Avis comics – Les résidents, angoisse et horreur cosmique

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Le mythe de l’ossuaire : Les résidents est le troisième tome de cet univers horrifique réalisé par Jeff Lemire et Andrea Sorrentino. Il sort chez Urban Comics ce 8 novembre 2024. Cette année, l’éditeur nous aura gâtés pour le mois de l’horreur. Est/ce que cette lente descente infernale vient clore ce mois en beauté ? La réponse dans cet avis.

« Avis réalisé à l’aide d’un exemplaire fourni par l’éditeur que nous remercions »

Ils étaient sept

Dans un vieil immeuble, des voisins se croisent et s’ignorent, ne tissant jamais vraiment de lien. Chacun ancré dans le quotidien de sa vie et en proie à ses démons. Une situation banale qu’on vit tous, tous les jours. Pourtant le quotidien de ces résidents et particulièrement d’Isaac, un jeune garçon, va être bouleversé par la mort de leur voisin Félix.

Subitement, le monde extérieur va se transformer et revêtir une apparence démoniaque. Comme si l’immeuble avait été transporté dans une autre dimension. Impossible pour nos résidents de s’échapper car les appareils électriques et particulièrement les ascenseurs ont cessé de fonctionner. Ils ne leur restent qu’une seule échappatoire : descendre les marches d’un inquiétant escalier qui vient d’apparaître. Il semble mener dans de sombres recoins d’où on peut entendre retentir un nom à vous glacer le sang : Us’uuul.

Une lente descente vers la folie

Les résidents nous offre une lente descente dans la folie typique de l’horreur cosmique Lovecraftienne. Le comics est d’ailleurs découpé en chapitres qui représentent le passage des étages et ce n’est pas anodin. Plus nos résidents vont s’enfoncer dans les ténèbres de cet univers, et plus le monde qui les entoure va devenir incompréhensible et horrible. On assiste ainsi à leur perte de repères et de raison tandis qu’ils sont confrontés à leurs démons. Il en est de même pour nous lecteurs qui ne sommes finalement que témoins impuissants et privés d’informations qui pourraient nous aiguiller. Si ce n’est peut-être les dires de ce narrateur qui semble en savoir plus que ce qu’il ne veut en dire. Cependant, même lui joue avec nous afin de nous perdre. On l’identifie difficilement à Félix ou Isaac.

Ce sentiment et cette horreur sont accentués par un superbe dessin réaliste qui dépeint un univers sanglant, parfois crasseux et dominé par des entités et des règles qui nous échappent. Les environnements sont de plus parfois très sombres et le dessinateur utilise quelques touches de couleurs et de lumière pour nous dépeindre l’avancée des protagonistes. Renforçant encore plus ce sentiment de perdition et cette plongée dans les ténèbres. Mais aussi parfois teinté de rouge, exprimant l’inquiétante situation dans laquelle se trouve nos protagonistes. Le tout est accentué par l’expression travaillée des visages qui laissent transparaître chaque émotion, renforçant ainsi la narration et l’effroi que vive nos résidents.

C’est simple, tous les éléments sont là pour nous mettre mal à l’aise durant notre lecture. Même si on continue frénétiquement d’avancer en quête d’une vérité qu’on aura peut-être jamais et d’un dénouement qui semble incertain.

Conclusion

Les résidents nous propose un récit captivant qui nous entraîne au plus près de la folie et de l’horreur. Il profite d’une réalisation solide qui accentue l’horreur de la narration et d’un scénario intéressant qui sait retenir notre attention jusqu’à l’ultime dénouement. Un récit qui m’aura vraiment troublé et dérangé. Je ne lui reprocherais peut-être que sa fin abrupte.

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• Le mythe de l’ossuaire : Les résidents
• Jeff Lemire et Andrea Sorrentino
• 08/11/2024
• Urban Comics
• 36€