Test – Fantasian Neo Dimension, suite spirituelle de FFIX

Test – Fantasian Neo Dimension, suite spirituelle de FFIX

27 décembre 2024 Non Par OursGamer
Temps de lecture : 7 minutes

Fantasian Neo dimension est sorti le 5 décembre 2024 sur Nintendo Switch, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox Series X|S et PC via Steam. Cette sortie console du titre de Square Enix se présente comme une version améliorée de la version sortie initialement sur Apple Arcade en 2021. Est-ce qu’on a été convaincu par notre aventure ? La réponse dans ce test de Fantasian Neo Dimension.

« Test réalisé sur Xbox Series à partir d’une version numérique fournie par l’éditeur que nous remercions »

Un monde à sauver

L’histoire de Fantasian Neo Dimension nous propose de suivre les aventures de Léo. Ce dernier se réveille dans un monde robotique complètement amnésique. Grâce à l’aide de deux robots qui l’accompagnent il parvient à s’enfuir in extrémis de ce monde où rien ne semble lui vouloir du bien. Dans sa quête de mémoire, il va faire la rencontre de Kina, la fille adoptive d’un voyant. Et de Cheryl, la princesse du royaume. Ensemble, et motivés par des raisons qui leur sont propres, nos aventuriers vont partir explorer le monde en suivant des pistes qui permettront à notre jeune héros de retrouver la mémoire. Malheureusement, en chemin, ils vont découvrir qu’une importante menace pèse sur le sort de leur monde. Elle se manifeste par une espèce d’infection mécanique lancée par le néo dieu Vam et corrompt progressivement leur monde.

Le scénario est assez classique, particulièrement l’histoire du héros amnésique. Je vous dirais que c’est malheureusement un grand thème du J-RPG. Cependant, l’intrigue est intéressante et sait nous maintenir en haleine. Elle présente en effet son lot de plot twist qui apparaissent toujours au bon moment afin de nous donner envie de poursuivre et démêler cette histoire. D’autant plus qu’on rencontre de nombreux protagonistes en chemin. Certes ce sont parfois des archétypes de héros : bad boy ténébreux, princesse, scientifique, ami de la famille… Mais ils restent attachants. Mention spécial au trio d’ennemis qui apparaissent tel la team rocket ! Ils m’auront bien fait rigoler ! Au final, je ne regrette que le manque de profondeur du héros principal, à savoir Léo, qui aurait mérité un meilleur traitement. Pour ma part j’ai été bien plus motivé par les personnages de Cheryl et Kina que j’ai trouvé intéressantes.

L’aventure, elle est assez linéaire durant la première partie. Je vous parle de première partie car il faut comprendre que sur mobile le jeu avait été découpé en deux parties. Passé les 30 premières heures, vous aurez ainsi plus de liberté dans l’ordre d’accomplissement des quêtes de la deuxième moitié du jeu. On pourrait espérer compter sur les quêtes secondaires qui se trouvent ci et là pour casser cette linéarité. Cependant, il s’agit bien trop souvent de missions de type FedEx sans grand intérêt, si ce n’est de vous faire gagner de l’expérience… C’est dommage car le titre nous permet de nous balader assez facilement dans son univers.

Le poids de la version mobile

Fantasian Neo dimension ne compte pas révolutionner le genre. Il nous propose d’évoluer de quête en quête avec un système de journal assez classique. On suit les informations, les indications et le pointeur qui nous indique où nous rendre. On évolue ainsi dans l’univers de carte en carte. Ce système est assez similaire à ce que nous proposent les anciens Final Fantasy VII et IX. Difficile de ne pas faire la comparaison quand on sait que c’est le célèbre Hironobu Sakaguchi qui était à la réalisation de ce titre.

Cependant, l’univers profite d’une réalisation assez atypique. Les paysages sont en effet réalisés à partir de dioramas photographiés et animés pour l’occasion. Ils présentent de plus une belle variété : forêt, désert, monde technologique, ville… Le mélange entre numérique et texture réelle m’a replongé avec nostalgie encore une fois dans l’univers de Final Fantasy IX. Il faut dire que quand c’est bien réalisé c’est du plus bel effet. Malheureusement ces dioramas peuvent être aussi sublimes que catastrophiques. On va ainsi passer d’un environnement de forêt enchanteur à une zone robotique aux effets baveux, pixelisés et limite flou. L’inconsistance plane sur le décor du jeu.

Difficile en effet de ne pas y voir le poids de la conversion d’une version mobile. Certains environnements semblent étirés. Mais pire encore, les déplacements dans les cartes même s’ils ont été transposés à une maniabilité adaptée à la manette souffrent encore de l’ancien gameplay tactile du mobile. Joueur mobile, je me suis surpris plusieurs fois à vouloir appuyer sur l’écran par réflexe. En effet, pour passer d’une zone à une autre, il faudra valider une icône. De même, les coffres laissent apparaître une grosse icône. Enfin, et c’est sûrement la partie du jeu qui m’a le plus fait pester. La caméra bouge automatiquement de zone en zone. Nous forçant continuellement à lâcher le stick pour ne pas être désorienté. On aura d’ailleurs parfois recours au déplacement automatique proposé par l’intermédiaire de la carte du jeu pour ne pas subir ces aléas. Encore une fois sur mobile cela est louable, manette en main on aurait aimé contrôler notre caméra avec le deuxième stick.

Un aparté sur la localisation

L’histoire et l’univers ayant été abordés, il me semblait essentiel de faire un aparté sur la localisation anglaise du titre. J’ai lu sur les réseaux beaucoup de défiance envers le titre à cause de cela. Le jeu nous propose en effet uniquement de choisir entre deux langues : japonaise ou anglais, les deux sous-titrées anglais. Pas de sous-titre français à l’horizon.

Le jeu nous prend souvent par la main

Cependant, le jeu de Square Enix nous prend bien souvent par la main lors de la réalisation des quêtes et indiquera systématiquement en rouge ou bleu les mots importants et objectifs. De plus on aura bien souvent des pointeurs de quête en rouge sur la carte du monde et la possibilité de se téléporter directement à l’endroit nécessaire pour effectuer la quête. Ajoutez à cela qu’il ne s’agit pas d’un anglais littéraire de haut vol. Une personne ayant un niveau correct de collège / lycée pourra amplement se repérer dans le jeu. Là où cela risque cependant de poser quelques soucis c’est dans les nuances ou indications données en combat par les protagonistes. Ces derniers ont la fâcheuse tendance de disséminer quelques indices sur ce qu’il faut faire au détour de conversation ( gimmicks, collecte d’améliorations… ).

En bref, vous l’aurez compris malgré quelques subtilités ci et là, le titre reste accessible sans demander un niveau en langue significatif.

Un gameplay entre classicisme et modernité

Le gameplay et particulièrement les combats de Neo Fantasian sont le point le plus intéressant du titre. Ils mélangent le classique système de tour par tour et de rencontre aléatoire des J-RPG à un système de trajectoire d’attaque assez grisant. Nos combattants vont ainsi attaquer à tour de rôle les ennemis. L’ordre des attaques est lui défini par une file de priorité. On retrouve de plus les traditionnels systèmes de point de magie, de vie mais aussi de faiblesses et résistances avec lesquelles il faudra composer pour venir à bout des ennemis.

Cependant là où ça devient plus intéressant c’est que chaque attaque profite d’une trajectoire particulière. Certaines peuvent toucher uniquement un ennemi, d’autres une rangée d’ennemis… Il est même possible de courber la trajectoire pour infliger des dégâts à des ennemis cachés derrière d’autres. Cela augmente les stratégies possibles et le dynamisme de l’action. J’ai adoré optimiser au maximum mes attaques pour éliminer le plus possible d’ennemis à l’écran en un tour. Le titre tire de plus parti de ce système dans ses combats de boss. Si au départ ils sont simples. Au fur et à mesure de l’aventure, le titre devient de plus en plus corsé pour ne pas dire difficile. En effet, il faudra ruser et utiliser toutes les mécaniques disponibles pour parvenir à battre ces derniers. Jusqu’à devoir comprendre certains gimmicks. Je pense particulièrement à ce boss où l’attaque devait être déclenchée pile lorsque son animation le montre en train d’ouvrir la bouche. C’est ingénieux et apporte une légère touche de modernité à ce système.

Dernier point intéressant, le système de rencontres aléatoires a été revu et corrigé. Grâce à un dispositif de portail, notre héros va être en mesure d’accumuler les ennemis dans une zone dédiée. Lorsque cette zone est remplie ou qu’on décide de la vider. Un gigantesque affrontement où l’on doit enchaîner les ennemis se déclenche. Cette possibilité permet de ne pas être dérangé continuellement dans la découverte d’une zone et ajoute une dimension stratégique supplémentaire. À notre charge d’être bien préparé pour affronter le flot d’ennemis ou de ne pas trop en accumuler d’un coup. Franchement, quoi de pire qu’un combat tous les 3 pas !

Conclusion

Fantasian Neo dimension ne fera sans doute pas l’unanimité parmi les joueurs. Il faut dire qu’il sent bon le J-RPG old school bourré d’effluves de nostalgie. Malgré tout, il a su apporter une dose de modernité à ses mécaniques qui rendent le titre agréable à parcourir en 2024. De mon côté, je regrette simplement qu’il souffre de l’héritage de sa version mobile. Si vous êtes nostalgique de l’époque de Final Fantasy IX, vous passerez cependant un agréable moment.

Pour

  • Nostalgie omniprésente
  • Mécaniques modernes
  • Défis relevés
  • Plot twist bien intégrés
  • Durée de vie solide

Contre

  • Une caméra capricieuse
  • Anglais intégrale
  • L’héritage du mobile
  • Décors inégaux