Avis bd – Dawnrunner, des méchas bien inspiré
2 décembre 2024Cela faisait longtemps que je n’avais pas plongé dans l’univers des méchas. Alors quand j’ai vu que Ram V et Evan Cagle nous concoctaient un album digne d’un blockbuster. Je me suis tout de suite intéressé à Dawnrunner. L’album est sorti chez hi-comics le 30 octobre 2024 dans 2 éditions, une simple en couleur et une édition collector en noir et blanc. Voici notre avis.
« Avis réalisé à partir d’un album fourni par l’éditeur que nous remercions. »
Des méchas et des kaiju
Un siècle plus tôt, un portail s’est ouvert au Guatemala laissant traverser des créatures appelées Tetzas. Ces extraterrestres géants et en apparence invulnérables ont été à l’origine d’un épouvantable conflit causant des millions de morts. Cependant, l’humanité n’a pas renoncé et a survécu. Elle s’est adaptée et a enfermé les créatures derrière un rempart armé. Toutes les nations se sont alors unies pour former cinq super entreprises en charge de combattre les Tetzas à l’aide d’incroyables robots géants : les Iron King.
Anita Marr est la meilleure pilote d’Iron Kings à ce jour. C’est même une star incontestée de ces combats que suivent des milliers de téléspectateurs sur leur écran. Cependant sa vie est sur le point de changer lorsqu’elle va se voir attribuer le pilotage d’un nouveau prototype de robot : Dawnrunner. Ce dernier contient en effet une technologie secrète qui pourrait bien se révéler être dangereuse pour la jeune femme.
Mon avis
Un lore bien connu
Après une introduction digne d’un blockbuster, Dawnrunner nous présente son monde et ses inspirations. On navigue ainsi entre les nombreuses références à la culture mécha / kaiju. Si les habitués seront en terrain connu. Particulièrement s’ils connaissent Evangelion et Pacific Rim dont est clairement inspiré Dawnrunner. Pour les autres, le manque d’explications approfondies risque d’être un frein à la lecture. Même si on retrouve effectivement le lore habituel : la cuve de stase, la machine à moitié organique, les combats au sabre… Il faut avouer que l’album entier ne fait que survoler toute la technologie mise en place.
Avec des thématiques actuelles
À la place, Dawnrunner s’attarde à nous dépeindre une société dystopique où les combats contre l’envahisseur sont devenus un sport national orchestré par des multinationales toute puissantes. Une société finalement déconnectée de la réalité, qui préfère se voiler la face grâce aux écrans et aux médias et pour qui le retour à la réalité sera une véritable chute. Un monde gouverné par des multinationales surpuissantes prêtes à tout pour s’enrichir toujours plus, même monnayer la survie de l’humanité. Dawnrunner, c’est aussi une histoire sur l’acceptation de la mort, la maladie. Anita se donne en effet corps et âme pour combattre les Tetzas pendant que sa fille se meurt petit à petit d’une infection due à leur venue. En même temps elle doit faire équipe avec l’esprit d’un ancien vétéran qui se remémore la perte de sa famille durant le conflit. Enfin, il se pose bien entendu la question de notre lien avec la technologie et jusqu’à quelle point elle occupe une place dans notre vie. Jusqu’à parfois se confondre avec l’humain : implant cybernétique, frontière floue entre robot et pilote…
Graphiquement soigné
Bien entendu, les combats ne sont pas en reste. Les fans de Kaiju seront aux anges grâce aux affrontements dantesques et sanglants dessinés par Evan Cagle. Son style, son découpage des cases et la manière de présenter l’action m’ont parfois fait penser à un manga. À ceci près qu’il nous présente des dessins incroyablement détaillés mêlant éléments mécaniques et organiques. C’est vraiment magnifique et on en prend plein les yeux. Je ne lui reprocherais qu’une chose : avoir trop utilisé les teintes de rouge sur l’affrontement final. Cela a pour effet de le rendre brouillon et compliqué à suivre.
Conclusion
Dawnrunner est à mes yeux une franche réussite. Il tire partie de nombreuses inspirations dans ce qui se fait de mieux dans le genre pour ensuite se réinventer. Il nous propose des thématiques modernes et actuelles. On ne lui reprochera que sa fin qui, à mes yeux, fait un peu bâclée. On se retrouve en effet avec un énorme texte explicatif qui aurait gagné à être mis en image pour plus de clarté. C’est dans tous les cas un album que je vous conseille ne serait ce que pour l’esthétique des affrontements.
- Dawnrunner
- Hi-comics
- Ram V / Evan Cagle
- 30/10/2024
- 24.95€