Test – Phantom Brave : The Lost Hero, une licence ressuscitée

Test – Phantom Brave : The Lost Hero, une licence ressuscitée

29 janvier 2025 Non Par OursGamer
Temps de lecture : 6 minutes

Alors qu’il sortira le 30 janvier 2025 en version numérique et physique grâce à l’éditeur Microids, une grande première. Phantom brave The Lost Hero se place en suite directe du premier opus sorti en 2002 sur PlayStation. Cette première aventure sera par la suite rééditée sur PSP et enfin Nintendo Switch / PlayStation 4. Le titre de Nippon Ichi Software ( NIS ) avait à l’époque bousculé le tactical RPG avec son gameplay unique marqué par l’absence de grille. Nos aventures aux côtés de Marona et Ash sont-elles toujours aussi palpitantes ? C’est ce qu’on va voir dans ce test de Phantom Brave : The Lost Hero. Dood !

« Test réalisé à partir d’une version numérique PS5 fournie par l’éditeur que nous remercions »

Une histoire de pirate !

Nous retrouvons Marona et Ash six mois après les événements du premier opus. Ils naviguent ensemble sur les mers d’Ivoire afin d’aider ceux qui sont dans le besoin. Marona, qui était autrefois harcelée, seule et triste, a bien changé grâce à l’amitié de Ash. Malheureusement, leur répit est de courte durée. Ils se font attaquer par un groupe de pirates fantômes qui se fait appeler « Les naufrageurs ». Leur capitaine en a après le pouvoir de la chartreuse de Marona. Celui-ci lui permet en effet de matérialiser les fantômes. Ash qui tentait de défendre la jeune fille se fait capturer. Tandis que cette dernière dérive en direction de l’île du squelette. Bien décidé à retrouver son ami, Marona va devoir prendre le large pour reconstituer le célèbre équipage des pirates d’Argentos.

C’est une histoire certes classique mais très bien écrite qui nous attend. On y ressent même une petite vibe One Piece. Elle comporte son lot de personnages hauts en couleur ainsi que de passages de joie, de tristesse et de révélation. Les habitués de la saga Disgaea ne seront pas étonnés d’apprendre qu’on y retrouve toujours autant de moments qui prêtent à sourire. Même si le ton est, comme son prédécesseur, plus sérieux. La deuxième partie de l’histoire est de plus bien plus profonde et travaillée. L’ensemble est sublimé par l’aspect manga et les nombreuses animations / mimiques des personnages lors des dialogues. Cela participent à l’immersion. Ainsi que le doublage japonais digne de seiyū d’animé ( Marona/Kaori Misuhashi, Ash/Hiro Shimono, Abricot/Megumi Toda). Je ne lui reprocherais que de parfois traîner en longueur. Cependant, cela reste une aventure pleine de belles valeurs et rebondissement qui sait nous tenir en haleine jusqu’à l’ultime chapitre.

Un gameplay unique

Le titre de NIS se découpe en chapitres, chacun découpé en environ cinq missions. Pour avancer dans l’histoire, il va nous falloir prendre la mer. On voyage ainsi d’île en île à l’aide de la Carte du monde. Après de brèves phases de dialogues, chaque chapitre donne lieu à un combat tactique au tour par tour. Le 5ème étant, en règle générale, un combat de boss. Il est plus coriace et demande plus de réflexion que les précédents.

Un champs de bataille original

C’est de ses batailles que Phantom Brave tire son originalité. Elles se déroulent en effet sur des cartes avec plusieurs niveaux de profondeur. Mais contrairement à beaucoup de tactical-rpg, les déplacements se font librement en respectant une zone d’effet et non pas une grille. De même, on ne placera pas nos unités en début de partie. Mais il faudra les combiner sur des éléments du décor ( arbre, roche, arme…) à l’aide de Marona. Tirant ainsi quelques boosts de caractéristiques de cette fusion avec les objets : plus de défense, attaque améliorée…

 

Cependant ce système, bien qu’en apparence intéressant, est à double tranchant. Les unités ne sont présentes que pour un certain nombre de tours et il faudra ensuite en invoquer de nouvelles jusqu’à épuisement du stock. De même, les ennemis pourront profiter de ces boosts ( coucou l’invincibilité). Il vous sera ainsi parfois nécessaire de détruire certains boosts, marqués par un lien, pour espérer prétendre à la victoire. Les joueurs les plus appliqués passeront ainsi un temps certain à analyser la carte et ses liens avant de commencer la bataille.

Classique mais généreux

Enfin, pour le reste, on retrouve ce qui fait généralement le sel de ce genre de titre. Les différentes classes d’unité jusqu’à 50 différentes ( mage, arché, soignant, combattant… ), un système d’affinité d’arme, de faiblesse et résistance aux éléments et enfin d’équipement. Ainsi qu’un nombre incroyable de systèmes à mettre en œuvre, mais nous y reviendrons plus tard. Petite nouveauté néanmoins pour les habitués de Disgaea et Phantom Brave. Les cartes sont en 3D et les personnages se dotent comme pour Disgaea 7 d’un style chibi loin d’être déplaisant.

Cependant, cela a introduit un certain nombre de bugs de collision qui rendent les déplacements assez pénibles quand les cartes sont étriquées. Encore une fois je n’ai pas beaucoup de reproche à faire au gameplay si ce n’est l’incroyable redondance des objectifs de combats du mode histoire. Il se limite en effet à tuer toutes les unités ennemies. C’est certes inhérent au genre, mais il aurait été intéressant d’accomplir d’autres objectifs de missions ( élimination de cible, protection… ). J’ai vu mieux dans d’autres tactical-rpg et même dans Disgaea. On tire ainsi plus de plaisir de la maîtrise du système de jeu.

Une victoire qui se mérite

Ton équipe tu forgera

Pour ne rien vous cacher, Phantom brave : The Lost Hero est un jeu qui vous demandera de l’investissement. Il est en effet très dense et généreux en systèmes et activités annexes. Vous allez ainsi passer pas mal d’heures sur l’île du squelette qui tient lieu de hub. Il vous faudra en effet maîtriser l’ensemble des concepts si vous voulez gagner en puissance. Sur cette île, on sera en mesure de concevoir son équipe et d’y choisir parmi 50 unités aux compétences variées. Le tout en analysant les différentes caractéristiques de chacune : force / faiblesse, arme de prédilection et compétences.

Une fois cela fait, on prendra le temps d’ajuster les compétences liées à l’arme équipée, d’en apprendre de nouvelles puis de perfectionner cette arme. Pour cela, on utilisera la fusion magique d’objets pour développer les caractéristiques d’une arme à l’aide d’autres éléments. On fera un tour par les gadgets d’Abricot, fort utile en combat ( robot, tank, ballon )… Ce test ne suffirait malheureusement pas à vous expliquer l’étendu des possibilités.

Un bon capitaine tu seras

Il vous faudra aussi gérer la vie de l’équipage. En choisissant un bateau, ses membres et en le faisant évoluer pour obtenir divers bonus qui vous seront utiles en combat. Pour parvenir à vos fins, vous pourrez remplir des missions secondaires, sources de BOR ( la monnaie du jeu), d’expérience mais aussi et surtout d’objets divers et variés qui vous seront demandés. Ou pourquoi pas espérer les pêcher ? Si les missions ne vous inspirent pas. Il sera possible de se lancer dans le défi des donjons. Il s’agit là d’un enchaînement de combat tactique sans repos. Avec, contrairement au mode histoire, quelques variantes et pièges que j’ai trouvés plutôt intéressants.

J’ai apprécié les alternatives à l’éternel farm proposé par ce genre de jeu

Accessibilité et durée de vie

Pour ce test, nous aurons en tout passé une 40 aines d’heures, en mode normal et sans trop traîner, pour venir à bout de l’histoire de Phantom Brave : The Lost Hero. Ceux qui veulent chasser les succès ou explorer y passeront bien plus. Les moins téméraire utiliseront le mode facile. Cependant, malgré la complexité apparente du système, il faut saluer les explications apportées par les créateurs. Elles sont en effet très complètes et disponibles à tout moment. Même si je dois l’avouer, durant les premières heures j’ai été noyé sous la masse d’informations à assimiler. Dernière chose, j’ai apprécié les différentes alternatives ( donjon, mission, buvette) proposées à l’éternel farm de mission. Quel soulagement !

Conclusion

Phantom brave est un petit bijou du tactical-rpg. Le titre de NIS nous propose une histoire intéressante, pleine de belles valeurs et des personnages profonds auxquels on s’attache. Il peut aussi se targuer de proposer un système de jeu extrêmement complet qui permettra de mettre en place de nombreuses stratégies et de varier nos approches. Malheureusement, l’investissement nécessaire à sa maîtrise ne plaira pas forcément à tout le monde. Mais un tactical intégralement traduit en français, ça ne se refuse pas ? Dood!