Test – Operation STEEL

Test – Operation STEEL

22 juin 2024 Non Par Wii Wii
Temps de lecture : 6 minutes

Une envie d’action ? D’explosions ? De vaisseaux spatiaux ? Ne réfléchissez plus, c’est un Shoot them up qu’il vous faut !  Il ne reste qu’à trouver le bon… Découvrez Operation Steel dans notre test.

Aujourd’hui, celui que j’ai eu le plaisir de découvrir grâce à RAWR Lab, éditeur que je remercie au passage, se nomme Operation STEEL : une sorte de « Danmaku-lite-retro ». Terme assez étrange je le conçois, et pour en comprendre le sens, je ne peux que vous proposer la lecture de ce test.

Test réalisé à partir de la version Switch dématérialisée du jeu Operation STEEL fournie par l’éditeur. Merci.


Site web : contact@undermog.com
Nom de la société : RAWR Lab
Date de parution : 20/06/2024
Type du jeu : Shoot them up
Plateforme : Switch

Faut-il en faire toute une histoire ?

Si il y a bien un point qui a toujours été mis de côté dans les « Shoot them up », c’est le scénario. Une des causes de cette injustice nous vient surement de l’origine du genre : l’arcade. En salle, les jeux n’avaient pas pour ambition d’offrir aux joueurs de longues parties mais plutôt des challenges rapides et intenses afin de grapiller un max de pièces. Exit donc les scénarios complexes, « le temps c’est de l’argent », et lorsque la précieuse médaille retentissait dans le monnayeur, il fallait être prêt à en découdre !

Mais alors que certains genres ont réussi à évoluer sur console de salon, d’autres sont restés bloqués dans ce système. Le shoot them up fait partie de ceux là… Et Operation STEEL suit la tradition en ne proposant qu’un simple contexte. Est-ce grave ? Non, pas vraiment.

« Danmaku »… Késako ?

Pour les novices, il est important d’expliquer ce qu’est un « Danmaku ». En bref, c’est l’appellation japonaise d’un sous genre sadique du Shoot them up – également appelé « Manic shooter » ou « Bullet hell » en anglais – qui se démarque par une recette quelque peu surprenante : « le joueur à l’étouffée ». Ce dernier sera, comme l’expression le laisse entendre, envahi de projectiles jusqu’à manquer d’espace. Ce système offre des moments assez intenses de stress mais procure en conséquence une sensation de fierté inégalable lorsque l’on surmonte ces rideaux infernaux. Si vous avez été doté à la naissance d’un sixième sens, sachez que vous pourrez enfin l’employer à votre guise. Le cas échéant, un entrainement intensif et une bonne préparation tactique permettront de passer péniblement entre les gouttes. Fort heureusement, le jeu propose un mode « novice » et un gameplay assez technique pour nous aider à nous en sortir à moindre mal…

 

« Lite » comme Roguelite ?

C’est bien ça : Operation STEEL est un shoot évolutif, avec des stages générés de manière procédurale et un déblocage d’armes permanent. On a donc cette très légère sensation de progrès à chaque nouvelle partie. En revanche, l’aspect aléatoire des stages peine à offrir un véritable renouveau. Alors que dans un « Roguelite classique » (habituellement apparenté aux genres action, aventure terrestres) la découverte des environnements est appréciable grâce à un level design fourni, dans ce shoot, c’est le désert. Il n’y a quasiment aucun obstacle/décors à esquiver et la recherche est totalement absente. Bien évidement, c’est un genre qui se prête mal à ce système, mais tout de même, on aurait pu imaginer des accélérations de scrollings, des phases d’esquives de roches etc.

Mais revenons au point le plus intéressant du titre : le gameplay. Ce dernier est très simple lorsque l’on désintègre tout ce que l’on croise dans les niveaux. De l’argent surgit des ennemis explosés, et l’écran, déjà surchargé de projectiles colorés, se retrouve alors envahi d’objets à récolter ou à esquiver… Un véritable paradis infernal !

C’est après le boss de fin de stage, lors d’une pause bien méritée, que l’aspect tactique d’Operation STEEL apparait. Un magasin vous propose d’acheter/vendre des items afin d’augmenter la barre d’énergie de votre vaisseau, sa vitesse, de lui greffer de nouvelles armes principales ou secondaires, mais aussi d’accroitre l’efficacité de celles-ci. En résumé vous pourrez équiper votre machine de guerre selon votre souhait ; sachez que vous dépendrez tout de même de la proposition aléatoire de la partie.

L’hommage « Retro » : Darius, Gradius, Salamander…

Nous sommes en 1986 et l’originalité de Darius bouscule le genre par son système de chemins alternatifs. En bref : chaque niveau se termine par un choix multiple. Une technique toute simple qui force le joueur à retenter X fois l’aventure s’il veut visiter la totalité du jeu. Operation STEEL rend hommage au jeu de Taito en exploitant cette idée, vous pourrez donc choisir parmi 21 destinations au total. Cela peut paraître beaucoup, mais finalement, les stages sont assez courts et proposent toujours les mêmes séquences à une ou deux exceptions près : destruction massive d’ovnis -> Boss de milieu de stage -> Destruction massive d’objets volants désormais identifiés -> Boss de fin. Le jeu manque de piment, de surprise, de fantaisie… C’est dommage.

Après l’hommage Darius, d’autres clins d’œil apparaissent durant les parties. Les joueurs retro pourront s’amuser et s’émouvoir devant des séquences qu’ils n’auront certainement pas oubliées. Et si je devais n’en citer qu’une seule comme exemple, ce serait celle du stage « Furiosa » et ses gerbes de flammes demi-circulaires qui jaillissent des entrailles d’un soleil rageur. Quelle nostalgie…

Les stars du jeu : les boss

Pas forcément très impressionnants visuellement parlant, les boss se distinguent néanmoins par leurs patterns spectaculaires. A croire que les stages sont des amuse-bouches et que les choses sérieuses ne commencent concrètement que lors de ces affrontements célestes zodiacaux : Lion, Balance, Scorpion, Verseau etc. les stars du jeu représentent tous, ou presque, un signe du zodiaque. Une particularité intéressante qui donne envie de découvrir ce que les artistes ont imaginé pour nous. Le mode « normal » permet d’appréhender ces rencontres sans trop souffrir en début de partie, la résistance des boss devient néanmoins rapidement problématique sur la fin. La bombe sera alors un allié très précieux. En « hard », mode que l’on débloque après avoir terminé le jeu une première fois, Operation STEEL offrira un très bon challenge aux plus téméraires d’entre nous. 

Et la forme, on en parle ?

Visuellement, il faut le dire, on ne croule pas sous les détails. Les arrières plans sont épurés et aucune animation supplémentaire ne viendra agrémenter l’action. Mais en a-t-on réellement besoin ? Etant donné ce qu’il se passe à l’écran, je pense que c’est un choix judicieux de ne pas apporter une nouvelle dose d’éléments à ingurgiter. Reste que le peu que l’on nous propose aurait tout de même pu être légèrement plus original. Dans tous les cas, et mise à part quelques ralentissements/toussotements peu gênants en « hard », le jeu reste fluide en toutes circonstances et la visibilité assez bonne. Pour le genre, c’est un petit exploit.

Côté son, le pilote détruira les nuisibles dans une ambiance électro-rock. Difficile d’être réellement à l’écoute dans ce genre de jeu, mais le son encourage le joueur sans faiblir. Les compositions sont de qualité. Il manque à mon sens ces mélodies vraiment marquantes qui font siffloter, chanter, et/ou bouger le pied lorsque l’on joue. Celles qui peuvent imposer au joueur un souvenir à vie.

Les bruitages, eux, peuvent surprendre la première fois. Les combats spatiaux rendent très bien : on y entend les différentes armes s’écraser sur les vaisseaux ennemis explosant en masse. Ce qui étonne c’est le son, pourtant  approprié car « métallique », de la monnaie ramassée. En fin de compte, une fois dans le feu de l’action, on n’y pense plus vraiment…

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Mon ressenti sur « Operation STEEL »

Je ne vais pas passer par quatre chemins : j’ai beaucoup aimé. Le Danmaku, sous genre que je connais très peu, m’a toujours impressionné. Cette folie à l’écran peut faire fuir le joueur novice, pensant ne pas être à la hauteur du challenge. Mais ce serait une erreur car, malgré cette terrifiante première impression, se cache un gameplay qui aide à comprendre les techniques importantes. Operation STEEL intègre ça correctement en octroyant une barre d’énergie modulable entre les stages, mais aussi un léger soin après une victoire sur un mid-boss, ou encore un armement personnalisable et dévastateur… Bref, l’espoir de vaincre renait sans cesse à chaque nouvelle partie.

Finalement, si vous ne craignez pas les jeux aux styles graphiques épurés et sans véritable mise en scène, ce « Bullet hell » devrait vous convenir. Il reste plutôt accessible dans sa difficulté et intéressant à jouer grâce à son gameplay évolutif. Opération STEEL est le genre de titre que l’on peut lancer pour un trip rapide de quelques minutes, juste pour le fun. Mais si vous tentez de visiter la totalité du monde proposé, comptez environ 6 heures en mode « normal » si vous êtes un habitué. En « hard », vous devrez encore batailler quelques belles heures supplémentaires. Et pour ceux qui en veulent toujours plus : un mode « hard 2 », « time attack » et « boss rush » offrent un ultime challenge !

 

Pour

  • Le gameplay évolutif (magasin entre les stages)
  • Un hommage retro sympa
  • Les boss et leurs patterns
  • Très grand choix d’armes
  • Fun et addictif

Contre

  • Des graphismes pas très fouillés
  • Aucune réelle mise en scène
  • Un level design absent
  • Le manque de surprises/d’événements dans les niveaux
  • La carte de sélection non accessible pour faire nos choix de stages