On connaît tous des jeux qui commencent par « sauver la princesse ». Et puis il y a Slay the Princess, le jeu de Black Tabby Games qui nous demande, tout simplement… de l’éliminer. Oui, c’est radical. Et c’est précisément ce qui fait le charme horriblement délicieux de cette aventure narrative pas comme les autres ! Aujourd’hui, c’est donc notre petit test de Slay the Princess – The Pristine Cut !
Test réalisé sur PS5 Pro à l’aide d’une version numérique envoyée par l’éditeur, que nous remercions.
L’édition Pristine Cut et les collectors :
Distribuée en Europe par Tesura Games, cette version bénéficie d’une sortie physique éditée par Serenity Forge pour PlayStation 5 et Nintendo Switch. Bonne nouvelle pour les collectionneurs : elle existe en édition Standard et en édition Special avec du contenu bonus parfait pour exhiber fièrement votre goût pour les contes cauchemardesques !


Occire la princesse !
Pas de préambule, ou quoi que ce soit ici !
La voix off nous balance une mission toute simple : il faut tuer la princesse enchaînée dans la cabane. Facile ? Une forêt, une mission, aucun détail. Tuer cette femme, cette fille, ce petit oiseau enchaîné ! C’est tout. De quoi réveiller les envies de révolution, de meurtrier à la Jason Voorhees ou simplement de bon samaritain si jamais… nous ne voulions pas la sauver ?

Non mais c’est vrai ? Est-elle vraiment le monstre que la voix off décrit… ou sommes-nous manipulés par une narration qui adore nous mener en bateau ? Parce que ce narrateur a l’air aussi louche que la princesse elle-même !
Dans Slay the Princess rien n’est vraiment ce qu’on croit. On découvre un conte tordu, où tout est remis en question, et où chaque boucle narrative nous pousse à recommencer en changeant quelques détails… Mais n’oubliez pas : c’est une histoire d’amour avant tout !

Un jeu dont vous êtes le hér-bourreau ?
Ici, nous sommes dans une visual novel.
Donc pas de combo à trois boutons ou de boss caché à grinder. Ici, l’arme fatale, c’est notre langue (et un peu le couteau ?)

Nos choix de dialogue sculptent l’aventure au fur et à mesure : un mot de trop et la princesse peut devenir notre alliée… ou notre bourreau.
On finit par comprendre que jouer à Slay the Princess, c’est comme avoir une scie rouillée entre les mains : on sait qu’on va se couper, mais on est curieux de voir jusqu’où ça va saigner. Enfin, quelque chose comme ça.


Non, parce que… est-ce qu’on fait semblant de coopérer jusqu’au moment opportun pour lui trancher la gorge ? Chaque décision ouvre une branche narrative différente ! Enfin… pas toujours. Mais croyez‑moi, on finit tôt ou tard par en payer le prix. C’est souvent sanglant, parfois étrangement tendre aussi. Mais qu’est-ce que c’est que ce jeu ! On se retrouve vite coincés dans un cycle pervers, captivant, où l’on recommence par curiosité autant que par instinct de survie.


On ne découpe pas seulement la princesse
Le jeu se découpe en trois espèces de chapitres. La base : notre arrivée, notre « première » rencontre avec la jolie prisonnière. Selon nos choix, nous arrivons au second chapitre, la nouvelle rencontre avec une autre forme de la demoiselle, mais aussi avec une nouvelle voix dans notre tête ! Le narrateur a beaucoup de compagnons… ou peut-être est-ce les nôtres ? Il faut pas mal tâtonner pour réussir à arriver à telle ou telle finalité.


Heureusement, le jeu propose une avance rapide pour les dialogues déjà rencontrés ! Quelque chose qui me manque cruellement dans des jeux tels que Life is Strange ou d’autres jeux narratifs. Pas que je sois particulièrement pressée, mais assister 10 fois (j’exagère) à la même scène, parfois, c’est décourageant. Ici, on sauvegarde quand on veut, on charge, on passe. C’est agréable, sans bug, sans contrainte.
En noir et blanc, je rencontre la folle de la cabane
Graphiquement, on nage dans un noir et blanc au trait griffonné, ce qui donne l’impression que le jeu sort directement d’un vieux carnet de croquis maudit retrouvé dans un grenier. Les animations, comme des dessins qui prennent vie, sont vraiment superbement bien faites !


On ne voit que la princesse et les décors, mais le renouveau de chaque chapitre est très appréciable ! On est à mi-chemin entre un cauchemar gothique et un sketch macabre, surtout quand on en arrive à entendre les voix se chamailler ! Les doublages sont clairement géniaux. Les intonations, relatives aux caractères des personnages, sont merveilleuses ! Ça donne de la vie même quand le dessin est figé, et sincèrement j’adore ça.

Sauver ou occire il faut choisir !
Slay the Princess – The Pristine Cut est un ovni narratif qui déjoue toutes les attentes. On y entre avec une mission toute simple et on ressort avec une tonne de questions. Le jeu nous attire dans un piège narratif où chaque choix peut être fatal, où l’humour noir côtoie le bizarre et où la princesse se révèle bien plus complexe qu’une simple cible.


Si vous aimez les histoires d’amour malsaines, les dialogues acérés un petit peu barrés, la tension et l’esthétique à la fois brute et soignée, ce jeu est fait pour vous ! Vous préférez les réflexions sur la vie, la mort et le changement ? Même chose ! Personnellement j’ai passé un excellent moment en compagnie de cette drôle d’équipe. Slay the Princess – The Pristine Cut offre une bonne variété de fins, dont sept principales, avec des variantes qui vont du violent au plus doux, en passant par des conclusions tragiques. Cette édition apporte même une nouvelle fin.
Pour une vraie bonne première partie, prévoyez une heure ou deux selon votre rythme de lecture. Mais le vrai plaisir vient de la rejouabilité : les nombreux choix et rebondissements donnent envie de retenter l’aventure encore et encore. Pour explorer toutes les possibilités et débloquer la plupart des fins, il faudra plutôt compter une bonne dizaine d’heures ? Encore faut il réussir à trouver les bons embranchements pour toutes les avoir sans guide !

Pour
- Entièrement traduit en français
- Les options pour facilité l’avancée du texte
- La diversité des illustrations
- Une belle réflexion philosophique
- Un doublage de qualité
- Un jeu avec de VRAIS choix
Contre
- Un tantinet complexe à comprendre
- Une certaine difficulté à débloquer les autres fins
Slay The Princess
Conclusion
Faire un test de Slay the Princess sans mettre en lumière certaines scènes est assez difficile ! Je vous évite les spoils de cette manière mais en échange je ne peux pas vous livrer combien ce jeu mérite d’être joué. C’est amusant, intéressant, tourné de manière à faire réfléchir à chacune de nos actions derrière ce côté loufoque et lugubre. J’ai beaucoup aimé m’y atteler et je le recommence à tous ceux qui n’ont rien contre la lecture et le noir & blanc !