Test – SelfLoss

Test – SelfLoss

28 septembre 2024 Non Par OursGamer
Temps de lecture : 5 minutes

Les sorties de ce mois de septembre 2024 sont nombreuses, mais parmi elles un titre a attiré notre attention. Selfloss, ce jeu édité par Merge Games et développé par l’équipe de GoodWin Games nous propose une aventure qui prend place dans le folklore Slave et Islandais. Notre périple, emprunt de mélancolie, de questionnement sur la mort, nous aura-t’il marqué ? La réponse dans ce test.

« Test réalisé à partir d’une version numérique Xbox fournie par l’éditeur que nous remercions »

Un vieux monsieur et un bâton

Selfloss nous met aux commandes de Kasimir, un vieux monsieur qui a tenté de se suicider. Malheureusement, ou heureusement pour lui, sa tentative a échoué. Il est sauvé par une drôle de créature, une sorte de dieu, qui va l’entraîner dans un voyage pour soigner les blessures de son âme.

C’est ainsi qu’armé d’un bâton magique, notre vieux monsieur part sillonner des terres désolées à pieds et en bateau à la recherche d’un orque, seul élément qui l’aidera à effectuer le rituel du selfloss et ainsi guérir. Cependant, ces terres sont rongées par une curieuse maladie qu’il lui faudra combattre : le miasme.

D’emblée, le titre de GoodWin Games nous met dans l’ambiance. Ne vous attendez pas à un joyeux voyage. C’est un périple teinté par la mort, ses conséquences et son acceptation qui vous attend.

L’ambiance et la narration avant tout

Selfloss nous réserve une curieuse expérience où la solitude, la mélancolie voire la mort résonnent à chacun de nos pas. Durant notre périple, nous allons parcourir des terres désolées aux couleurs automnales. Ce sont des teintes grisonnantes, parfois orangées, d’autres fois rouges qui ornent les paysages que nous visiterons. Le tout parfait une esthétique sublime, remplie de détails en tous genres qui rappellent les paysages scandinaves, l’océan et la pêche. Ces sentiments sont renforcés par une bande sonore minimaliste, élaborée par ARIGTO, ou seul les bruitages et quelques pistes bien placées transparaissent. Ça en est parfois oppressant. On peut dire que c’est un véritable appel à la contemplation et au vagabondage qui nous est fait. Il faut dire que dans tous les cas vous n’aurez pas vraiment le choix.

En effet, le titre installe un certain effet de lenteur. Que ce soit avec les lents déplacements du personnage qui accuse de son âge, nous y reviendrons, mais aussi dans notre progression. Notre héros étant avare en mots, l’histoire du monde est de plus dévoilée petit à petit au travers des quelques souvenirs de Kasimir mais surtout des différents collectibles que vous glanerez dans l’environnement ( rouleaux de parchemins, stèles … ). Ce qui incite à fouiller chaque recoin à la recherche d’une pièce de lore permettant d’éclairer notre périple. C’est bien vu et cela participe à notre immersion.

Le titre installe un certain effet de lenteur.

Vous l’aurez compris, Selfloss s’est avant tout un voyage à travers le deuil et l’acceptation de la mort. On peut dire que GoodWin Games m’aura marqué durant cette aventure à l’ambiance pesante et où l’on a l’impression de partager la douleur de Kasimir durant ses épreuves. L’ensemble nous fait réfléchir, allant même jusqu’à poser une réflexion sur l’écologie avec ce miasme qui s’apparente à une pollution du monde environnant.

Une route semée d’embûche

Il est vrai que le voyage de ce vieux monsieur ne va pas être un long fleuve tranquille et nous réserve une bonne dose d’action. En effet, durant son périple il va croiser la route de diverses créatures en deuils qu’il va devoir aider à accomplir le rituel de selfloss en récupérant une âme et un objet. Pour se faire il lui faudra évoluer dans l’environnement en venant à bout d’ennemis variés issus du miasme et d’énigmes. Elles seront parfois regroupées sous forme de donjon. Pour en venir à bout il devra bien souvent jouer de son bâton de lumière. Le gameplay du titre s’articulant majoritairement autour de cet objet. Après quelques améliorations, il permettra de tirer un faisceau de lumière, une onde de choque et d’illuminer la voie. Un large éventail de possibilités s’offre alors à nous.

Malgré de très bonnes idées le titre de GoodWin Games souffre malheureusement d’un manque de finition. En effet, si les puzzles sont variés, réfléchis et fonctionnent relativement bien leur exécution est gâchée par des soucis de maniabilité du personnage. On a effectivement l’impression de contrôler un véritable bloc de pierre, rigide et enclins à se coincer dans l’environnement. Il en est de même pour le contrôle du bâton qui se révèle parfois imprécis, particulièrement lors des combats. Je ne compte pas le nombre de fois où j’ai dû recommencer car la visée m’avait lâchée ou bien j’avais loupé un saut. Je suis même passé à travers le décor ! Dernière ombre au tableau, bien qu’une bonne idée car participant à l’ambiance du titre, la caméra automatique bloque parfois notre visions rendant très difficile certains passages notamment les phases de pêches à l’âme.

Conclusion

Selfloss est avant tout une expérience à vivre. Le titre bénéficie d’une direction artistique à couper le souffle. Elle vous fera voyager dans des paysages scandinaves empreint de mélancolie et teinté par la mort. C’est bien entendu un titre qu’on ne mettra pas entre toutes les mains. Mais si vous êtes réceptif aux différents messages véhiculés par le titre vous ferez alors un incroyable voyage. Seule ombre au tableau, un manque de finition, qui risque d’en faire lâcher plus d’un la manette. C’est dommage.

Pour

  • Ambiance
  • Thématiques et messages abordés
  • Sound design
  • Lore scandinave,baleine et pêche
  • Enigmes ingénieuses

Contre

  • Personage trop lent
  • Bugs de collision
  • Manque de finitions