Test Loop 8 : Et si on sauvait le monde le temps d’un été ?
6 juin 2023Loop8: Summer of Gods est une visual-novel possédant des éléments de j-rpg. Il est développé par Marvelous et sort ce 6 juin 2023. Ce jeu a fortement attiré mon attention notamment pour sa direction artistique et sa proposition de gameplay plutôt originale. J’ai eu l’occasion de le tester en avance pour le blog et je vous livre aujourd’hui mon avis dans ce test de Loop 8.
Ce test est réalisé à l’aide d’une version numérique switch fournie par Marvelous Games Europe que je remercie pour sa confiance.
Loop8
Site web : Loop8
Nom de la société : Marvelous
Date de parution : 6 juin 2023
Type du jeu : Visual Novel
Plateforme : Switch
Une histoire qui tourne en boucle
L’aventure se passe en 1983 dans la ville d’Ashihara, l’un des derniers bastions de l’humanité, qui résiste encore à l’invasion des Kegaï. Ces monstres ont pratiquement détruit la planète et ne tarderont pas à venir à bout des défenses de cette petite bourgade japonaise. L’histoire commence avec l’arrivée de Nini, le personnage que nous incarnerons. L’adolescent débarque de l’espace où les êtres humains se sont réfugiés pour échapper à l’envahisseur. Il est malheureusement le seul survivant d’une attaque sur sa station et se réfugie auprès de sa famille. C’est pour lui l’occasion d’oublier ce qui s’est passé et de vivre la vie d’un adolescent le temps d’un été. Cependant, tout ne va pas se passer comme prévu.
Loop8 nous entraîne avec ce pitch dans une visual-novel au scénario classique : des adolescents qui combattent des monstres. Cependant, l’aventure parvient à nous maintenir en haleine grâce aux nombreux éléments et informations sur l’histoire des protagonistes. En effet, le scénario se dévoile petit à petit au fil de l’évolution des amitiés que Nini va tisser et de son exploration de la ville. Si vous ne prenez pas le temps de discuter avec tout le monde, ce sont des révélations importantes que vous risquez de manquer. De plus, les personnages ont tous leurs propres caractères et on s’attache facilement à certains. En ce qui me concerne, j’ai adoré Konhoa et Beni et une fois le jeu fini, j’ai ressenti un grand vide tant j’ai aimé passer du temps en leur compagnie.
Un été sous le signe de la liberté
Dès le début, le jeu nous offre une complète liberté de mouvement. En effet, c’est à nous de décider des activités que Nini doit réaliser pour se préparer à combattre les Kegai. Par exemple suivre les cours du soutien de 9 h à 12 h ou décider d’aller flâner avec les amis. Cependant, le compteur tourne en permanence dans un coin de l’écran et nous rappelle que la fin du monde approche et croyez moi 5 jours ça passe vite ! De plus, chaque action nous coûtera du temps, déplacement sur la carte compris. On aura ainsi vite fait d’arriver en fin de journée. De quoi nous maintenir sous pression tout au long de l’aventure pour améliorer au maximum nos relations et nos aptitudes en vue des combats. D’autant plus que chaque action coûte de l’énergie et de la santé et que ces ressources sont précieuses.
Les parties de loop8 sont un vrai moment de détente estivale
Ce sentiment de liberté renforce l’idée d’une aventure d’un été. C’est un véritable moment de détente qui s’offre à nous et je l’ai vraiment vécu comme cela du début à la fin. Chaque partie était l’occasion de vivre un moment chill. Cependant malgré un certain nombre d’activités et de lieus à découvrir on a vite fait le tour de la carte. D’autant plus que le jeu dure une 20 aine d’heure. Au final, un sentiment de lassitude s’installe à force de répéter les mêmes actions. C’est dommage et cela risque de faire décrocher plus d’un joueur, d’autant plus qu’on met un certain temps à comprendre ce que l’on doit réellement faire du fait de cette extrême liberté.
Un gameplay à base de lien
L’élément principal du gameplay est le système d’IA basé sur les émotions. Il repose sur 3 sentiments : amitié, tendresse et haine. Si on essaiera d’augmenter les 2 premiers, on évitera d’attiser le dernier. Afin de les augmenter, on utilise différentes actions disponibles lors des discussions. Chaque utilisation d’action comporte cependant une part de risque et pourra produire l’effet inverse. Ce risque est signalé par une indication textuelle. Comme dans la vraie vie certains protagonistes sont plus difficiles que d’autre à aborder. C’est quelque chose que j’ai particulièrement apprécié. Il faudra de fait plusieurs boucles pour obtenir des relations satisfaisantes avec certains. Si au départ les actions sont peu nombreuses plus l’on deviendra proche d’un personnage plus elles le seront. On pourra ainsi à haut niveau déclencher des événements qui nous permettrons d’avancer dans le scénario ou de gagner des points d’aptitudes tout en renforçant nos liens.
De plus, les points d’aptitudes permettent de renforcer notre capacité à tisser des liens comme le charme ou bien nos aptitudes de combat comme la force. Le but étant dans tous les cas de faciliter les combats à venir. Il est aussi possible de débloquer ces points lors de quelques activités disséminées sur la carte de la ville. Vous l’aurez compris, il n’y a pas de système de niveau et tous se passent au travers d’interaction.
Un gameplay à base de sentiments
Si dans les faits ce système semble complet et plein de possibilité, il devient vite redondant et comme pour l’exploration, on s’installe dans un cycle sans fin ou on répète inlassablement les mêmes actions. Cependant les différentes cinématiques à débloquer et explications relancent l’intérêt et notre envie de pousser aux maximums les liens entre les protagonistes. Ça en devient presque addictif malgré l’inévitable redondance. Je regrette seulement qu’il n’y ait pas eu plus d’action possible et particulièrement des actions de groupe qui aurait permis d’influencer les liens entre protagonistes autrement qu’en les flattant les uns les autres. D’autant plus qu’ils entretiennent chacun des liens mutuels qui peuvent parfois nous porter préjudice, et ce, particulièrement dans les combats.
Des combats dispensables
Vous l’aurez compris, la finalité est de combattre les Kegai qui prennent possession des habitants de la ville. Une fois ces derniers identifiés, on accède au monde d’en bas. C’est une sorte de miroir de la réalité dans lequel il faudra relever des défis basés sur différents facteurs : lien d’amitié, niveaux d’aptitude … Une fois ceux-ci réussis, vous aurez accès aux boss. Durant les combats vous ne contrôlerez que Nini qui pourra soit aider ses alliés, soit lancer des attaques. Vos coéquipiers eux seront contrôlés par l’IA qui dans l’ensemble s’en sort bien. Petite particularité intéressante, Nini possède une vision démoniaque qui lui permettra de prédire les mouvements des alliés et des ennemis. Même si au début les indications obtenues peuvent paraître inutiles. Une fois comprise cette vision se révèle être un véritable atout pour anticiper les prochains mouvements et en tirer parti.
Les combats de boss ne posent généralement pas de problème
Dans l’ensemble, les boss posent peu de problèmes si on a correctement développé nos relations et aptitudes. Et c’est là que repose tout le génie du système du jeu. Vous allez devoir bien identifier quel personnage sera potentiellement possédé pour vous lier profondément à lui. En procédant ainsi vous serez victorieux autrement vous passerez un sale quart d’heure et serez dans l’impossibilité de battre le boss.
Toute mort est définitive et si Nini meurt, vous relancerez une boucle. Dans cette nouvelle boucle, vous devrez tout reprendre à zéro. Même si le système vous permettra de revenir plus rapidement à vos anciens niveaux en boostant les gains liés aux actions et en conservant différentes bénédictions acquises (sorte de boost permanent) il faut avouer qu’au bout de la 3e boucle, on fera tout pour ne plus recommencer tellement cela peut être redondant et fastidieux. On pourra par exemple utiliser le système de sauvegarde rapide pour se simplifier la vie. C’est une sorte d’aspect rogue-lite que je ne m’attendais pas à retrouver dans une visual-novel. C’est original même si au final, c’est assez mal amené et finir par nuire au jeu. D’autant que les premières boucles sont obligatoires pour obtenir des niveaux suffisants.
Un univers digne d’un animé
Je terminerais ce test en vous parlant de l’ambiance globale du titre. Loop8 prend place dans une petite bourgade japonaise traditionnelle. Le jeu s’articule autour d’une carte qui nous permet d’accéder à différents lieux et points d’intérêt. L’ensemble est très bien réalisé et nous permet de vivre un véritable été japonais comme dans les animés. On retrouve des décors colorés, bourrés de détails et l’ensemble flatte la rétine. L’animation des personnages est particulière et si à première vue elle pourrait faire croire que le jeu lag il n’en est rien. C’est une volonté des développeurs de faire se mouvoir les personnages comme dans un animé. C’est plus ou moins réussi et ça ne dérange pas plus que ça. De même, le jeu est généreux en scénettes qui vont vous faire passer par toutes les émotions. Elles sont en général très jolies et bien réalisées.
Enfin le titre se dote d’une bande-son qui renforcera l’aspect relaxe du titre. Même si à force d’entendre les thèmes des différents lieux on finit par s’en lasser. J’ai quand même particulièrement apprécié cette dernière dans les combats où elle y renforce le côté dramatique.
Conclusion
Loop8 c’est le jeu qui disposait de tous les atouts afin d’être un grand jeu. Le scénario bien que classique en apparence nous présente des personnages intéressant. Il permet d’explorer la psyché des protagonistes et ses conséquences. L’ambiance globale et le sentiment permanent d’être en vacances sont ici bien rendus et la direction artistique sublime l’ensemble. Malheureusement en y incorporant des éléments rogue-lite et en conduisant le joueur à répéter inlassablement les mêmes actions dans les boucles, il s’enlise dans des cycles répétitifs et peu variés. C’est sa trop grande répétitivité qui plombe loop8. Cependant, il reste addictif et on a du mal à le lâcher. Si vous parvenez à passer outre ces répétitions, vous allez vivre un grand moment, sinon l’aventure risque d’être douloureuse. Pour ma part, j’ai adoré l’aventure, mais on peut comprendre qu’elle ne plaira pas à tout le monde.
J’ai aimé | Je n’ai pas aimé |
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