Test – Beyond Good & Evil – 20th Anniversary Edition

Test – Beyond Good & Evil – 20th Anniversary Edition

2 juillet 2024 Non Par Wii Wii
Temps de lecture : 8 minutes

Voilà une licence bien mystérieuse, possédant à la fois une aura folle auprès des joueurs, un succès critique quasi unanime et pourtant, elle n’a pas encore réussi à convaincre les acheteurs. C’est à n’y rien comprendre. Dans ce test, je ne vais pas m’attarder sur cette incompréhension ; allons droit au but, faisons comme si le jeu venait de sortir et oublions le reste. La question est : que vaut réellement Beyond Good & Evil – 20th Anniversary Edition ? La réponse dans ce test…

Test réalisé à partir de la version Switch dématérialisée du jeu Beyond Good & Evil – 20th Anniversary Edition fournie par l’éditeur. Merci.


Site web : www.ubisoft.com
Nom de la société : Ubisoft
Date de parution : 25/06/2024
Type du jeu : Action/Aventure/Infiltration
Plateforme : PS5, PS4, Xbox Series X|S, Xbox One, Switch, PC (via the Ubisoft Store, Steam, and Epic Games Store), Amazon Luna, and GeForce Now.

Réseau IRIS : vérité ou mensonge ?

Une question que l’on se posera uniquement pendant la première heure de jeu…

Dans Beyond Good & Evil – 20th Anniversary Edition, on incarne Jade, une « reporter photographe » vivant sur la planète Hillys du System 4. La jeune femme et son oncle adoptif Pey’j, un homme-cochon mécanicien talentueux, offrent un refuge aux orphelins de guerre. Sans cesse attaqué par les extraterrestres nommés Domz, le duo se voit obligé d’accepter une mission obscure afin d’engranger l’argent nécessaire à leur sécurité. Mais à la fin de celle-ci et suite à un entretien avec l’un des rebelles d’Iris, nos amis commencent à se poser des questions. Débute alors l’enquête…

Le scénario pose une bonne base dès le début du jeu, on se sent directement concerné grâce à de superbes cinématiques portées par une musique orchestrale prenante. Malheureusement, le scénario ne garde aucun secret après la première heure de jeu. Le joueur n’aura donc pas la chance de découvrir par lui-même les travers de la guerre grâce à une narration éclatée et pleine de suspense. Non, il devra simplement réussir les missions pour démontrer ce qu’on lui sert déjà sur un plateau. C’est à mon sens le principal défaut du jeu.

 

 

 

Jeu d’action ? D’aventure/infiltration ?!

Michel Ancel (père de Rayman) et son équipe nous proposent ici un mix de tout cela. C’est dans des séquences d’infiltration réussies, des courses aux ambiances survoltées et une aventure prenante que le joueur usera sa manette.

Enfin, ce n’est pas aussi rose que ça, surtout concernant la partie aventure. Le jeu tente ce qu’il peut sur ce terrain là, mais cela ne fonctionne qu’à moitié selon moi. Pourtant le monde à visiter semble assez grand, la ville vivante et les secrets présents. Mais alors pourquoi le parfum enivrant de l’aventure s’évapore-t-il si rapidement ? C’est simple : le monde n’est pas aussi étendu ni interactif que ce que l’on pourrait croire de prime abord.

Plus la planète se dévoile, plus la constatation d’un faux monde vivant transparait. Le manque de décors à explorer concrètement se fait sentir et l’illusion se révèle à nos yeux. En exagérant légèrement on pourrait dire que le jeu ne propose en réalité qu’un enchaînement de stages desservis par un grand HUB. Il manque, à mon avis, la découverte de nouveaux paysages et de peuples, mais aussi la possibilité de se poser et de fouiner les environs à pied.

Tout ceci n’est qu’un regret de ma part car le côté « aventure » me tient à cœur. Ce qu’il faut surtout retenir c’est qu’au niveau du gameplay le jeu a tendance à privilégier « l’infiltration ». Si vous aimez ça, alors vous allez être servi !

 

La curiosité est une jolie qualité

Jade, curieuse d’en savoir plus sur les agissements des deux parties opposées (réseau IRIS et sections Alpha), décide d’accepter les missions des résistants (IRIS). Vous devrez donc infiltrer au total 4 planques ennemies, prendre des photos compromettantes et les envoyer au quartier général afin qu’ils les publient dans leur journal.

C’est le cœur du jeu, ces phases sont les plus longues et les plus abouties. Le joueur n’aura d’autre choix que de se faire le plus discret possible en se cachant derrière les murs, des tuyaux ou autres tunnels échappant ainsi aux regards détecteurs des gardes. Ces derniers sont toujours placés avec minutie aux endroits stratégiques ne laissant que très peu de champs libre à l’héroïne. Si seulement il n’y avait qu’eux à tromper ! Mais des lasers défensifs statiques ou mobiles s’inviteront également à la fête. Jade devra être très attentive, vive et souple sinon la punition sera fatale… Enfin, pas tout à fait. Les concepteurs ont eu la gentillesse d’offrir des vies infinies. Un bon moyen pour encourager le joueur à tenter rapidement plusieurs techniques jusqu’au succès. Les seules conséquences d’une mort seront de revenir au début de la phase et de perdre la moitié de sa barre de vie. 

 

 

Un soupçon de Zelda…

Les bâtiments visités forceront quelques fois le joueur à la réflexion. Des énigmes très simples mais bien ficelées à la manière d’un « The Legend Of Zelda ». Comprendre par là qu’il vous faudra bouger des caisses, appuyer sur des interrupteurs, connecter des câbles électriques pour débloquer des accès. La petite originalité viendra du binôme. Toujours en duo ou presque, vous infiltrerez les lieux en coopérant. Une simple pression sur le bouton X permet au compagnon d’effectuer une action précise. Concrètement, c’est très léger, mais ça a le mérite de développer une certaine complicité, une sorte d’immersion bienvenue. Reste à supporter les réflexions incessantes de Double H… 

 

 

De l’infiltration, des énigmes et quoi d’autre ?

Afin d’étoffer encore un peu plus le gameplay, les concepteurs ont ajouté la possibilité de combattre. Là encore vous pourrez utiliser le bouton X pour demander à votre pote d’exécuter son attaque spéciale. De votre côté, le Daï-jo sera votre arme principale. En martelant Y vous pourrez vous déchainer contre des robots ou encore des créatures du monde d’Illis. Bref, vous avez de quoi vous défendre. Ces séquences sont les bienvenues car permettent de se défouler et d’évacuer toute l’accumulation de self control nécessaire aux phases d’infiltration.

 

Autre points intéressants :

  • Quelques boss viendront vous barrer la route. Des patterns relativement simples seront à étudier afin de sortir vainqueur des affrontements.
  • Les photographies. Afin de gagner de l’argent servant à acheter de la vie, des items de restauration, des perles etc. le joueur, à l’affut, se mettra dans la peau d’un paparazzi et prendra des clichés d’animaux vivant sur la planète. Cela pousse à visiter System 4.
  • En ville, la principale attraction est la course d’hovercraft. Très prisée dans Hillys, faites vous respecter et gagnez le premier prix : une perle précieuse !

 

Mammago, Mon mago !

Comment ne pas parler de Mammago dépannage service !?

L’ambiance y est géniale, à la cool, reggae style : le bien être qui vous est offert en vous baladant sur le mini îlot cache en réalité un magasin de tuning de luxe. Avide de perles, la mamma propriétaire ne vend les pièces pour vaisseaux que contre ces bijoux. Vous n’aurez d’autre choix que de partir à la recherche de ces « précieux » afin de faire évoluer vos machines. 

 

 

L’immersion au premier plan

Si il y a bien un point incritiquable dans ce Beyond Good & evil 20th anniversary c’est le son : c’est parfait. On adhère ou pas à la proposition mais le travail effectué ne peut être pris à défaut. L’ambiance contribue fortement à l’identité du jeu : le suspense d’une infiltration sera très bien mis en valeur ; lors des courses d’hovercraft vous aurez droit à des délires complètement hors sol genre fiesta espagnol ou rock délirant ; chez Mammago c’est reggae cool, les séquences « émotions » fonctionnent bien etc. C’est un véritable « melting-pot musical » que vous aurez la chance d’entendre. Allumez votre ampli si vous en avez un et montez le son, ça vaut le coup !

 

 

Les + de Beyond Good & evil 20th anniversary

Ressorti en 2011 sur PS3 et Xbox 360, « Beyond Good and Evil » a déjà subit un premier lifting sonore et graphique. On se pose donc la question : qu’apporte cette nouvelle version Switch ? Ce qui est certain c’est que la 4K ne sera pas de la partie, la machine ne peut tout simplement pas supporter cette définition. Le 60 FPS peut-être ? Non plus, sur Switch le framerate ne dépasse pas les 30 FPS… Si cela vous gène, préférez les versions PS5/Xbox Series/PC (attention pour cette dernière, il semble y avoir quelques soucis d’optimisation).

Mais alors on régresse ? Non, je vous rassure, elle possède beaucoup plus de détails et d’effets de lumière autrement plus aboutis que la version PS3/Xbox 360.

 

Concernant le son c’est encore différent, les musiques ont été réenregistrées par un orchestre symphonique sous la supervision de Christophe Héral en personne (le compositeur du jeu original). C’est un vrai bonheur à écouter !

Ca ne s’arrête pas là, en vrac :

  • Du contenu a été ajouté dans l’aventure originale : une nouvelle chasse au trésor est disponible. Cette dernière permettrait de récupérer des récompenses cosmétiques. Une quête que je n’ai pas trouvée…
  • L’ergonomie du jeu a été remaniée : possibilité de passer les cinématiques, ajout de sauvegardes automatiques et d’une fonction cross-save impliquant toutes les plateformes du moment.
  • Un mode « speed run » défiera les plus acharnés. En réalité c’est l’aventure originale avec un chrono affiché et sans sauvegarde. 
  • En guise de bonus suprême pour les fans, la cartouche contient, sous forme d’illustrations, d’anecdotes croustillantes et de vidéos publicitaires, la possibilité de revivre l’histoire du développement du titre : un régal !

 

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Mon ressenti sur « Beyond Good & evil 20th anniversary »

J’ai découvert Beyond Good & Evil sur Game Cube il y a exactement 8 ans. A cette époque là, l’aventure et l’ambiance générale m’avaient déjà convaincu. En revanche, les différents gameplay, la narration et l’exploration du monde beaucoup moins. Finalement, j’en ai gardé un bon souvenir, surement pas autant que la plupart des joueurs.

Aujourd’hui, mon avis ne changera pas vraiment. Les nouveautés apportées par Ubisoft pour cette version « 20th Anniversary » offrent une meilleure expérience au joueur, c’est indéniable. Le souci c’est que cela se ressent uniquement sur ce que je pense être le point fort du jeu : sa forme. Le fond en revanche, qui aurait dû être véritablement revu selon moi, n’a pas changé. Ainsi le gameplay reste peu profond, la maniabilité légèrement rigide, les caméras capricieuses, la recherche limitée, les décors peu variés etc. C’est dommage… Mais il est impossible de reprocher à un remaster de ne pas être un remake. Un remake… Ce doux rêve…

Je me retrouve plus ou moins, presque une décennie plus tard, avec les mêmes sensations. Je maintiens donc que l’on est en face d’un jeu de qualité. Et ce que l’on doit une nouvelle fois mettre en avant grâce à la Switch, c’est que l’on va enfin pouvoir y jouer où l’on veut ! 

Pour finir, mon envie de découvrir la suite de ce qui se cache « au-delà du bien et du mal » est clairement relancée… Mais après avoir étudié de près le bonus de l’histoire du développement, au lieu de faire des vagues en râlant sur les multiples reports, je me contenterai d’attendre patiemment et d’encourager les développeurs : prenez votre temps !

 

Pour

  • Une ambiance vraiment réussie
  • Des musiques excellentes
  • L’immersion fonctionne très bien
  • Les phases d’infiltration cools
  • L’ajout « Histoire du développement »
  • « Beyond Good & Evil » dans la poche
  • Le doublage anglais très bon

Contre

  • Les différents gameplay trop simplistes
  • La narration sans véritable suspense
  • Un monde assez peu exploité
  • Les caméras quelques fois capricieuses
  • Un « Mode speedrun » superflu
  • Les réflexions incessantes de Double H
  • Le point de non retour sur la fin. Pensez à compléter le 100% avant le grand départ !