C’est ce mercredi 7 mai 2025 que sort le premier tome de Tower Dungeon chez Glénat Manga, le nouveau manga de Tsutomu Nihei, à qui l’on doit notamment BLAME!. Est-ce qu’on est ressorti satisfait des profondeurs de la tour des dragons ? La réponse dans cet avis sur Tower Dungeon.
« Avis réalisé à l’aide d’un exemplaire fourni par l’éditeur que nous remercions »


La princesse a été enlevée
Un nécromancien maléfique a tué le roi et enlevé Ignelia, la princesse du royaume. La garde royale, chargée de la délivrer, s’est hélas fait terrasser par les monstres qui peuplent la tour des dragons, où cette dernière est retenue prisonnière. Le royaume décide alors de mobiliser les habitants des villages voisins. C’est ainsi que Yuva, un jeune fermier, décide de se porter volontaire. Il est très rapidement remarqué pour sa force incroyable et intègre un groupe d’exploration. Son chemin pour gravir les étages s’annonce semé d’embûches.
Tower Dungeon : Avis & Critique
Surprenante Dark Fantasy
Le moins que je puisse dire, c’est que Tower Dungeon a réussi à me surprendre. L’histoire commence en effet comme un récit d’héroïc fantasy banal : une princesse est enlevée par un monstre, puis enfermée dans une tour, et ses chevaliers ne parviennent pas à la délivrer. Arrive alors un jeune paysan, doté d’un certain talent, qui prend part lui aussi à l’aventure. Mais progressivement, le récit bascule vers la dark fantasy. On découvre alors les membres estropiés de la garde royale et ce terrifiant donjon qui flotte dans le ciel. Puis, à l’instant où Yuva entre dans celui-ci, l’atmosphère devient encore plus oppressante. Les créatures qui peuplent la tour sont en effet monstrueuses : morts-vivants, amas de chair, squelettes, hybrides…Pire encore, ils attendent nos explorateurs dans chaque sombre recoin pour les éliminer.


Une lecture intense et contemplative
Tower Dungeon emprunte en effet les codes du dungeon crawler, un style de jeu vidéo où chaque nouvelle pièce renferme une surprise. On suit alors la lente progression du groupe de Yuva, pièce après pièce, ou plutôt étage après étage. Chacun renferme de nouveaux pièges, de nouveaux monstres ou des raccourcis. J’ai ainsi ressenti la tension monter progressivement au fil de leur lente ascension. Ces explorateurs, bien qu’attachants, sont peu bavards, peu développés et représentent principalement des archétypes du genre (chevalier, mage, archer, écuyer…). La narration repose alors en partie sur les visuels et les vastes environnements parcourus. On a l’impression de se promener avec eux, en silence, et la lecture de ce manga en devient contemplative sans que le rythme ne faiblisse.



Ce qui est assez paradoxal quand on s’attarde sur l’aspect graphique. Le trait de Tsutomu Nihei est plutôt sommaire, pour ne pas dire simple. J’ai parfois eu la sensation d’observer des esquisses. Ce minimalisme risque malheureusement de ne pas plaire à tout le monde. Pourtant, c’est cette simplicité — le fait que le dessin aille à l’essentiel — qui participe à l’ambiance globale du titre. Ces grandes étendues vides, ces monstres qui se dressent seuls sur le chemin rendent l’atmosphère oppressante. L’action, elle, n’en est par ailleurs que plus lisible.
En bref, Tower Dungeon aura su piquer ma curiosité. Bien qu’il s’inspire de l’ambiance de Dark Soul, sa narration moins cryptique et son recours aux codes du dungeon crawler en font un récit de dark fantasy captivant et plus accessible. On passe finalement un bon moment si l’on parvient à dépasser son aspect graphique minimaliste.
- Tower Dungeon tome 1
- 07/05/2025
- Glénat manga
- 7€90