Chronique – La Figure de Dracula. Voyage à travers les ténèbres
25 novembre 2024De la littérature au cinéma en passant par le petit écran, redécouvrez le vampire avec La Figure de Dracula. Voyage à travers les ténèbres de Robin Negre.
L’amour, le sang et la mort
Disponible depuis le 14 novembre, l’ouvrage à comme toujours été décliné en trois fromats par Third Editions (que nous remercions pour la version presse que nous présentons aujourd’hui):
- L’édition Classique : 24,90 €
- L’édition First Print : 29,90 €
- L’édition numérique : 11,99 €
Pour rappel, l’édition First Print est exclusive au site de l’éditeur et comprend:
- Le livre La Figure de Dracula. Voyage à travers les ténèbres
- Une couverture exclusive de Ben Turner
- Une jaquette réversible reprenant la couverture de l’édition classique
- Un ex-libris de Nicolas Côme
- Le livre en version numérique
Ayant reçu l’édition classique, nous avons été séduits par l’illustration de Nicolas Côme ayant su saisir l’essence du mythe. L’illustration de la First Print est signée Ben Turner. Nous y retrouvons trois visages iconiques de ce personnage fascinant qui a traversé les âges.
Que ce soit sous la forme d’un aristocrate propre sur lui, d’une créature bestiale ou d’un antihéros mystérieux et romantique, Dracula n’a jamais cessé de fasciner. Depuis son apparition dans le roman épistolaire de Bram Stoker en 1897, le comte vampire est apparu sous divers traits et dans de nombreux médias. Au cinéma, tout d’abord, où trois acteurs lui ont donné ses lettres de noblesse : Béla Lugosi, Christopher Lee et Gary Oldman. Trois visages pour trois versions très différentes du monstre, chacune s’adaptant aux spécificités de son temps. Par la suite, Dracula a continué sa mue à travers des séries télévisées, des jeux vidéo et des bandes dessinées. Dans cet ouvrage, l’auteur Robin Nègre voyage à travers les époques et les médias afin d’étudier l’évolution du plus célèbre des vampires, de son récit et de ses caractéristiques.
Résumé de l’ouvrage fourni par Third Editions
Je ne te laisserai pas aller seul dans l’inconnu
Avant de planter nos crocs, dans le vif du sujet, tout débute avec un petit avant-propos de l’auteur. Ce dernier revient sur sa découverte du personnage de Dracula en primaire avec la lecture du roman de Bram Stoker. Il sera également marqué par les performances de Béla Lugosi (jugé vieillissant pour un enfant des 90’s) et celle de Gary Oldman dans le chef-d’oeuvre de Francis Ford Coppola en 1993.
S’ensuit alors une introduction sur les origines du vampire. À travers les croyances populaires, la mythologie, la poésie du XIIIème siècle,… Nous allons découvrir, à travers les deux parties de l’ouvrage, comment ce personnage de fiction est devenu le porte-étendard d’un genre à part entière.
Tout débute, bien entendu, avec le chef-d’oeuvre intemporel de Bram Stoker qui est en fait son septième ouvrage. Des titres méconnus et qui pourraient le hisser aux côtés des maîtres de l’horreur littéraire. L’auteur fera une première lecture en compagnie d’une troupe de théâtre. L’un des membres, Thomas Arthur Jones est d’ailleurs le premier à incarner le comte. Malgré un fort potentiel, la première édition de l’ouvrage ne se vend qu’à 3000 exemplaires. Considéré comme une simple histoire d’horreur, comme les pennys dreadfuls vendus à l’époque en gare pour 1 penny.
Ses deux suites spirituelles co-écrites par Dacre Stoker son arrière-petit neveu, Dracula l’immortel et Dracula : les origines, sont également abordées. Accoler le nom de Stocker n’aura pas suffi à faire décoller les ventes, ces deux livres finissant par sombrer dans l’oubli collectif (une grande déception pour ma part également).
Il répondait au nom de Béla
Au-delà de l’oeuvre littéraire, on ne peut faire l’impasse sur ceux qui ont donné vie à Dracula sur les écrans. On découvre d’ailleurs que le vampire est apparu pour la première fois au cinéma en 1913, soit neuf ans avant le film de Murnau : Nosferatu le vampire qui marque encore les esprits. Et sera de retour en salles pour Noël. Stoker étant décédé dix ans plus tôt, sa femme intentera un procès au réalisateur. Ce dernier ne disposant pas des droits d’adaptation. Une longue bataille juridique s’engage alors. Elle obtiendra gain de cause, ce qui rendra ses lettres de noblesse à son créateur.
Comment ne pas mentionner les célèbres Universal Monsters qui ont fait leur retour chez Urban Comics en octobre dernier (vous pouvez retrouver notre chronique ici). On prend plaisir à découvrir les origines de ces films icôniques, mais aussi la pièce de théâtre qui a fait fureur bien avant le film de 1931. Dracula y était incarné par un jeune comédien peu connu : Béla Lugosi. Refusé au début par Universal, il finira par incarner de nouveau le vampire au cinéma. Un rôle qui lui collera à la peau jusqu’à son décès en 1956.
Le renouvellement du genre
Au début des années 50, Dracula n’effraie plus! Cependant, une autre société s’apprête à rouvrir son cercueil : Hammer Films Productions. Mais comment rivaliser avec la nouvelle créature emblématique du roman de Mary Shelley : Frankenstein (interprété par Boris Karloff, autre légende du cinéma de genre)? Contre toute attente, c’est l’un des acteurs du film de Peter Cushing : Frankenstein s’est échappé qui va à son tour revêtir la cape. Tout comme son prédécesseur, il est alors méconnu du grand public : Christopher Lee. Le succès est immédiat et c’est à sept reprises qu’il reprendra le rôle durant l’âge d’or de la Hammer. Malheureusement, Hollywood (pas l’empire) contre-attaque avec l’arrivée d’une nouvelle vague de cinéastes devenus légendaires : Alfred Hitchcock, Tobe Hooper, Georges.A Romero ou encore John Carpenter. L’horreur moderne est née!
De gauche à droite : Béla Lugosi, Christopher Lee et Gary Oldman. Dracula travers les époques à travers eux.
Après avoir crevé l’écran durant plus d’un demi-siècle, Dracula peut-il encore nous surprendre? On pourrait croire que non et pourtant, ce n’est autre que Francis Ford Coppola qui l’ultime adaptation majeure de Dracula en 1992.
Cette impulsion gothique propose une ligne de conduite inédite : la poésie. Un cinéma plus gore et plus violent se développe en parallèle (avec une course à la surenchère menant à l’émergence d’un nouveau cinéma d’horreur au XXIe siècle), mais le macabre poétique résonne pour tout un public en quête de personnages en marge de la société.
Extrait de La Figure de Dracula. Voyage à travers les ténèbres
Pour ma part, c’est avec ce film désormais culte que j’ai découvert Dracula. Bien plus qu’une simple adaptation et malgré l’amour que je porte aux précédentes, je trouve que le réalisateur a su conserver l’essence du roman pour nous offrir LA plus belle adaptation de l’oeuvre originale. Une oeuvre emblématique (tout comme la bande-son) et personnelle que l’on prend plaisir revoir sans modération et qui clôture avec brio la première partie de l’ouvrage. Dracula a infecté le genre vampirique, mais quels sont les autres marques qu’il a laissées dans nos vies au fil des décennies?
L’héritage de Dracula
Au fil des décennies, le vampire a connu différentes formes. Avant de s’attaquer aux animés et autres adaptations vidéoludiques… Il est important de revenir sur son apparition dans les téléfilms dès 1974 avec Dracula et ses femmes vampires. Les séries où il occupera un rôle plus secondaire, comme dans Les nouvelles aventures de Sabrina, Penny Deadfull, sans oublier le phénomène Buffy contre les vampires. Cette figure fantastique se modernisera également à travers de nouvelles adaptations au fil du temps.
On retiendra Van Hellsing (2004), Dracula 3D (2012) ou plus récemment Le Dernier Voyage du Demeter en 2023. Qui tente une approche plus originale du livre où cette séquence tient sur à peine quelques pages. Mais où la bête est décrite du point de vue des membres de l’équipage. Le cinéma d’animation ne sera pas écarté mettant à l’honneur le protagoniste dans diverses séries comme Tortues Ninja, Scooby-Doo et l’excellente saga Hôtel Transylvanie.
Une grosse pensée également pour le film de Mel Brooks. Dracula, mort et heureux de l’être qui n’hésitera pas à parodier le vampire. Et le très sympathique Renfield de Chris Mc Kay sorti en 2023. Difficile de trancher entre Leslie Nielsen et Nicolas Cage sur ce point.
Oublier les autres adaptations serait un sacrilège. Comment oublier le Cluedo qui dispose de sa version Dracula. Mais surtout ses adaptations vidéoludiques. On pense forcément à la licence de Konami initiée en 1986 : Castlevania. Qui aura finalement droit à son adaptation en anime sur Netflix. Ainsi que Blood Omen : Legacy of Kain et Soul Reaver. Une autre saga emblématique.
Dracula aura également droit à des adaptations en comics ainsi qu’en manga dont l’excellente saga #DRCL que vous pouvez acquérir aux éditions Ki-oon.
Je suis Dracula
En 127 ans d’existence, Dracula est mort des dizaines de fois avant de revenir toujours plus fort. Créature aussi universelle, qu’intemporelle. Aussi effrayante que fascinante… Dans La Figure de Dracula. Voyage à travers les ténèbres, Robin Negre nous offre une sublime rétrospective de cette figure mythique qui a évoluée avec le temps. De ses origines à l’âge d’or du vampire sur les écrans, le vampire n’a pas fini de nous surprendre et perdurera au fil des siècles, restant une figure immortelle. Un ouvrage destiné à devenir une bible de référence pour les fans tout comme cette créature mythique…