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Test – Nobunaga’s Ambition : Awakening Complete Edition

  • Pampa Poulpe 
Temps de lecture : 7 minutes

Sorti au Japon sous le nom de Nobunaga no Yabō: Shinsei le 21 juillet 2022, puis à l’international le 20 juillet 2023, Nobunaga’s Ambition : Awakening marque les 40 ans de la célèbre série de stratégie de Koei Tecmo. Dans cette nouvelle version, on incarne un seigneur de guerre de l’ère Sengoku avec pour but d’unifier le Japon. En combinant diplomatie, batailles, gouvernance et trahisons.

Test réalisé à l’aide d’une clé numérique envoyée par l’éditeur que nous remercions.

La Complete Edition, disponible sur Switch, Switch 2, PS4 et PC, inclut tous les DLC et scénarios additionnels, offrant l’expérience la plus riche à ce jour. C’est normalement le point d’entrée idéal pour les nouveaux joueurs, comme pour les vétérans prêts à redessiner l’histoire du Japon ! Découvrez donc dans notre test, la version Nintendo Switch 2 !

Bienvenue dans l’ère des trahisons

Vous vous êtes déjà retrouvés à négocier une alliance avec un clan voisin… pour mieux le trahir trois saisons plus tard ? Alors vous êtes officiellement entrés dans l’univers impitoyable de Nobunaga’s : Ambition Awakening. 

Le jeu nous propulse en pleine ère Sengoku, ce moment de l’Histoire japonaise où tout le monde (littéralement tout le monde) voulait s’emparer du pouvoir. Des dizaines de daimyos, des trahisons en pagaille, des guerres, des coups de théâtre… et au milieu, vous. Que nous ayons choisi de suivre Nobunaga Oda et sa volonté farouche d’unifier le Japon, ou que nous ayons préféré faire cavalier seul avec un petit clan obscur mais ambitieux, Awakening nous donne les clés pour réécrire l’Histoire. Alors, vous l’avez vécu comment, votre incident de Honnō-ji, vous ?

La loi du plus stratège

Prenez une profonde inspiration avant de vous lancer dans Nobunaga’s Ambition : AwakeningComplete Edition, car vous n’êtes pas juste là pour faire la guerre. Vous êtes là pour gouverner, convaincre, inspirer, manipuler… et parfois, trahir. Ce n’est pas un simple jeu de stratégie, c’est une simulation totale de pouvoir, qui vous donne les clés d’un Japon fragmenté à un moment charnière de son histoire. Le gameplay, à la fois dense et d’une richesse presque encyclopédique, vous laisse une liberté d’approche aussi grisante qu’exigeante !

Mais seulement si vous comprenez l’anglais, car le jeu n’est toujours pas traduit dans notre belle langue. Et avec sa tripotée de scénarios, de débats, d’ordres à donner… ce n’est pas la peine de tenter l’expérience si vous n’êtes pas à l’aise avec la langue de Shakespeare.

Toujours là ? On continue ! Tout commence par notre château, notre base, le centre névralgique de notre clan. C’est ici que s’élaborent les plans, se distribuent les ressources et s’enracinent les ambitions. Nous devons bien entendu gérer notre territoire en construisant des infrastructures : des fermes pour nourrir nos gens et nos troupes, des marchés pour faire prospérer l’économie, des forges pour produire des armes et des temples pour renforcer notre influence. Mais ce n’est que la surface : chaque décision s’inscrit dans un cycle saisonnier rigoureux, où la météo, la fertilité des terres ou encore les festivités peuvent altérer vos rendements.

Les officiers

Au cœur de ce système, nos officiers jouent un rôle fondamental. Chaque personnage (souvent inspiré de figures historiques) possède ses propres statistiques et traits de personnalité. Un stratège brillant pourra augmenter la productivité d’une province, tandis qu’un général redouté renforcera nos armées. L’une des grandes nouveautés d’Awakening, c’est la possibilité de nommer certains d’entre eux en gouverneurs autonomes.

Ces daikan gèrent des régions entières de façon indépendante, selon leur loyauté, leur morale… ou leur ambition personnelle. Un gouverneur efficace peut devenir un pilier de notre empire, mais un seigneur déçu ou ambitieux peut se transformer en ennemi intérieur. Ce système injecte une dose d’imprévisibilité parfois très contrariante dans notre stratégie : nous ne sommes jamais totalement à l’abri.

Et puis vient le moment de lever les armes. L’aspect militaire du jeu se divise en deux phases : la carte stratégique et les batailles en temps réel. Sur la carte, on déplace les troupes de forteresse en forteresse, on surveille les routes, les frontières et la logistique. Rien n’est laissé au hasard : il faut prévoir les stocks de riz, le moral des soldats, les itinéraires les plus sûrs, et parfois, composer avec les humeurs de nos alliés. Lorsqu’un conflit éclate, le jeu bascule en combat tactique en temps réel avec pause active. Là, chaque mouvement compte : positionner les troupes sur une hauteur, profiter d’un col étroit, déclencher une embuscade au bon moment peut renverser une situation désespérée. Nos généraux peuvent activer des tactiques spéciales, capables d’infliger des malus, de renforcer nos lignes, ou de déclencher une charge dévastatrice.

Un peu de diplomatie

Mais la force brute ne suffit pas. Une part essentielle de notre réussite se joue dans les coulisses de la diplomatie. Négocier des alliances, envoyer des otages en garantie, organiser des mariages politiques, semer la discorde entre rivaux… ou même utiliser des espions pour provoquer des rébellions dans les territoires ennemis. C’est là que le jeu devient passionnant : les autres seigneurs ne sont pas des marionnettes. Ils ont leurs objectifs, leur fierté, leurs rancunes. Il faudra jouer finement, garder nos ennemis proches… et nos alliés encore plus près.

Enfin, la Complete Edition enrichit le gameplay avec les « Decisive Battles » un système de batailles à grande échelle où chaque affrontement compte double. Deux combats préliminaires permettent d’affaiblir l’ennemi avant un choc final titanesque, dont l’issue peut redessiner la carte du Japon. Ajoutez à cela six scénarios supplémentaires, de nouveaux traits pour vos généraux, une IA peaufinée, et une interface plus lisible, notamment sur Switch 2 et ça donne un joyeux bazar qui demande littéralement des heures à être peaufiné.

Le visuel et le son du Sengoku

Visuellement, Nobunaga’s Ambition: Awakening n’est clairement pas une claque. Le jeu nous offre une esthétique claire, élégante et fonctionnelle. La carte du Japon, richement détaillée, s’anime au rythme des saisons : les cerisiers en fleurs du printemps laissent place aux teintes mordorées de l’automne, puis à la blancheur de l’hiver. Les portraits des officiers, très stylisés, évoquent l’art traditionnel japonais et ajoutent une vraie personnalité à chaque figure historique.

Côté ambiance sonore, c’est… assez léger. Si les thèmes sont vraiment sympathiques, les officiers qui répètent constamment la même phrase avec la même intonation tapent rapidement sur les nerfs. Suite à cela, j’ai passé le jeu en japonais et les doublages sonnent vraiment mieux, selon moi.

Petits plus Nintendo Switch 2

On notera des améliorations propres à cette version Nintendo Switch 2 dont voici la liste :

  • Navigation tactile : menus plus fluides à manipuler avec les doigts.
  • Ergonomie optimisée pour le mode portable : textes agrandis, interface simplifiée.
  • Temps de chargement réduits sur Switch 2, même dans les grandes batailles.
  • Sauvegardes rapides et gestion fluide des longues parties nomades.

Un seigneur averti en vaut deux.

Nobunaga’s Ambition : Awakening est une véritable plongée dans un Japon féodal à la fois historique et romancé, rempli de lore passionnant autour du légendaire Nobunaga. Les amateurs d’histoire et de stratégie trouveront ici un terrain de jeu aussi exigeant que grisant. Le jeu regorge de détails, de subtilités politiques, de trahisons orchestrées dans l’ombre… et plus on avance, plus on en redemande.

Mais il faut aussi être honnête : le manque de traduction en français reste un vrai frein. Le niveau d’anglais requis est élevé, soutenu, parfois technique. Et les mécaniques, déjà complexes, n’épargnent pas les nouveaux venus. En plus de ça, on peut se sentir un peu (beaucoup) malmené au début. J’ai pris plus d’une raclée monumentale avant de commencer à vraiment comprendre comment maîtriser les mécaniques. Pourtant, si l’on persévère, on découvre une profondeur stratégique rare et terriblement satisfaisante. 

Dans les modes Normal et Difficile, les victoires ne sont pas toujours faciles à obtenir. En revanche, pour les plus curieux mais facilement découragés, les modes Facile et Très Facile offrent une expérience plus accessible et plaisante, parfaite pour ceux qui souhaitent profiter pleinement de l’univers, du lore et des mécanismes sans subir une pression trop forte. Ces niveaux permettent aussi d’expérimenter librement et de savourer les nombreuses subtilités du jeu.

Mention spéciale à la Switch 2, dont le mode souris rend la navigation bien plus fluide. Il allège considérablement la prise en main, surtout face à une interface pensée avant tout pour le PC. Le jeu tourne parfaitement sur la console. Pas un seul bug, pas de latence même quand l’écran est surchargé.

Pour

  • Une version switch 2 superbement portée
  • Le nombre incroyable de scénario 
  • La quantité de personnages 
  • La rejouabilité quasi infinie
  • Nobunaga

Contre

  • Toujours pas de VF
  • Prise en main laborieuse
  • Pas vraiment de tuto

Nobunaga’s Ambition : Awakening

PampaPoulpe

Scénario / Ambiance
Graphismes
Intérêt
Gameplay

Résumé

Nobunaga’s Ambition : Awakening n’est pas un jeu pour tout le monde, mais c’est un bijou pour les passionnés de stratégie qui n’ont pas peur de s’investir, à condition d’avoir un bon niveau d’anglais. Si vous aimez bâtir un empire en maniant l’épée et la plume, et que vous êtes prêt à dompter une interface un peu ardue au départ, alors vous risquez fort de ne plus lâcher le Japon de l’ère Sengoku.

3.5