Test – Flint Treasure of Oblivion part à l’abordage !
16 décembre 2024Flint Treasure of oblivion est le premier jeu développé par le studio français Savage Level. Il est édité par Microids. Ce rpg-tactique qui s’inspire du monde de la piraterie et des codes de la bande dessinée pour la narration entend bien vous faire vivre une aventure épique le 17 décembre 2024.À la rédaction on l’attendait de pieds fermes depuis son annonce mille sabords ! Il sera disponible sur Xbox Series, PlayStation 5 et PC. Ai-je été convaincu par mon aventure ? Est-ce le titre qui renouvelle le genre ? La réponse dans ce test de Flint Treasure of Oblivion sur ps5.
« Test réalisé à partir d’une version numérique fournie par l’éditeur »
À l’abordage
Et une bouteille de rhum
L’histoire de ce RPG nous entraîne au côté du capitaine pirate Flint et de son second Billy Bones. Ces derniers, suite à un naufrage, se retrouvent en mer à la merci des marins du gouvernement. Enfermés au fort de Saint Malo, ils vont faire la rencontre d’un vieillard qui prétend détenir la carte d’un fabuleux trésor. Il n’en faut pas plus à Flint. Quelques péripéties et une évasion plus tard, les voici lancés à la tête d’un équipage qu’ils viennent de réunir dans une grande chasse au trésor. Elle va les emmener par-delà les océans. La tête emplie d’espoir de liberté et de richesse.
Durant ce test de Flint Treasure of Oblivion je dois avouer que j’ai été agréablement surpris par le lore de la piraterie utilisé. En effet, le jeu ne tombe pas à outrance dans les clichés. Ici pas de jambe de bois, de perroquet ou de bataille navale épique. Au contraire, le titre de Savage Level tente de coller à la réalité historique et nous dépeint des villes et des personnages fidèles à l’époque. Allant jusqu’à avoir le souci du détail en ce qui concerne les vêtements des différents protagonistes. On visitera le bagne de Saint-Malo et ses cachots, une ville et ses activités foisonnantes… De plus, le jeu ne nous dépeint pas Flint comme un héros à la Jack Sparrow mais bel et bien comme un pirate, roublard, cruel et sanguinaire. Il n’hésite pas à pendre ses ennemis haut et court et à les jeter à la mer.
Une narration originale
En soi, c’est certes une histoire classique, même si elle est empreinte d’un soupçon de mysticisme et de magie. Mais cependant, elle est parvenue à me tenir en haleine durant les 13h nécessaires pour finir le titre de Microids. Elle ne présente en effet aucune longueur et réunit tous les ingrédients d’une bonne chasse au trésor. De plus, la narration sous forme de bande dessinée permet une bonne immersion et assure le dynamisme de l’aventure. Les cases et les onomatopées se dévoilent en effet progressivement sous nos yeux au fur et à mesure des dialogues. C’est une solution originale et rudement bien mise en œuvre qui se substitue à de longues cinématiques. Elle s’inspire qui plus est de la pâte graphique du reste du jeu. On n’est ainsi jamais dépaysé. Dernier élément intéressant, les dialogues nous conduiront parfois à faire des choix qui impacteront légèrement le déroulement de l’aventure (recrutement, combat… ). J’aurais quand même aimé que ces choix aient plus de poids dans l’aventure.
Un monde à explorer
Un univers de pirate
Durant notre périple, nous allons visiter de nombreux lieux. Des cachots du fort de Saint-Malo en passant par des îles des Caraïbes. Le moins qu’on puisse dire c’est que le studio Savage Level a mis le paquet sur la réalisation de ses environnements dans lequel on se déplace en utilisant une vue en 3D isométrique. Ils tirent en effet partie du moteur Unreal Engine 5 utilisé pour créer le titre. Les villes foisonnent de vie et d’éléments. Les îles sont remplies de détails et l’ensemble est sublimé par de nombreux jeux de lumière et reflets. J’ai même réussi à m’émerveiller devant des flaques d’eau. Nos pérégrinations sont de plus accompagnées par une très bonne bande son et de nombreux bruitages. C’est simple, je n’ai rien trouvé à redire. Si ce n’est peut-être une certaine inertie dans les déplacements du personnage.
Qui est trop cloisonné
Malheureusement, Flint Treasure of Oblivion ne tire pas partie de ce magnifique environnement pour le transformer en un incroyable terrain de jeu. Au lieu de ça, le titre se contente de nous proposer une aventure trop linéaire. Il y a certes quelques embranchements et quelques zones où s’aventurer mais cela ne dure que quelques poignées de seconde. Pourtant mon aventure semblait prometteuse lors de la première carte qui représente la ville. Cette dernière propose en effet de nombreux objectifs et dialogues à choix / combats annexes. Ils permettent de récupérer, si on le souhaite, plus d’objets et de membres d’équipage. Malheureusement cette liberté n’a pas été conservée dans la suite de l’aventure. Si bien que l’exploration passée cette première carte ne se résume plus qu’en une sorte de cherche et trouve. Fan d’où est Charlie, vous allez adorer.
L’exploration se transforme en véritable cherche et trouve
En effet, on avance ainsi dans les cartes à la recherche de point d’exclamation ou de coffre pour récupérer de précieux éléments (carte, arme, or). Certains sont d’ailleurs bien cachés et demanderont de prêter attention à l’environnement. On retrouvera en plus quelques embranchements et coffres qui ne pourront être débloqués que grâce à des jets de dés. Une fois collectés, ils permettront d’améliorer et de préparer notre équipe au futur combat à venir.
Le jeu de plateau se noie dans le rpg
Flint Treasure of oblivion a pour ambition de revisiter le tactical RPG en y combinant des éléments de jeu de plateau. On retrouve ainsi les fameux dés de toutes les formes, les cartes mais aussi les cases hexagonales. Ce test ne suffirait pas à vous expliquer la richesse du système mis en place, mais je vais tenter de vous en donner les grandes lignes. Les développeurs ont d’ailleurs inclus en jeu un récapitulatif des règles qu’on peut consulter à tout moment tellement elles sont denses.
Un équipage de pirates
La première chose importante est de se constituer un équipage et de le gérer. Au gré des discussions, de l’aventure et des combats, il sera possible de recruter des unités. Elles ont des fonctions : canonnier, flibustier, médecin… De celles-ci découlent certaines compétences spéciales comme la résurrection, la réparation d’équipement en combat ou encore le rechargement d’arme à feu. C’est malheureusement la seule différence qu’il y a entre les rôles. Les unités sont ainsi parfaitement interchangeables. De même, on peut leur distribuer des cartes de soutien utilisables en combat (soin, redirection, grenade… ) sans distinction.
Ses unités possèdent ensuite, comme dans les RPG, diverses caractéristiques. Il faudra choisir de les augmenter ou non au gré des niveaux. Bien entendu, en fonction de l’évolution que vous choisirez pour une unité, elle se spécialisera dans une fonction (corps à corps, distance… ). Il est à noter que le système d’XP est assez original et basé sur la répartition du butin. Plus la part accordée à l’équipage sera importante, plus il gagnera d’expérience. Attention cependant à ne pas trop leur en donner, sinon vous ne pourrez plus acheter d’équipement. Une idée originale qui pousse à trouver un juste milieu entre équipement et monter en compétence. Cependant, si dans les faits ce système est intéressant. Il subsiste quelques éléments qui auraient pu être ajustés. En effet, à chaque partage, tout votre équipage prendra du galon. Impossible de cibler telle ou telle unité. Cela rassurera les non habitués au tactical, frustrera les autres. Effectivement cela rend par exemple moins punitif le système de mort définitive des unités.
Une histoire de dés
Lors des combats, il vous faudra constituer une ou plusieurs équipes de marins. Le titre ayant la particularité de nous faire gérer plusieurs escouades en même temps pour encore plus de réflexion. On déplace ensuite les unités sur un terrain à case hexagonale où la verticalité compte. Il est en effet possible, lors des déplacements, de faire se « percuter » les unités. Les dés sont alors jetés, et au hasard, vous risquez d’être poussé, plaqué au sol… ou encore pire vous faire tomber dessus si l’ennemi est en hauteur. Vous l’aurez compris, le placement est une étape importante et les possibilités de finir en mauvaise posture sont nombreuses.
Une fois en place, il est temps de passer à l’offensive. En fonction de vos armes et caractéristiques, vous ferez plus ou moins de dégâts. Que ce soit à distance ou en combat rapproché, les combats sont une affaire de dés. Le jeu introduit en effet une légère part de hasard. Cependant il est possible de bien évalué le risque à l’aide des indicateurs. Bien entendu, il n’y a pas plus roublard qu’un pirate. Si vous possédez des cartes spéciales, il sera possible de relancer les dés si le résultat ne vous convient pas ! Pour chaque combat, vous aurez un indicateur de réussite. Un allié précieux qui vous permettra de ne pas avoir à réaliser de complexe calcul de mathématiques. Plus il sera faible, meilleure sera votre chance de faire des dégâts. Ensuite, vous lancerez un ou plusieurs dés en fonction de votre équipement pour infliger des dégâts et des conditions, comme des blessures. Ces lancer de dés s’améliorent avec l’expérience acquise et la montée en puissance de votre équipement.
Un système simple à appréhender difficile à maîtriser
Il serait encore possible de détailler le système de combat pendant de longs paragraphes. Cependant, ce qu’il faut retenir, c’est que le système est simple à prendre en main mais difficile à maîtriser. Bien qu’on puisse avoir le tournis face à tous ses paramètres à prendre en compte. Il n’est pas nécessaire de tout comprendre dès le début. On peut ainsi rapidement se lancer dans l’aventure et progressivement acquérir les connaissances à l’élaboration de stratégie plus complexe. Il y a en effet divers éléments d’accessibilité qui permettent de ne pas avoir à tout évaluer : la jauge de risque, l’expérience partagée, la possibilité de relancer les combats, de nombreuses unités, la possibilité pour chacune de prendre la place de l’autre… De plus, même si la difficulté augmente progressivement au fil de l’aventure, elle n’est jamais insurmontable.
Simple à apprendre, complexe à maîtriser
En revanche, pour ceux qui souhaiteraient aller plus loin, il est possible d’optimiser avec minutie chaque unité, arme, équipement… Constituant ainsi une équipe de choc. Je dois vous avouer qu’une fois qu’on a bien compris le système. Puis correctement améliorer ses dés et compétences. On prend plaisir à littéralement rouler sur le jeu qui ne nous oppose plus aucune difficulté. Ma stratégie préférée étant de créer une équipe moitié à distance, moitié corps à corps blindée aux équipements anti-attaque. Puis d’utiliser un canonnier pour recharger les armes des tireurs. Efficace à 100%. D’autres préfèrent nettoyer le terrain à la grenade. Il y en a ainsi pour tous les goûts.
Le contrôle à la manette
Ce test a été réalisé sur une version PlayStation 5. Ce qui impose un contrôle à la manette. Si pour l’exploration cela ne pose aucun souci. Force est de constater que sur la partie combat, c’est plus délicat. Dans l’ensemble cela fonctionne correctement, même si c’est plus compliqué à appréhender qu’un simple clic.
Cependant on remarquera un manque flagrant de précision pour la sélection de case lors de l’attaque et du déplacement. Mais aussi lors de l’utilisation de carte support. Cela peut rendre l’action pénible et faire perdre de précieuses minutes. On imagine que sur PC et à la souris cela ne se produit pas.
Conclusion
Flint Treasure of Oblivion propose un scénario traditionnel. Mais l’aventure sait nous tenir en haleine grâce à son ingénieuse narration sous forme de bande dessinée. Le tout est accompagné d’un système de rpg-tactique qui s’inspire des jeux de plateau. Il propose ainsi un gameplay accessible doté d’une certaine profondeur qui permettra aux vétérans du genre d’exprimer leur créativité. Attention cependant, la trop grande complexité apparente du système risque malheureusement d’en décourager quelques-uns. On regrettera de plus une trop grande linéarité dans la partie exploration. Entraînant de fait, une rejouabilité quasi inexistante. En ce qui me concerne j’ai apprécié mon aventure et je vous le recommande chaudement si vous aimez les RPG-tactiques et les pirates.
Pour
- Lore pirates historique
- Narration sous forme de bande dessinée originale
- Système accessible
- Environnements magnifiques
Contre
- Exploration trop linéaire
- Gameplay très dense
- Pas de rejouabilité