
Développé par le studio québécois Unreliable Narrators, Two Falls (Nishu Takuatshina) est un jeu narratif à la première personne. Disponible depuis le 8 novembre 2024 sur PC via Steam et l’Epic Games Store. Les versions pour PlayStation 5 et Xbox Series X/S seront disponible dès le 2 Mai 2025. Et c’est sur cette version que nous vous proposons notre Test : Two Falls (Nishu Takuatshina).
Test réalisé à l’aide d’une version numérique envoyée par l’éditeur que nous remercions.
Deux histoires entrelacées.
Dans Two Falls, nous suivons deux personnages dont les destins s’entrecroisent dans le Canada du XVIIᵉ siècle. Jeanne, une jeune Française, est contrainte de fuir après un naufrage qui la laisse seule en territoire inconnu. Isolée, elle doit alors apprendre à survivre dans un environnement sauvage, totalement étranger à sa culture. De son côté, Maïkan, un chasseur innu, est tiraillé entre son respect des traditions et les changements imposés par l’arrivée des colons européens. À travers leurs deux regards, le jeu explore ainsi les thèmes de l’identité, la foi, de la perte. Mais aussi celui de la rencontre entre deux mondes. Tout en mettant en valeur les cultures autochtones avec authenticité et respect.



L’histoire du Canada.
On connaît tous un peu la naissance de ses premiers comptoirs devenus aujourd’hui de grandes villes pleines de vie est étroitement liée à la France. Pourtant, cette épopée reste finalement assez peu racontée, surtout des nouvelles générations, souvent happées par leurs téléphones. C’est d’ailleurs ce qui a rendu le test Two Falls: Nishu Takuatshina si intéressant à mes yeux : il remet en lumière une époque aussi passionnante que tragique.
À l’époque, les Français traversaient l’Atlantique pour trouver ce qu’ils ne pouvaient plus obtenir en Europe ! Les fameuses fourrures, trésor économique de la Nouvelle-France. Bien entendu, ils n’étaient pas seuls dans la course : Espagnols et Anglais, installés plus au sud dans des régions plus clémentes, étaient eux aussi de sérieux concurrents. Ainsi, au-delà de la recherche de richesses, Two Falls nous rappelle que cette aventure était aussi et surtout une immense tragédie humaine. Le choc brutal entre Européens, souvent pressés d’imposer leur foi et leur commerce, et les civilisations autochtones a laissé des traces profondes, parfois irréparables.
De plus, l’installation des colons sur les rives du Saint-Laurent n’a pas été une sinécure. Ils leur fallait affronter des hivers d’une rigueur extrême, mais aussi survivre aux attaques redoutables des nations iroquoises. Le test Two Falls m’a proposé un voyage émouvant et intelligent dans cette période charnière, en nous rappelant combien l’histoire est faite à la fois d’espoir, de courage… et de lourds sacrifices.




Une promenade de feu et de glace.
Dans ce test de Two Falls, j’ai découvre sans grande surprise, un jeu narratif à la première personne, qui s’inscrit naturellement dans la lignée des “walking simulators”. Ici, l’expérience mise avant tout sur l’exploration. Les dialogues et les choix narratifs, sans intégrer de combats ni de puzzles complexes.
Les décisions prises au fil des dialogues influencent la personnalité des protagonistes. Par exemple, nos choix peuvent rendre Jeanne plus ou moins dogmatique dans sa foi, tout en faisant évoluer la vision de Maïkan au sujet des colons. Malgré tout, pendant un bon moment et jusqu’à un certain point, j’ai pensé que mes choix n’avaient aucun réel impact sur l’histoire. Il m’aurait fallut attendre le chapitre 5 (sur 7) pour avoir réellement la sensation d’être dans un jeu à choix multiples. Les derniers chapitres sont une sacrée claque. On s’y sent réellement présent et on hésite souvent à donner la réponse qui semble la plus juste.
Two Falls (Nishu Takuatshina) ne propose pas à proprement parler les habituels collectibles. Le jeu intègre un codex, accessible au fil de l’exploration, qui rassemble des informations sur la flore, la faune et le folklore de l’époque selon nos actions et nos échanges avec les PNJ.

Il faut savoir que Unreliable Narrators a travaillé main dans la main avec des artistes et conseillers autochtones. Comme le collectif Awastoki et la compositrice Eadsé, pour offrir une représentation vraiment fidèle et respectueuse des cultures présentes dans le jeu. Grâce à cette collaboration, la direction artistique s’est enrichie de magnifiques motifs, symboles et ambiances sonores inspirés des traditions autochtones !

Two Falls, le chemin de l’acceptation de l’autre.
Si j’ai trouvé le jeu simplement joli au début, je me suis rapidement attachée à Jeanne, à son chien et à Tehonwastasta. Le chemin de cette jeune femme ayant passé son existence entre actes de bonté et prières jusqu’à la désillusion après son naufrage m’a sincèrement touchée. La nouveauté est partout, la chaleur de sa foi la rassure et la chute est bien plus brutale qu’on ne peut l’imaginer.
Moins touchée par Maikan j’ai tout de même réellement aimé la façon dont ses croyances ne font pas de lui l’homme qu’il est réellement à la fin. Apprendre de l’autre est une épreuve difficile qu’il réussit à sa façon et c’est très touchant.
Le duo des deux personnages est magnifique même si leur temps ensemble est vraiment très court. J’aimerai beaucoup en savoir plus et j’avoue être un peu déçue de la fin abrupte. Que sont ils devenus ? Surtout que devient Jeanne dans ce monde où la femme n’a pas vraiment sa place ? Qu’en est-il réellement de la présence glacée ?



Pour
- Le doublage français/québécois hyper propre
- La DA superbe
- L’ambiance soigné
- Le scénario bien plus travaillé qu’il n’y paraît
- Le chien
Contre
- Quelques soucis de synchronisation labiale
- Pas de sous titre pour les dialogues en anglais
- Pas de sélection de chapitre
- Les visages inexpressifs des personnages
- Le chien !
Two Falls (Nishu Takuatshina)
Résumé
Dans l’ensemble, Two Falls est une agréable découverte. La thématique de la foi ne parlera pas à tout le monde mais c’est exposé d’une manière à ne laisser personne indifférent pour autant.