Test de Bayonetta Origins : Cereza and the lost demon

La saga principale Bayonetta en est aujourd’hui à son 3ème épisode. Après un opus complètement loufoque mais tout autant apprécié des fans, PlatiniumGames nous propose aujourd’hui de découvrir les origines de la sorcière dans un spin-off intitulé Bayonetta Origins. Autant vous le dire tout de suite cette proposition rompt avec les standards de la série. Alors ce nouvel essai est-il réussi ? Est-ce un jeu uniquement à destination des fans ? Je vous en dis plus dans cet article. Je vous dis tous dans ce test de Bayonetta Origins.

Et si l’histoire m’était contée

Cet épisode nous raconte les origines de la sorcière Bayonetta. Cereza est née de l’union interdite d’une sorcière de l’Umbra et d’un sorcier de Lumen. Elle est rapidement séparée de sa mère qui est emprisonnée et de son père, condamné à l’exil. Considérée comme une enfant maudite elle vit en paria et rêve de délivrer sa mère enfermée aux oubliettes. Cereza trouve refuge auprès d’une sorcière : Morgana, qui décide de lui enseigner la magie.

Cependant, sa formation ne se passe pas bien et tous les soirs des cauchemars l’incitent à entrer dans la forêt des fées. Ils lui promettent un pouvoir suffisant pour délivrer sa mère. C’est ainsi qu’un soir désobéissant à Morgana elle s’introduit dans la forêt. Tout ne se passe pas comme prévu et Cereza devient alors prisonnière de cette forêt. Elle finit par invoquer un démon pour la défendre : Chouchou. Ne sachant pas le renvoyer dans sa dimension, elle lui promet que s’il l’aide dans sa quête, elle fera le nécessaire. C’est ainsi que naît notre duo d’aventuriers.

Cereza et Chouchou un duo tout mignon

Le jeu prend le parti-pris de nous raconter l’aventure comme un conte de fées. On avance ainsi dans l’histoire, accompagné par un narrateur externe qui nous livre les pensées et les sentiments des deux protagonistes. C’est très original et cela participe à l’immersion, d’autant plus que Cereza est bien différente de la sorcière Bayonetta. Le jeu nous présente en effet une fillette apeurée, peu sur d’elle et assez faible même si on sent toujours un grain de malice dans son attitude. On appréciera de suivre son évolution au fils de l’histoire ainsi que l’approfondissement de son lien avec Chouchou et les diverses situations qui en découlent. C’est un véritable ascenseur émotionnel qui vous attend.

Cereza et Chouchou

Un univers tout d’encre vêtu

L’aspect conte de fées est d’autant plus marqué par la direction artistique. Le jeu commence dès l’écran titre par nous présenter un livre qui s’ouvre sur ses nombreuses pages.Ne vous attendez pas à de longues cinématiques, il n’y en aura pas. Elles seront intelligemment remplacées par des pages de contes qui défilent devant nos yeux et sont lus par ce fameux narrateur externe. Si au départ cela surprend, on se prend vite au jeu et on apprécie cette narration fluide et agréable. D’autant plus que le jeu respire la joie et la bonne humeur.

L’univers quant à lui se dessine sous nos yeux telle une peinture. C’est joli et efficace. On distingue parfaitement les différentes ambiances et thèmes dans lesquels le jeu nous emmène. C’est avec des yeux d’enfants souvent ébahis que j’ai parcouru la forêt, la fête foraine, les cascades… Et avec une seule envie : en voir le plus possible. L’animation est fluide et à aucun moment, je n’ai ressenti de chute de framerate, c’est un point important.

Coloré n’est ce pas ?

A l’aventure

Oh un donjon

De l’eau !

Le tout est sublimé par une ambiance sonore fantastique et un sound design proche de ce qui se fait dans les grandes productions Nintendo comme Zelda ou Mario. Les combats sont d’ailleurs soutenus par des musiques épiques. À quand les vinyles ?

A deux c’est mieux

Le gameplay de cet opus s’oriente sur quelque chose de vraiment différent par rapport à la série principale. On contrôle  Cereza et Chouchou simultanément avec un stick différent. Si au début, il faudra forcément un temps d’adaptation, il faut avouer que l’idée, déjà vue dans Brother’s tales of two sons, est ici bien mise en œuvre que ce soit durant les phases de combat ou d’exploration.

Durant les combats, vous contrôlerez les deux protagonistes en même temps. Cereza servant de support et Chouchou d’attaquant. L’une pouvant paralyser les ennemis par magie, pendant que l’autre jouera des griffes et des crocs pour casser de la fée. Il faudra ainsi réussir à garder un œil sur nos deux héros, et ce, en même temps. En effet si la jauge de magie de Chouchou se vide du fait d’un trop grand nombre de coups reçus, cela marquera son retour à l’état de poupée, le rendant incapable d’attaquer. De même la barre de vie de Cereza aura tendance à fondre comme neige au soleil sous les coups. Un gameplay assez singulier à maîtriser, préparez-vous à devenir ambidextre !

Des combats à deux intéressants mais répétitifs et brouillons

Malheureusement, les combats s’enchaînent et se ressemblent jusqu’à devenir lassant et ce ne sont pas les pouvoirs élémentaires de Chouchou, acquis au cours de l’aventure, qui y changeront grand-chose. Si ce n’est ajouter un semblant de variété dans la manière de battre certains ennemis. Le jeu n’est qui plus est pas difficile et ne vous demandera que peu de maîtrise. Même si ce n’est pas ce qu’on lui demande, on comprendra que les fans de la saga principale restent sur leur faim avec ce manque de challenge.

On soulignera néanmoins l’originalité et l’ingéniosité des combats de boss qui pour certains vous demanderont de réfléchir quelques minutes.

L’union fait la force

Exploration quand tu nous tiens

Dernier point important : la partie exploration. Le jeu nous propose de nous enfoncer dans une forêt composée de nombreuses zones. Soyez sans crainte, il vous sera difficile de perdre votre chemin. On est, en effet, guidé tout du long par des traces de pattes bleues dans la bonne direction.

Cependant, il sera parfois plus sage de s’éloigner de cette piste afin d’explorer l’environnement et de découvrir de nombreux bonus qui vous permettront d’étoffer vos compétences et de renforcer santé et magie. À la manière d’un Metroidvania, tout ne sera pas accessible dès le début et il faudra souvent revenir en arrière au fur et à mesure de la monter en compétences de Chouchou. Le jeu utilise d’ailleurs habilement la végétation et l’environnement pour cacher de nombreux chemins et risque de vous faire tourner en rond. Après tout n’est-on pas dans une forêt enchantée ? De quoi rallonger intelligemment l’aventure pour ceux qui cherche le 100 %.

Enfin, vous serez amené à résoudre de nombreuses énigmes pour avancer dans votre périple. Soit directement dans l’environnement, soit dans des mini-donjons appelés Tir na nog. La plupart du temps, elles tireront parti des contrôles à deux sticks et seront axées sur la collaboration et la synchronisation de nos deux protagonistes : débloquer le chemin pour l’autre, tirer des plateformes pour que Cereza avance ou bien détruire des obstacles magiques barrant la route à Chouchou. On regrettera cependant que ce concept n’ait pas été plus poussé et que de trop nombreux Tir na nog se résume en des combats géants.

On réfléchit ou on brûle !

Oh un donjon

Cours Chouchou

Conclusion

Bayonetta origins plus qu’un spin-off marque la création d’une véritable licence dans l’univers de notre sorcière préférée. Je ne saurais que vous conseiller de plonger dans cet univers de conte de fées. Enchanteur par sa direction artistique et sa bande-son. Très convaincant par sa narration et la complicité entre Chouchou et Cereza. Il est difficile de ne pas s’attacher à ces deux personnages haut en couleur qui vous rendront complètement accro au titre. Le gameplay est ici atypique et promet une expérience originale au travers d’un savoureux mélange entre exploration, énigme et combat à deux sticks. On regrettera cependant que le titre manque de challenge et que les combats soient terriblement répétitifs. Il serait cependant dommage de passer à côté d’une telle expérience. Alors jouez-y !