Test – Ravenswatch sur Switch, les contes n’ont qu’à bien se tenir
27 janvier 2025Novice dans le roguelite, j’ai lancé ce test de Ravenswatch sur Nintendo Switch d’une main fébrile. C’est toujours « impressionnant » de se jeter dans un genre dont on ignore toutes les subtilités. J’ai donc approfondi mes connaissances grâce à ce jeu au game design technique ( dont on vous parlait déjà ). Je l’ai ressenti comme une aventure dans l’aventure, avec tout ce que cela implique : émerveillement, doute, frustration, découverte, expérimentation… Quoi qu’il en soit, c’est désormais une certitude : Ravenswatch fait partie de ces titres qui auront forgé mon avis sur le genre « roguelite ». Ce que j’en pense ? Tout est dans ce test.
Test réalisé à partir de la version Switch dématérialisée du jeu Ravenswatch fournie par l’éditeur. Merci.
On compte les contes ?
Ravenswatch propose d’incarner les héros de 9 contes/poèmes populaires dans de sombres versions alternatives. Ainsi, vous dirigerez « Le Petit Chaperon rouge », « La Reine des neiges » ou encore « Beowulf » à travers 3 stages communs. Les récits de chaque personnage se découvrent au compte-goutte après une fin de partie si l’expérience acquise est suffisante. Vous n’aurez qu’à vous investir avec votre héro préféré pour découvrir quelles idées délirantes sont sorties de la tête des développeurs.
L’équilibre dans le roguelite
L’agencement du game design dans un roguelite est complexe : l’armement et ses évolutions surprennent tant par leurs quantités que leurs variétés. Et trouver un équilibre cohérent promettant aussi bien aux néophytes qu’aux pros une expérience agréable devient un sacré casse-tête. Cette harmonie est, à mon sens, réussie si l’on prend la peine de se pencher sérieusement sur le gameplay. Les novices se feront surement charcuter au départ, mais il ne tient qu’à eux de se rebeller : tout est calibré pour.
Attention toutefois, la première approche peut réellement surprendre et perdre le joueur. Personnellement, j’étais totalement assommé par les informations. Néanmoins, ces dernières sont indispensables à la compréhension de la monté en puissance de notre héros. Rassurez-vous, une fois que l’on entre dans le vif et que l’on fait un effort de compréhension, tout devient très clair et donc génial à jouer.
Un tuto peut-être ? Non !!
Nous sommes dans une aire à tendance explicative : les menus, les items et autres possibilités sont généralement assez détaillés pour aider les plus inexpérimentés d’entre nous. En principe, le premier stage permet justement de « se faire la main » grâce à un level design adapté et ludique. Dans Ravenswatch, les concepteurs ont opté pour une solution moins « assistée » ; Les aident sont à trouver soi-même en examinant de près le HUB central matérialisé en « livre ». Ce dernier détaille les histoires, les statistiques des persos, les « talents » débloqués, les options etc. Mais surtout, il propose un « guide rapide » expliquant légèrement quelques bases.
Dites-vous qu’après le lancement d’une partie, il n’y aura aucune pitié !…
Au final, ça donne quoi pad en main ?
Les 9 personnages proposent tous un gameplay spécifique. En outre, vous pourrez tenter d’être tactique, bourrin, ou mélanger les approches. Les sensations de jeu sont très bonnes et il y aura forcément un héros que vous allez adorer : une sorte de chouchou dévastateur. Et heureusement ! Car dans Ravenswatch vous pouvez très vite vous retrouver dans des « arènes » avec une tonne de créatures à saigner… L’intensité des combats éclate alors dans un tourbillon de répliques assassines, d’improvisations meurtrières pour se terminer dans un bain de sang terriblement calme… Une folie fort délicieuse.
9 Persos pour 3 stages… 3 Boss…
Seulement 3, c’est bien ça. Sauf pour les guerriers qui déjoueront avec audace les 3 autres difficultés du titre. Ces mutants du pad découvriront alors quelques surprises. Sachez qu’il m’a fallu environ 7/8H pour terminer l’aventure une première fois dans la difficulté la moins violente. Les futures tentatives deviennent de plus en plus efficaces mais l’ultime challenge du 100% promet de très longues heures de jeu.
Ravenswatch mise tout sur la richesse de son game design. A mon sens, les 3 stages sont déjà suffisants. Tous sont terminés par un boss impressionnant. Vous les combattrez dans une sorte d’arène, la rage au ventre, identifiant tous les patterns possibles pour survivre. Ces affrontements sont très intenses à vivre et marquent parfaitement la fin d’un monde… Ou de votre vie…
Un reproche tout de même : ces 3 colosses ont tendance à se ressembler. Il en va de même pour les décors. La faute à des tons sombres qui ne se renouvellent que très peu à chaque stage, mais aussi aux cycles jour/nuit qui réduisent la visibilité la moitié du temps. Quant aux partitions, très bonnes en soi, elles restent également peu diversifiées et aucun air ne viendra réellement marquer le joueur. La direction artistique est superbe mais offre peu de surprises.
Techniquement, ça tient la route ?
Oui, pour peu que l’on ne craigne pas le 30fps. L’important selon moi c’est d’avoir une animation sans faille même lorsque l’écran est totalement envahi par les attaques, les explosions et les monstres. C’est le cas dans Ravenswatch, vous ne râlerez jamais sur ce point. La maniabilité est parfaite, aucun problème n’est à déplorer de ce côté là non plus. Le seul souci technique sur Switch que j’ai rencontré : deux crashs indiquant un message d’erreur. Le menu Switch apparait alors, supprimant la sauvegarde en cours… Ces bugs ont eu lieu après le deuxième boss, pendant le temps de chargement. Pour palier à ce désagrément il suffit de quitter la partie en sauvegardant après le boss du 1er niveau et de recharger la partie.
Une astuce peut-être ? Oui ! Et même plusieurs !!
Dans Ravenswatch, tout n’est que choix, choix, et… skill. Afin d’aider un peu les inquiets, voici ici quelques « astuces très simples pour bien commencer » :
- Peu importe le personnage que vous choisissez, tous peuvent devenir hyper puissants et tous sont complexes à manier. Choisissez donc avec votre cœur.
- N’hésitez pas à découvrir et tester plusieurs « talents » différents. Là encore, tous peuvent devenir violents.
- Il est indispensable d’éviter un maximum les monstres sur la route : c’est une perte de temps. Courez, courez, courez vers les points d’intérêt ! Quand vous serez plus forts, vous pourrez alors les éclater sans perdre trop de temps.
- Dans quelle direction ? Privilégiez les lieux en vert, ils proposent une baston « facile ». En début de partie il est conseillé de ne pas tenter les couleurs orange et rouge, « même si l’ampleur de la récompense dépend de la difficulté de la confrontation. »
- Affichez la carte lorsque vous ne savez pas où aller, le timer se fige.
- Un point à viser en priorité : l’œil. Il permet de découvrir la carte et de faire apparaitre les autres points d’intérêt. En début de partie, tout n’est pas forcément affiché sur la carte !
- Afin de gagner un temps précieux, utilisez dès que possible les téléportations.
- Les fragments de rêve sont la monnaie du jeu, pensez à les dépenser. Il est très important de monter ses talents ou ses stats avant un boss.
- Réfléchissez aux combos que vous pouvez faire avec vos techniques. Selon l’ordre, le timing et le placement, les enchainements peuvent être inefficaces comme dévastateurs.
- Les points d’exclamation sont des missions spéciales. Dites vous qu’il faut être bien préparé pour s’y rendre. Elles sont plutôt difficiles mais en valent la peine.
Ces « astuces » n’ont pour seul but que d’encourager ceux qui se sentiraient un peu perdus au début ou débordés par toutes les infos à ingurgiter. Le jeu ne fait pas de cadeau mais devient très vite addictif si l’on adhère au concept.
Une offensive à 4 joueurs !
Le mode coopératif n’a été prévu que pour des sessions en ligne. Oubliez les parties endiablées sur le même canapé, les soirées « à l’ancienne »… Quel dommage ce choix ! Peut-être est-ce prévu dans une mise à jour future ?
___________________________________
Mon ressenti sur « Ravenswatch »
Comme dit dans l’introduction de ce test : Ravenswatch m’a énormément appris sur le genre roguelite.
Il ne faut pas le prendre à légère le bonhomme, il n’est pas là pour te caresser dans le sens du poil. C’est une aventure qui demande un investissement certain mais qui n’est jamais injuste. Le joueur est seul maître de son destin. Dans la difficulté la plus basse, les novices pourront se faire la main, il ne faut pas hésiter à recommencer après une mort. Plus on meurt, plus on progresse. Les autres difficultés en revanche pourront mettre de côté les moins persévérants, c’est certain.
Personnellement, j’ai adoré. Je trouve qu’on touche du doigt la perfection dans le gameplay/game design. Tout est superbement réfléchi et équilibré. Manette en main c’est tout simplement génial. Le côté artistique n’est pas en reste, l’immersion fonctionne parfaitement. Seul bémol : malgré les différents décors, les tons et les musiques ne sont pas assez variés pour bien distinguer les stages.
Pour
- Un gameplay aussi tactique qu’intense
- L’équilibre du game design
- La richesse des possibilités
- L’ambiance générale
- Une grande marge de progression
- Les contes revisités
- Ca respire la passion… Les détails dans les dessins évolutifs des héros !
- Très addictif
Contre
- Un bug peut faire crasher le jeu (Fin du 2ème stage)
- Les décors et les musiques pas assez variées
- Le multijoueur uniquement en ligne