Avis bd – Les enfants de l’empire Tome 1

Avis bd – Les enfants de l’empire Tome 1

9 octobre 2024 Non Par OursGamer
Temps de lecture : 4 minutes

Les enfants de l’empire tome 1 sort ce 9 octobre 2024 aux éditions Delcourt. Ce premier tome, d’une saga réalisée par la scénariste et dessinatrice coréenne Yudori, nous raconte l’histoire de deux jeunes que tout oppose dans une Corée des années 30 sous occupation japonaise. C’est avant tout l’occasion de découvrir une période de l’histoire coréenne dont nous occidentaux ne connaissons que peu de chose.

La Corée sous l’occupation

Loins de moi l’idée de vous faire une leçon d’Histoire. J’entends dans ce paragraphe placer certains faits qui permettent de comprendre l’œuvre.

En 1905, la Corée devient un protectorat japonais et 5 ans plus tard, elle est annexée par le Japon. Il s’approprie les terres des anciens nobles de la cour dans l’optique de créer une économie coloniale. L’ensemble des mesures prises entraînèrent l’augmentation de la défiances vis-à-vis des Japonais. Ce qui provoque des révoltes et de la répression associées à une présence militaire. Dans les années 20, le Japon met en place une politique de « coopération culturelle » l’idée étant d’amener progressivement une culture étrangère en Corée jusqu’à malheureusement interdire la langue coréenne à l’école et dans les lieux publics en 1938.

Une opposition bien marquée

Heritiers de la noblesse coréenne déchue, Jun Seomoon et sa mère sont sauvés de la misère par M. Jo, riche marchand de Gyeongsung (anciennement Séoul). Alors que sa mère entre au service de la famille Jo, Jun grandit aux côtés d’Arisa, fille unique de la famille.

Si Jun est élevé par sa mère selon des principes traditionnels, Arisa est, de son côté, une jeune fille moderne, ouverte à la culture occidentale, et japonaise.

Résumé officiel

L’histoire des enfants de l’empire nous amène à suivre la vie de deux adolescents Coréens sous l’occupation japonaise dans la ville de Séoul rebaptisée Gyeongsung. Arisa est une fille de nouveau riche qui s’ouvre à la culture occidentale et met en pratique les enseignements qui lui sont inculqués. Jun est lui issu de l’ancienne bourgeoise coréenne, qui a disparu suite à l’occupation japonaise. Élevé dans les traditions de son pays, il cultive une certaine méfiance vis-à-vis de la culture occidentale et plus généralement de tout ce qui en est issu. Cependant il va peut à peut en faire la découverte au contact d’Arisa qu’il accompagne régulièrement sur demande de Mr Jo son père.

Mon avis

Le récit

Tout d’abord, c’est avec curiosité qu’on ouvre les Enfants de l’empire. Ce sont des faits historiques qui nous parlent peu et qu’on a malgré tout envie de découvrir. Le décor est planté, nous découvrions la Corée durant l’occupation japonaise en 1929 et plus précisément lors de la politique culturelle japonaise. Le tout au travers de la relation naissante entre deux adolescents.

Arisa et Jun sont des archétypes de deux cultures qui s’opposent. Il reste malgré tout attachant et on prend un certain plaisir à suivre leurs péripéties. L’un est réservé, ne fait pas de vague et suit l’éducation traditionnelle héritée de sa mère, tandis que l’autre s’ouvre à une éducation et une culture plus moderne transmise par les enseignements de son école. Elle s’habille comme une occidentale, se maquille, a les cheveux courts… Et surtout n’hésite pas à côtoyer ou répondre aux hommes. Bien entendu, tout cela lui vaut de nombreuses remarques des habitants encrés dans leurs traditions. Cependant, il est très plaisant de voir Jun évoluer et s’ouvrir petit à petit à une autre culture au contact d’Arisa. Il va même progressivement en apprécier certains aspects. Lui qui est en apparence opposé à toute modernité va, par exemple, aimer le cinéma. Il reste néanmoins très maladroit avec la jeune fille. Après tout c’est un amour naissant et la gente féminine lui est encore inconnu.

L’ouvrage et le dessin

En ce qui concerne l’ouvrage, j’aime énormément le dessin de Yudori. Son travail des visages et des expressions ajoute un plus à l’histoire et complète, au-delà des mots, certaines scènes. Il en est de même pour le soin qu’elle apporte à la représentation des différents lieux et vêtements qui marque bien la différence culturelle. Particulièrement lors du chapitre avec la préparation du bento de Jun ou tout oppose Arisa et la mère de ce dernier jusque dans l’art de la cuisine qui illustre le remplacement progressif de la culture coréenne au profit de la culture japonaise. Enfin, on ne peut que saluer l’auteur pour ses différentes explications illustrées qu’elles laissent entre les chapitres. Elles permettent de comprendre certains faits sans nous obliger à ouvrir un livre d’Histoire.

Conclusion

En bref, une romance très joliment illustrée qui nous permet de découvrir l’occupation Japonaise avec pour l’instant un peu de légèreté même si on sent que l’ombre de la répression et la cruauté n’est jamais bien loin. Peut être que cela évoluera dans les prochains tome.


  • Les enfants de l’empire tome 1
  • Delcourt
  • 09/10/24
  • 224 pages
  • 19.99e