

Tout débute donc par le processus de création des différents opus que ce soit sur le plan technique, le choix des équipes mais aussi ce qui les a inspiré. Il est par exemple intéressant de découvrir l’appétence de l’équipe pour la littérature d’épouvante et le cinéma d’horreur dont le recueil Brume de Stephen King qui aura donné naissance à ce brouillard tant redouté par les joueurs. Exprimer l’horreur autrement était une volonté et cela aura été une réussite tant sur le plan visuel que musical grâce aux musiques composées par Akira Yamaoka qui aura laissé son empreinte pour l’ensemble des opus de la licence à l’exception de Silent Hill: Downpour.

Le second tiers du livre (qui à mon sens souffre de quelques longueurs mais est indispensable) décortique l’ensemble des éléments de la licence comme l’histoire de la ville, la naissance de l’ordre, … On ne peut cependant que saluer le minutieux travail de recherche des auteurs  qui nous offrent de ce fait une analyse approfondie permettant d’éclaircir les zones d’ombre pouvant subsister dans l’esprit des joueurs.

Le dernier tiers du livre s’avère également passionnant décryptant les différentes thématiques de Silent Hill, l’aspect sonore de la licence mais aussi les oeuvres annexes ainsi que l’héritage laissé aux fans dont les attentes sont nombreuses…

Conclusion

Une fois le livre refermé, la nostalgie s’est emparée de moi. Un sentiment d’inachevé persiste mais pas à cause des auteurs dont je salue une fois de plus le travail et que je remercie pour ce voyage passionnant mais laissé par ce qu’aurait pu être l’avenir de la licence. Boudée par Konami avant de sombrer dans l’oubli, la ville ou le mal ne dort jamais semble se réveiller après un profond sommeil bien décidée à jouer de nouveau avec nos peurs les plus profondes pour le plus grand plaisir des fans…