Test : DreadOut Remastered Collection
26 janvier 2025
Développé par le studio indonésien Digital Happiness et sorti le 15 mai 2014 après avoir été Greenlighté sur Steam (2016 pour son DLC stand alone) nous avons maintenant la chance en 2025 de le voir revenir sur nos plateformes actuelles avec un remastered disponible sur Playstation 5 et Nintendo Switch en dématérialisé. Alors que vaut ce Dreadout remastered collection ? La réponse dans ce test.
— Un cauchemars qui devient réalité.
Quoi de mieux qu’un petit rêve bien lugubre pour annoncer la couleur en un tutoriel simple mais relativement efficace pour apprendre les bases ?
La voie de la simplicité
Dans DreadOut, pas de gameplay compliqué, on court avec L1, on passe en FPS avec le IrisPhone sur L2 et on matraque les photos avec R2. Pas d’ATH, pas de barre de vie ni pour nous, ni pour les ennemis en dehors d’une coloration légère du tour de l’écran. Si c’est efficace dans un jeu comme Silent Hill pour confiner le joueur, ici on ressent surtout les effets d’un petit budget qui ne donne pas forcément envie quand il est question de raser les murs pour savoir si oui ou non une porte peut s’ouvrir…
Une sortie scolaire qui ne se passe pas comme prévu
Mais revenons-en à l’histoire. Après un petit rêve creepy avec deux rues à moitié vides et un spectre ayant mal à la gorge, on retrouve donc notre héroïne, Linda en pleine… sortie scolaire. Un cliché se succédant à un autre dans une cutscene aussi daté que le reste, le petit groupe se compose sans surprise de la meilleure amie un peu bizarre (Ira), des deux rigolos (Yayan & Doni), de la petite peste bourgeoise (Shelly) et finalement de la prof qui n’a aucune idée de comment gérer les gamins qu’elle a amenés vers une mort certaine (Mme Siska).
Une sortie dont on ne sait pas grand-chose mais qui s’arrête brutalement devant un pont cassé… Petite discussion, problème de GPS et… bien entendu, a défaut de rebrousser chemin, un des petits rigolos décide de passer outre un buisson pour cavaler dans la pampa et entraîner notre joyeuse bande vers le point central de l’histoire…
Une ville fantôme !
Et quand je dis fantôme, je ne parle pas forcément de ce qu’on peut entendre par là. Remastered ou non, il faut bien malheureusement remarquer que DreadOut est incroyablement vide. Si le tutoriel était sympathique parce que confiné entre des murs étroits avec un paysage changeant très rapidement, les premiers pas dans l’Acte 1 nous donnent l’impression d’un walking simulator très random. Une grande rue aux maisons cubiques sans aucune inscription, de portes closes, une station essence, un petit restaurant une médaille sans explication ramassée sur le sol, puis une autre parmi des dizaines de tas d’ordures. C’est vide, c’est laid et c’est quand même vraiment ennuyeux. Les PNJ marchent doucement en échangeant quelques lignes de dialogues pendant que notre pauvre Linda se fait suivre par sa meilleure amie aussi inerte que si elle était déjà morte. Ça a un petit côté angoissant mine de rien non ?
— Quand l’horreur vient des autres.
Bon ok, une ville complètement abandonnée inexistante sur le GPS, c’est toujours efficace. Tout autant que les petits villages japonais, les grandes forêts sombres aux brindilles qui craquent… Mais en plein jour, sans l’ombre d’une ombre du coin de l’œil ? Meh. Heureusement le jeu va rapidement remédier à ce petit problème ! Eh oui, parce que les petits rigolos n’en font toujours qu’à leur tête, il fallait bien évidemment que l’un d’entre eux finisse par découvrir une belle et grande école toute aussi vide que le reste ! S’ensuit une petite cinématique assez dérangeante entre Linda et Ira qui ont décidé de rester à l’extérieur… Jusqu’à ce que la nuit tombe. (NDR : Ne jamais confier ses enfants à cette prof.)
Est-ce que le jeu va enfin -réellement- commencer ? Vais-je frémir de peur dans des courants d’air glacé ? Oui ! Et non. Un élève manque à l’appel, le groupe se sépare (toujours une mauvaise idée, croyez-moi) et nous reprenons le contrôle de Linda, seule, dans le noir, avec son téléphone ayant le même bug étrange que dans son rêve. Misère !
Deux actes, une ambiance.
Une école hantée, quelques chemins terreux, un village très étrange et finalement un manoir, Linda voit du paysage en plus d’en voir de toutes les couleurs. Grosso modo et comme tout bon survival, il s’agira surtout de traquer et de se faire traquer par les spectres ayant envahi les environs… mais surtout les corps de nos camarades.
Étant adepte de jeux indépendants avec ce genre d’ambiance, j’ai trouvé ça réellement dommage de voir ma progression freinée par des détails qui détruisent complètement l’immersion. Le concept est sympathique, certains boss plutôt stylés ! L’acte 2 offre un peu plus de liberté et de pression sur le joueur, malheureusement aucun lore ne vient réellement renforcer ce sentiment et on s’enlise dans d’interminables lignes droites.
— L’horreur du bug.
Si l’ambiance de l’école et du manoir sont assez soignées quand on joue dans de bonnes conditions (entendez par là, solitude, casque et pénombre), tout cela vient très vite se faire gâcher par une maniabilité en carton face à des ennemis rapides, des énigmes qui n’ont parfois aucun sens mais surtout par un nombre agaçant de bugs. Entre les textures qui ont un mal fou à charger même sur une simple pierre et les spectres qui vont venir s’incruster dans un pan de mur inaccessible, ou à ne simplement jamais apparaître, l’angoisse finit par frapper oui, mais pour de bien mauvaises raisons.
(Durant ce test j’ai recommencé un nombre conséquent de run pour avoir une chance de passer outre certains bugs bloquant totalement la progression du jeu autant dans le tutoriel, que dans les deux actes.)
— Et des chargements sans fin.
Encore une petite chose qu’on aurait aimé oublier de son prédécesseur, mais que cette version nous offre aussi, le respawn infernal. Eh oui, plus vous mourrez et plus le chemin vers la lumière est LONG. Une centaine de mètres en plus à chaque fois où quelques messages s’affichent pour nous remercier de jouer au jeu légalement, pour nous demander de faire une pause, de ne pas se droguer (??) ou simplement pour nous informer que des items peuvent être ramassés pour améliorer Linda. (Juste le temps passé dans cette fichue lumière en fait. ) En bref, du fun, encore une fois.
— Keeper of the Dark.
Que s’est-il passé derrière le miroir ?
Si comme moi vous vous êtes posé la question pas de problème, le DLC Keeper of the Dark est là pour éclairer votre lanterne et rendre la fin de DreadOut bien plus intéressante.
En effet, après avoir été attirée dans le miroir par son propre reflet (dans la chambre nuptiale, quand elle reste assise sur la chaise), Linda se retrouve piégée dans un royaume inconnu où l’attendent 8 portes menant à des paysages différents mais connus, gouvernés par divers mauvais esprits.
On prend les mêmes et on recommence.
Si tout n’était pas déjà clair dans le test du jeu plus haut, malheureusement aucune amélioration n’est à remarquer dans son DLC. Notre intrépide héroïne n’est pas plus agile, vacille et tombe au moindre effleurement et malgré quelques décors plus travaillés, on retourne dans de longues confrontations avec la solitude parsemés par des spectres plus hargneux mais sans plus d’histoire… en dehors du boss final ? ~
N’oubliez pas, la dame en rouge n’est jamais loin.
— Un remastered loupé ?
Soyons clair, DreadOut est un jeu court et loin d’être aussi intense qu’un Fatal Frame. Même s’il reprend les bases connues du survival horror. Quelques heures suffisent à boucler l’aventure mais seulement si vous avez la chance de ne pas subir les bugs incessants qui forceront à la nouvelle partie ou à carrément sauter l’acte en cours (accrochez-vous, il n’y en a que trois en incluant le tuto.) Il n’en reste néanmoins une expérience qui ne laisse pas totalement indifférent si vous êtes amateurs de petits jeux indépendants du genre. C’est à tester, à faire, mais pas dans cette formule ou à ce prix. Le jeu sous sa forme remastered n’apporte aucune amélioration particulière en dehors des textures des personnages et de quelques effets de lumière plutôt jolis et c’est aussi le cas de son DLC, qui est, il faut l’avouer, bien plus jouable puisque exempt de bugs.
Pour
- Plus fluide que la version 2014
- Une ambiance parfois vraiment réussie
- La fin de l’Acte 2 complètement barré
- La compilation avec le DLC permet une meilleur compréhension globale
- Le soin apporté aux ennemis ayant chacun sa petite faiblesse
- Le La possibilité de sauter un acte
Contre
- Des bugs
- Une histoire anecdotique
- Une fin incompréhensible sans le DLC*
- Des « énigmes » sans explication
- Pas de sous titre en cinématique
- Déjà techniquement et graphiquement daté en
2014
NDR : J’ai découvert après quelques recherches qu’un comic était disponible via Steam. Peut être est-ce là une façon sympathique de nous fournir le lore manquant ?