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Test – Ghost of Yotei – L’ombre du Loup

Temps de lecture : 6 minutes

Ghost of Yotei est sorti le 2 octobre 2025 sur PlayStation 5. Le titre du studio Sucker Punch nous entraîne aux côtés d’Atsu dans une quête de vengeance 300 ans après les événements de Ghost of Tsushima. Cette nouvelle aventure de l’onryo fait-elle mieux que son prédécesseur ? La réponse dans ce test de Ghost of Yotei.

« Test réalisé sur PlayStation 5 à l’aide d’une version numérique fournie par l’éditeur que nous remercions »

Une histoire de vengeance

L’histoire d’Atsu

L’onryo, une ombre vengeresse, c’est ainsi que je serai surnommée durant mon périple. Cette quête sanglante que j’entreprends prend racine dans un passé trouble. Une famille unie, un père et une mère aimante, un frère, tous décimés par les six de Yotei lors d’une nuit fatidique. Ces cruels mercenaires ont marqué leur passage par le feu, brûlant le Ginko familial et laissant pour morte une fillette, Atsu. Mais comme cet arbre qui fleurit à nouveau, elle a survécu avec pour seul objectif en tête de venger sa famille. Les six de Yotei paieront de leur vie ce qu’ils ont fait cette nuit-là. C’est ainsi que, guidée par le vent et la feuille de Ginko, ma traque commence.

Un scénario classique

Ghost of Yotei ne possède pas un scénario des plus originaux au premier abord. Les histoires de vengeance étant un grand classique dans les jeux vidéo et plus généralement dans la pop culture. Cependant, le titre bénéficie d’une écriture soignée, limite cinématographique, qui rend l’intrigue prenante. Atsu est, qui plus est, un personnage intéressant, profond et marqué par le traumatisme de la perte de sa famille. Au fil de l’histoire, on va se rendre compte qu’elle est bien plus qu’un esprit consumé par la vengeance. À tel point qu’on en vient à embrasser sa cause et pousser toujours plus loin dans cette ambiance typiquement japonaise.

L’ambiance de Ghost of Yotei est sans doute l’un des points les plus marquants du titre. On évolue en effet dans un univers empreint de poésie et de symbolique où tout est fait pour y immerger le joueur. Que ce soit la bande-son minimaliste, ponctuée par les bruits ambiants, les cinématiques à l’encre sur parchemin ou bien les paysages aux graphismes soignés et à l’animation fluide. Difficile en effet de ne pas se perdre dans ces magnifiques et vastes étendues colorées, parfois jonchées de fleurs, ou recouvertes de neige. Ses plans larges, ses jeux de lumière qui rappellent l’esthétique d’un film de Kurosawa, tout comme la scénarisation des combats. C’est un véritable appel à l’exploration.

Un open-world à explorer

Le périple d’Atsu

Durant mon périple, j’ai traversé des paysages sublimes, parfois inspirants, dignes d’être peints. Il m’est souvent arrivé de me détourner de ma quête au gré de mes envies pour faire une halte dans un village. Parfois pour aider ses habitants, traquer des criminels, d’autrefois prier les dieux de m’accorder leur bénédiction ou bien découvrir des lieux uniques qu’un petit oiseau m’avait suggéré. Petit à petit, ceux dont j’avais croisé la route me prêtèrent main forte dans mon combat et certains rejoignirent ma meute : armurier, maître d’armes, cartographe, fidèle de l’onryo… Je devenais ainsi plus forte, plus habile mais aussi beaucoup plus dangereuse pour les six de Yotei.

Une exploration organique

Notre aventure prend en effet place dans un monde ouvert. Cependant, ne vous enfuyez pas encore, il n’en reprend pas les codes habituels. Ghost of Yotei nous invite en effet au vagabondage et à la découverte. Le journal de quête et ses multiples pointeurs laissent ainsi place à une carte qui se complète au fil de nos découvertes, discussions ou acquisitions d’indices. Une manière beaucoup plus légère et organique de guider le joueur, sans le surcharger. Déroutant dans un premier temps, on y prend ensuite rapidement goût. On s’immerge ainsi plus facilement dans l’univers de Ghost of Yotei avec pour seul guide et boussole : le vent. Cela a pour effet de nous pousser plus facilement à la réalisation d’activités annexes. Elles apparaissent en effet moins laborieuses, mieux intégrées et loin d’une longue liste de cases à cocher. Même si, il ne faut pas se mentir, à la longue cela finit par devenir répétitif. C’est malheureusement le défaut du genre.

On retrouvera bien entendu des classiques de la licence : entraînement de bambous, sources chaudes qui permettent d’améliorer esprit et santé, mais aussi les temples qui mettront à rude épreuve nos capacités de parkour. J’ai trouvé ces phases particulièrement réussies et gratifiantes car le chemin est souvent loin d’être télé-guide comme dans d’autres jeux du genre. Il en est de même pour les chasses à prime, nouveauté de cet opus. Ces dernières nous conduisent à enquêter et traquer des cibles différentes, à l’histoire travaillée et qui débouche souvent sur des affrontements épiques. On est loin d’ennemis génériques. On rencontrera aussi sur notre chemin des missions secondaires plus poussées, parfois avec des maîtres d’armes qui permettent, à l’issue de ces dernières, d’améliorer notre équipement et nos techniques. Libre à nous de foncer tête baissée vers notre objectif principal ou de bénéficier de ces bonus bienvenus.

Une véritable montée en puissance

La formation d’Atsu

Plus j’avançais dans ma quête, plus je me formais auprès de grands maîtres et plus je devenais une guerrière redoutable. Ma lame et mon esprit s’affûtaient. Rapidement, je maîtrisais l’odashi et bien d’autres styles de combat permettant de venir à bout des plus redoutables guerriers. J’en devins même une véritable ombre à même de m’infiltrer et assassiner ma cible sans un bruit : un shinobi. Libre à moi de déchaîner ma fureur et faire couler le sang ou de simplement adopter un style moins direct.

Une progression fluide

Ghost of Yotei installe une véritable progression dans le gameplay qui s’étale sur les 30 heures nécessaires à la complétion du titre. Au départ, on contrôle une simple porteuse de sabre. Elle va ensuite progressivement acquérir de nombreux talents au fur et à mesure, qu’on se forme et qu’on acquière ou améliore de l’équipement à l’aide de matériaux collectés. Le tout étant conditionné par notre progression dans l’histoire. Impossible donc d’obtenir une arme surpuissante avant la fin. Cela pose les bases d’un jeu à la difficulté bien dosée et au gameplay très riche. Ce dernier nous permet en effet, passer un cape, d’adopter diverses approches au gré des envies. Les plus directs choisiront de provoquer des affrontements de mêlée tandis que d’autres préféreront la discrétion et l’assassinat. Quoi qu’il en soit, plus on avance dans le titre et plus un sentiment de puissance naît en nous.

Bien entendu, on retrouvera aussi un arbre de compétences qui permettra d’affiner notre style. Comme pour Ghost of Tsushima, il faudra collecter des points de bénédiction auprès des hôtels et les redistribuer pour acquérir diverses capacités comme, par exemple, une sorte de vue d’aigle. Cette dernière, pratique pour repérer les ennemis, vous donnera un avantage tactique indéniable pour devenir un assassin redoutable. J’ai grandement apprécié cette façon de faire qui nous permet d’adopter plusieurs styles de combats et devenir l’onryo que l’on souhaite.

Des combats vivants et dynamiques

Les défis d’Atsu

Prête et formée pour venir à bout de mes cibles, il ne me restait plus qu’à me lancer dans la bataille. Les affrontements ne furent pas simples et mirent à rude épreuve tous les enseignements que j’avais reçus. Je devais m’adapter à chaque ennemi, observer le moindre de ses mouvements, son style et trouver une faille pour décrocher la victoire et enfin assouvir ma soif de vengeance.

Un système intense 

Ghost of Yotei, comme son prédécesseur, nous propose des combats scénarisés et épiques. Loin de privilégier les multiples combos et mouvements, le titre de Sucker Punch offre un système plus tactique. Simple à comprendre mais demandant au joueur maîtrise, discipline et observation : comme l’art du sabre. On est ainsi à l’affût des mouvements pouvant être contrés, de ceux demandant une esquive ou encore du moment où on pourra potentiellement désarmer notre adversaire. Chaque erreur d’appréciation pouvant nous mener à prendre un coup parfois fatal. Les combats sont alors dynamiques, intenses et chaque victoire, particulièrement sur les boss, est une véritable fierté.

Ghost of Yotei remplace, qui plus est, le système de posture par un véritable « shi fu mi » d’armes. La double épée vient ainsi à bout des lances, l’odashi des ennemis lourds… Il faut alors adapter son arme à celle de l’ennemi. Ces derniers étant, qui plus est, capables de changer de style en cours de route, ajoutant encore plus de dynamisme aux affrontements. Les boss n’en sont d’ailleurs que plus retords.

Ces derniers possèdent en effet des styles bien particuliers, s’adaptent à vous et surtout bénéficient d’une véritable mise en scène. C’est en général du grand spectacle qui donne lieu à des affrontements épiques, entrecoupés de joutes verbales. Du début jusqu’à la mise à mort.

Ghost of Yotei

OursGamer

Scénario / Ambiance
Graphismes
Gameplay
Intérêt

Conclusion

Ghost of Yotei n’entend pas révolutionner la proposition initiale de son prédécesseur Ghost of Tsushima. Cependant, il l’améliore et bonifie la formule à l’aide de quelques petites touches bien placées. Il en résulte une exploration plus organique et un gameplay plus dynamique, bien que le jeu soit globalement plus difficile à mon goût. Le titre de Sucker Punch bénéficie enfin d’une ambiance et d’un soin inégalable et se présente comme une véritable lettre d’amour au Japon des samouraïs. Il est sûrement l’un de mes titres préférés de 2025.

4.5

Pour

  • Peu de chargement
  • Technique soignée
  • Paysage
  • Atsu
  • Système d’armes
  • Exploration organique
  • Ambiance & poésie

Contre

  • Certains personnages secondaires
  • Annexes redondantes
  • Scénario classique

Pour un autre avis vous pouvez visiter le site du copain Start&Play et son test de Ghost of Yotei.