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Test – Bye Sweet Carole – un conte horrifique

test bye sweet Carole
Temps de lecture : 4 minutes

Disponible depuis le 9 octobre 2025 sur PC, PlayStation 5, Xbox et Nintendo Switch. Le titre de Little Sewing Machine nous propose une aventure d’horreur narrative à l’apparence proche d’un dessin animé des studios Disney. Les rêves y laissent cependant leur place aux cauchemars. Un jeu qui nous aura fait frissonner ? La réponse dans ce test de Bye Sweet Carole.

« Test réalisé à l’aide d’une version numérique PlayStation 5 fournie par l’éditeur que nous remercions »

Quand Alice devient Lanna

L’histoire de Bye Sweet Carole se déroule en Angleterre, durant le 20ème siècle. On y suit la jeune Lana Bentons dans sa quête de vérité pour découvrir ce qu’il est advenu de son amie Carole Simmons disparue mystérieusement. Un périple qui emmènera la jeune fille à la croisée des mondes entre l’orphelinat Bunny Hall où elle réside et le curieux monde de Corolla. Un endroit devenu sinistre, rongé par le mal et contrôlé par l’impitoyable Mr Kyn qui ne veut pas que du bien à la jeune Lana. C’est donc une aventure pour sa survie, la vérité et le salut de Corolla qui l’attend.

Bye Sweet Carole nous entraîne en effet dans un monde inquiétant, marqué par l’horreur et les tourments. L’intrigue y est prenante, bien ficelée et saura tenir le joueur en haleine. Tout est fait pour nous plonger dans un état de doute permanent. On se questionne sur notre compréhension des événements, leur lien mais aussi sur la santé mentale de l’héroïne. Imagine-t-elle toutes ces horribles créatures et situations ? Rêve-t-elle comme dans le conte de Lewis Carroll dont semble fortement inspirée son aventure ? Des questions qui trouveront leur réponse tout au long de l’intrigue mais surtout dans un grand final qui assemble toutes les pièces du puzzle de manière ingénieuse.

On doute, se questionne.

Il faut bien avouer que le titre de Little Sewing Machine est une véritable pièce d’orfèvrerie en ce qui concerne sa narration. Elle saura provoquer en vous l’émotion et ce jusqu’à la dernière image. Tout au long des 10 chapitres, d’une durée de vie de 8 heures, qui composent l’histoire, on croisera en effet la route de personnages complexes, profonds et bien écrits qui servent à aborder des thèmes tout aussi profonds. Bye Sweet Carole est en effet une ode à l’émancipation des femmes contre le patriarcat d’époque mais pas que… Le titre aborde aussi des sujets difficiles comme le deuil, le déni et le harcèlement scolaire. L’horreur devient alors un outil et installe une ambiance pesante loin d’être gratuite.

Une effroyable ambiance

Malgré une direction artistique qui rappellera les films d’animation des années 50 et plus particulièrement Disney, ne vous y trompez pas. Bye Sweet Carole est bien un conte horrifique gothique. Les graphismes soignés, détaillés et les animations réalisées à la main contrastent en effet avec la noirceur du récit. L’ambiance est pesante, certains décors lugubres et inquiétants tout comme les créatures rencontrées. La grisaille prend ainsi souvent le pas sur la couleur et les effets de lumières sont saisissants.

Le mal-être s’installe alors aussi bien à l’écran que chez le joueur. Ce dernier est souvent renforcé par la sublime bande sonore orchestrale de Luca Balboni qui ponctue à merveille les moments de tension, notamment d’infiltration et de course-poursuite. Malheureusement, c’est là que le jeu commence à peiner.

Malgré une réalisation graphique et sonore sans faille, et une expérience fluide, Bye Sweet Carole ne convainc pas lors des nombreuses phases de course-poursuite et d’infiltration avec les ennemis. Ce qui devait être prenant, nous faire sursauter ou nous tendre devient une expérience pénible et parfois ridicule. Les ennemis se bloquent, réagissent de manière désordonnée ou ne sont pas à même de vraiment nous inquiéter. Le fait de retenir sa respiration lorsqu’on est caché ne m’a même pas paru utile tant c’est aléatoire. C’est dommage pour ceux qui cherchent le frisson. Cependant, je m’en réjouis car étant plutôt sensible à ce genre de chose, je n’aurais pas eu à le subir pour ce test de Bye Sweet Carole. La rigidité du gameplay m’ayant de toute manière assez fait grincer des dents.

Un gameplay trop rigide

La boucle de gameplay principale du titre est assez simple, parfois trop classique et ressemble à celle de beaucoup de jeux d’action-aventure de type point & click comme l’Amerzone ou Syberia. On inspecte l’environnement, analyse ce qui nous est dit, collecte des objets qu’il faut parfois combiner entre eux et de fil en aiguille progresse dans les niveaux en résolvant les énigmes. Ces dernières sont en général inspirées, variées et plutôt intéressantes. Le jeu étant plutôt facile dans l’ensemble, elles ne bloquent qui plus est pas le joueur de longues heures. Ce dernier étant épaulé par un intelligent système de journal qui représente le suivi de résolution. Cela permet de maintenir une expérience fluide si l’on omet le trop grand nombre d’allers-retours que certaines exigent.

On notera aussi l’arrivée progressive de transformations et d’alliés qui viennent ajouter de la variété au gameplay et aux énigmes. Lana peut ainsi se métamorphoser à la volée en une lapine. Cette dernière étant plus agile et à même de passer dans des endroits exigus. Tandis qu’elle devra parfois collaborer avec un allié de choix : Baesie. Ce dernier, fidèle gardien de Corolla, pourra protéger la jeune fille des ennemis mais aussi interagir avec les éléments comme l’électricité ou le feu.

À cela s’ajoutent des phases plus dynamiques, comme de la plate-forme, des courses-poursuites que nous avons déjà abordées ou des affrontements contre les monstres. Globalement, elles sont à l’image de l’ensemble du gameplay : rigides et imprécises. On devra souvent s’y reprendre à plusieurs fois, bien attendre l’apparition de l’image de QTE ou simplement faire avec les bugs : collision, latence, absence d’animation ou de réponse. C’est dommage car même après deux mises à jour, que j’ai attendues avant de tester le jeu, ces défauts persistent. L’expérience s’en retrouve alors gâchée par des phases plus crispantes qu’intéressantes.

Pour

  • Scénario et personnages profonds
  • Style dessins animés
  • Bande-son
  • Ambiance soignée

Contre

  • Des bugs handicapants
  • Course poursuite & infiltration ridicules
  • Gameplay rigide

Bye Sweet Carole

OursGamer

Scénario / Ambiance
Graphismes / Direction Artistique
Gameplay
Intérêts

Conclusion

 
Bye Sweet Carole installe une véritable ambiance digne d’un conte de fée horrifique. On notera ci et là des clins d’œil à l’univers Disney et à Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll. Le tout est soutenu par un dessin et une animation à la main exemplaires ponctués par une magnifique bande sonore orchestrale. Elle souligne à merveille les moments de tension. Son système orienté action-aventure, simple et efficace, vous amènera à résoudre de nombreuses énigmes à la manière des point & click. Inspirées, intéressantes, elles ne laisseront jamais le joueur sur le carreau. Malheureusement, le titre fait preuve d’un gameplay trop rigide, peu précis, qui gâche l’immersion et les phases d’action et risque de perdre les joueurs. C’est dommage car jusqu’à la fin, le scénario, digne d’une pièce d’orfèvrerie, saura nous maintenir en haleine, nous faire douter et nous émouvoir grâce à ses thèmes (deuil, dénis …) et ses personnages profonds.

3.8