Paru le 29 janvier 2025 aux éditions Crunchyroll (anciennement Kazé), Akatsuki Jihen s’avance comme une nouvelle proposition dans le paysage shônen, portée par la plume et les pinceaux de Chigusa Ichihara. D’origine japonaise, la série a débuté en 2021 dans les pages du magazine Gangan Joker et compte normalement 5 tomes ! Coup d’œil sur ce tome 1 !
Avis réalisé à partir d’une version presse fournie par Crunchyroll que nous remercions.

Pas shaman, pas Sukaku.
L’histoire s’ancre dans une tradition ancienne : celle du clan Sukaku, gardien millénaire des bêtes sacrées. Ces créatures surnaturelles menacent régulièrement l’équilibre entre les mondes. Le jeune Mutsuki, héritier direct du pouvoir spirituel du clan, est dès les premières pages confronté à un dilemme : sa sœur jumelle, Uzuki, bien que née le même jour, est dépourvue de tout don. Elle est donc condamnée à vivre à l’écart, exclue du rôle sacré qui leur est normalement destiné. Une décision qui révolte Mutsuki, prêt à remettre en question les lois rigides de sa lignée pour la protéger.
Ce jour-là je me suis dit… que notre famille avait un problème.
Sur ce postulat, plutôt classique dans la forme (héritage spirituel, système clanique, bête scellée, rejet d’un proche) on suit Mutsuki. Non comme un héros flamboyant, mais comme un adolescent pétri de doutes. Attachant par son amour pour sa sœur, courageux par sa façon de vouloir retourner un fardeau familial en avantage… Nous avons là un héros facile à aimer. À la fois lié à une mission sacrée et rongé par une affection fraternelle profonde.

L’expression et le rythme.
Graphiquement, Akatsuki Jihen séduit ou repousse. Le trait de Chigusa Ichihara est à la fois délicat et expressif, tout en conservant une certaine rugosité qui ne cherche pas à rendre les visages « mignons » et ce changement est très appréciable. On remarque un soin particulier dans la représentation des vêtements traditionnels, et sur ce point, c’est tout simplement sublime.

Côté rythme, certains lecteurs habitués aux canons du shônen pourraient trouver l’ensemble un peu lent. Peu d’action franche, mais beaucoup d’exposition et de non-dits. Ici, on présente les personnages et l’on pose quelques premières pierres à l’histoire. La relation entre Mutsuki et Uzuki, centrale dans l’intrigue, est traitée avec douceur, tandis que, dès qu’il est question du père, par exemple, on sent la tension planer.

Petit retour sur ce début de Akatsuki Jihen :
Je n’ai pas franchement apprécié ma première lecture de ce tome. Puis je l’ai relu, et j’ai tout de même été touché par la dévotion de Mutsuki. Son lien avec sa sœur est doux, triste. La façon dont on traite une enfant différente peut révolter, et en même temps… intriguer. Peut-être le père cherche-t-il simplement à protéger sa fille, en la tenant ainsi à l’écart du monde ? Gyôten, le plus grand shaman du monde… C’est sûrement le personnage qui m’intéresse le plus. Peut-être dans le tome 2 ? À voir !

En résumé, je dirais que le tome 1 d’Akatsuki Jihen n’a pas pour ambition de frapper fort d’entrée. Il préfère le mystère à la démonstration, l’attachement aux personnages à l’efficacité immédiate. Il tisse tranquillement sa toile entre spiritualité, drame familial et folklore japonais, avec une élégance et une pudeur qui le distinguent d’autres titres plus tapageurs. Je ne suis clairement pas fan du style, étant toujours restée attachée à des mangas comme Shaman King, mais c’est une entrée en matière discrète, sympathique, bien qu’un tantinet clichée.

- Akatsuki Jihen – Tome 1
- 29/01/2025
- Crunchyroll