Test – Iron Meat

Test – Iron Meat

19 septembre 2024 Non Par Wii Wii
Temps de lecture : 6 minutes

Développé par retroware, Iron Meat est un run and gun (ou « Contra like »). Je traduis pour les moins habitués : « jeu permettant de se défouler en dégommant tout ce qui bouge à l’écran ». Définition très sommaire qu’il me tarde d’approfondir grâce à ce titre puissant, mêlant moderne et retro, à l’ambiance post-apocalyptique réussie. On lance le test d’Iron Meat.

Prêt ?…

Test réalisé à partir de la version Switch dématérialisée du jeu Iron Meat fournie par l’éditeur : https://ironmeat.com/ Merci.


Site web : https://retroware.com/
Nom de la société : retroware
Date de parution : 26/09/2024
Type du jeu : Run ‘n’ gun
Plateforme : Switch

Une intro qui claque !

L’intro d’un Run and gun doit, à défaut d’avoir un bon scénario, imposer une grosse ambiance. Et si possible, attraper le joueur et le secouer pour l’avertir qu’il va devoir se bouger s’il veut survivre. Une sorte de mise en condition violente mais nécessaire dans ce genre. Ca tombe bien, Iron Meat fait ça à la perfection : l’animation dynamique couplée au son « metal » donnent le ton. On imagine l’aventure gore, violente et trippante. Le joueur sera chaud bouillant avant même de commencer. L’adrénaline monte et notre seule envie est de prendre les armes !

Les temps changent, les codes restent

Scrolling horizontal, armes destructrices, boss géants, difficulté… Les codes du genre sont présents. On retrouvera donc un héros téméraire en quête de paix via l’extermination de la race envahissante. En bref : une bonne grosse guerre pour faire éclore le bonheur… Classique. Pour cela, les développeurs ont mis à disposition l’arsenal adéquate ; entendre par là mitraillettes, lasers destructeurs, tirs multidirectionnels, missiles explosifs etc. Celui-ci peut s’améliorer si l’on chope deux items identiques dans un même stage. L’arme en question deviendra alors plus puissante. Attention toutefois, pas de barre d’énergie ici. Si on se fait toucher, on meurt, et notre outil pacificateur sera remplacé par celui de base.

Finalement, rien de bien nouveau à l’horizon… Le retro a posé de très bonnes bases et il le prouve encore une fois avec Iron Meat. C’est dommage de ne pas avoir tenté d’innover plus concrètement. Le fait de changer la vue (avatar plus ou moins zoomé selon les stages) est sympa, ça déstabilise légèrement, mais ça reste trop gentil. L’ajout d’une bonne dose de piments dans cette recette déjà magique aurait été le bienvenu.

Au niveau des sensations pad en main, on est clairement dans l’hommage à la licence « Contra » (« Probotector » pour nous autres européens). Je parle surtout des titres sortis sur NES et Super Nintendo, ceux qui possèdent de véritables phases d’action plateforme avant de rencontrer un boss. A l’inverse donc d’un « Contra : Hard Corps » (Mega Drive) qui mise davantage sur un enchaînement de boss entrecoupé de quelques passages action plateforme. Vous êtes prévenu, les colosses de fin de stage sont présents (9 au total) et cool à exterminer mais ne représentent pas le cœur du jeu.

Du metal dans un Run ‘n’ gun… Mais quelle bonne idée !

Avant tout, je dois préciser que les développeurs ont fait l’effort de proposer un choix dans le son : « retro » ou « moderne ». Dans le premier cas, on aura droit à une BO plutôt timide et assez lisse, dans le second, la puissance du metal sera à l’honneur. Personnellement je suis fan du rendu rock. Le travail effectué est énorme : les riffs des guitares/basses déboitent, la batterie envoie du lourd et les compos sont propres. L’utilisation des effets « Wah wah/Whammy » offrent également une dimension presque électro se mariant très bien avec l’atmosphère post-apocalyptique du jeu. C’est un véritable plaisir d’éclater toute cette vermine dans cette ambiance. Si vous aimez le metal, montez le son, les compositeurs et les musiciens ont assuré ! Le petit hommage/clin d’œil musical pour le dernier boss est vraiment cool.

Côté visuel idem, les développeurs ont également pensé à intégrer un filtre rétro. Ainsi, les vieux briscards du jeu vidéo retrouveront quelque peu les sensations des TV cathodiques avec ce flou et ces couleurs baveuses si recherchés. Un charme assez difficile à retranscrire sur nos écrans récents, mais que retroware a plutôt réussi selon moi. Un temps d’adaptation est nécessaire, surtout lorsque l’on vient de jouer à la version moderne, mais ça reste une expérience intéressante.

Un dosage parfait !

La réflexion autour de la gestion de la difficulté dans un jeu vidéo est assez sensible. Dans Iron Meat, j’ai le sentiment que l’expérience optimum voulue par les développeurs est le mode « difficile » : on sent que tout est à sa place et fonctionne parfaitement. Un dosage aux petits oignons comme on dit. Seuls les « psychopathes » du pad râleront encore et toujours sur le fait que les vies ne devraient pas se remettre à leur max une fois un stage achevé, que les boss pourraient être plus agressifs, les niveaux plus longs etc. Bien sûr on peut toujours faire plus. Mais il y a déjà un beau challenge. Et si ce n’est pas assez, le « one life » tend les bras aux kamikazes !

Ok pour les guerriers, mais qu’en est-il pour les moins téméraires ? Les deux autres modes (« facile » et « normal ») ont également été très bien pensés/dosés. Je ne parle pas de l’ajout/retrait basique d’énergie ou de vies. Cette commodité là existe mais n’est pas le réel intérêt. Iron Meat offre un challenge véritablement réfléchi. Ainsi, en « facile », le joueur peut prendre le temps d’appréhender le gameplay car les aliens sont peu nombreux, les boss chétifs et 30 vies sont disponibles. En « normal », la cadence des tirs ennemis est déjà plus élevée, les boss possèdent de nouveaux patterns et les vies sont moins nombreuses (16). Le dernier mode, comme dit plus haut, met la gomme avec la totale : des boss aux patterns complets, des monstres à la pelle, des tirs dans tous les sens, des pièges sup’ etc. 

Rassurez-vous, les continus sont illimités quel que soit le niveau de difficulté choisi. D’ailleurs, vous pouvez sélectionner le stage de votre choix dès l’écran titre. Tout a été pensé pour encourager et non décourager. Une véritable invitation au carnage, le bonheur !

La réa = impec’

L’époque dans laquelle on vit exige une certaine perfection. Les spécialistes du monde entier prennent un malin plaisir à analyser et décortiquer chaque pixel de chaque jeux vidéos. Le moindre accroc technique se fait détecter illico presto. Une pratique sympa pour le joueur avide d’infos mais assez intimidante pour les développeurs. Retroware a fait le job, le jeu tourne à la perfection sur Switch, donc aucun stress pour eux. Le 60fps (si mes yeux ne me trompent pas) est stable, même à deux joueurs en « difficile ».

La Switch, console la moins puissante du marché, permet d’assurer une réalisation parfaite pour ce genre de jeu. Dans Iron Meat, les effets visuels sont présents pour leur sens véritable et non pour bluffer. Il y a là juste ce qu’il faut pour impressionner et être dans l’ambiance. Ne vous méprenez pas, dans la difficulté la plus haute, le jeu ne fait pas semblant. La sensation de guerre est belle et bien présente, pesante et oppressante. Un enfer sur terre criant de réalisme !

Mode « 2 joueurs » inclus dans la cartouche

Les joueurs ayant vécu l’époque 16 Bits et qui possédaient une Super Nintendo se souviennent surement que le mode « 2 joueurs » était une sorte de méga bonus dans un jeu. Limité par la technologie, les développeurs n’avaient que très peu de marge pour implémenter ce mode. Et quand ils y arrivaient, c’était souvent au détriment de l’animation. En gros, ça ramait sévère.

Aujourd’hui, pour un titre 2D, le multi joueur est attendu. Les limitations n’existant plus pour ce type de jeu, seul le temps, l’argent et l’envie peuvent mettre quelques barrières. Mais la passion est là et Iron Meat propose ce fameux mode « 2 joueurs » à l’ancienne : côte à côte avec un(e) ami(e), sur un canapé en regardant le même écran, vous allez pouvoir défourailler à foison, éclater de l’aliens, déchiqueter de la viande fraiche, faire gicler l’hémoglobine jusqu’à plus soif !! Sympa non ?

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Mon ressenti sur « Iron Meat »

Grand fan de la licence Contra et de musique Rock/Metal, j’ai été conquis. En réalité il n’y a pas besoin d’aller très loin dans les explications : c’est un titre instinctif, prenant, dynamique et sanglant. Si vous aimez le genre et le metal, vous ne serez pas déçu du voyage. Au pire vous le trouverez délicieusement classique et peut-être pas assez cruel… Mais bon, on n’est pas tous des « guerriers du pad », les développeurs l’ont bien compris et ont opté pour 3 modes de difficulté très bien dosés.

Iron Meat est un Run and gun qui s’adresse à tous mais saura surement faire remonter quelques souvenirs larmoyants à ceux qui ont vécu la belle époque, celle où « simplicité » rimait encore avec « extraordinaire ». Ce plaisir simple retrouvé, je remercie retroware… ces résistants du souvenir.

Iron Meat est disponible ici

Pour

  • L’ambiance sonore démente si on aime le metal
  • La possibilité de changer le son et le visuel « retro/moderne »
  • Le gameplay parfait
  • Le mode deux joueurs
  • La difficulté très bien dosée
  • Le game design
  • La sélection des stages
  • Le level design vraiment cool en « difficile »
  • Les clins d’œil/hommage aux films, jeux vidéos rétros des années 80/90

Contre

  • Légèrement trop classique, manque de surprise pour les habitués
  • L’ambiance visuelle toujours dans le même ton : choix qui peut peser sur le long terme
  • Un petit mode de difficulté « infernal » à débloquer n’aurait pas été de refus ! Mais je chipote…
  • La BO retro fait light à côté de la BO moderne