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Avis comics – Batman Dark Age – à travers les âges

avis Batman Dark age
Temps de lecture : 3 minutes

Disponible depuis le 6 novembre 2025 chez Urban Comics, Batman Dark Age nous propose une nouvelle aventure du chevalier noir. Elle est écrite par Mark Russell et se déroule à travers l’Histoire avec un grand H. Le Chevalier Noir nous a-t-il semblé plus réel que jamais ? La réponse dans cet avis sur Batman Dark Age.

« Avis réalisé à l’aide d’un exemplaire fourni par l’éditeur, que nous remercions. »

Résumé

2030. Loin d’être le héros alerte qu’il fut jadis, un Bruce Wayne vieillissant lutte contre les effets dévastateurs du temps. S’accrochant à ses souvenirs pour ne pas perdre le fil du passé, il se souvient de la nuit fatidique où ses parents ont été assassinés de sang-froid, en 1957. Dans le chaos des années 1960, devenir un justicier masqué n’a pas été une tâche facile, surtout pour l’adolescent en colère qu’il était… prompt à frapper d’abord et poser des questions ensuite.

Résumé éditeur 

Batman Dark Age : avis & critique

Une sombre époque

Après l’inspirant Superman Space Age, Mark Russell s’attaque au mythique Batman. Il nous propose une rétrospective de la vie du chevalier noir. Elle s’inscrit dans le prolongement de l’univers qu’il avait précédemment développé pour l’homme d’acier, mais surtout dans l’Histoire américaine des années 70. Cela a le mérite de rendre le super-héros plus tangible, plus réaliste, voire faillible. Un peu à la manière du Batman de Nolan dans les films The Dark Knight. On retrouvera d’ailleurs un clin d’œil à ces derniers avec Ra’s al Ghul, qui se place en tant que mentor et professeur de Batman.

Ce dernier, à la fin de sa vie, couche sur papier ses aventures pour ne pas oublier et nous sert de narrateur. C’est sur un ton cynique, limite désabusé, qu’il analyse et commente les évènements qu’il se remémore. Tout comme Superman dans Space Age avait mis en avant une époque brillante et pleine d’espoir, Batman à son tour illustre le déclin dans une intrigue riche et dense. Elle l’est malheureusement parfois un peu trop pour son propre bien. On y rencontre en effet trop de personnages et trop d’idées qui ne vont pas jusqu’au bout du propos. Je trouve cependant que le ton correspond parfaitement au personnage et nous permet de saisir l’ambiance de l’époque.

Un leçon d’Histoire américaine…

Plus qu’un comics, Batman The Dark Age s’apparente effectivement à une véritable leçon d’Histoire. De manière romancée, il nous propose de vivre la vie du super-héros à travers la guerre du Vietnam, le Dopesick, mais aussi le déclin urbain. Gotham devient alors le reflet de toute l’Amérique et de ses périodes sombres.

Ce n’est d’ailleurs pas anodin si Mark Russell choisit cette période. La guerre du Vietnam, profond traumatisme américain, deviendra celui qui forgera le chevalier noir. Le jeune Bruce Wayne, marqué par le meurtre de ses parents dans Crime Alley, laisse ainsi place à un vétéran de guerre. Ce dernier souhaite honorer la mémoire de ses parents en se mettant au service de sa ville après un long passé de voyou. Une vision encore une fois plus terre à terre, mais qui permet de susciter l’empathie du lecteur.

… mais aussi de super héros

Malgré tout, l’ADN du chevalier noir est bien présent dans Batman The Dark Age. Fidèle à ses idées, il refuse de tuer, porte un costume qui évoque la chauve-souris et utilise tout un tas de gadgets. Le côté kitsch, visuellement parlant, de ces derniers rappellera à nos bons souvenirs la série des années 80, tout en ancrant le chevalier noir dans cette période. On retrouvera bien entendu de nombreux personnages connus des fans de la série. Notamment des alliés comme Robin ou des ennemis comme le Pingouin, l’Homme-Mystère ou encore le Joker. Chacun profite d’une réécriture qui adapte leur histoire à l’univers ou sert à nouveau de clin d’œil à une autre œuvre. Comme ce Joker, clown triste et rejeté, qui nous évoquera sans l’ombre d’un doute l’interprétation de Joaquin Phoenix.

Bien entendu, s’agissant avant tout d’une histoire de super-héros, l’ouvrage apporte son lot de batailles. Elles sont toutes brillamment mises en image par Michael Allred. Ce dernier réalise un très beau travail sur l’ouvrage en termes de dessin et de chorégraphie. Cela m’a rappelé, comme pour Superman Space Age, la touche graphique des comics de l’âge d’argent.

Conclusion

En bref, Batman The Dark Age nous propose un voyage à travers les heures sombres de l’histoire américaine. Le tout en compagnie d’un Batman plus réaliste que jamais, qui s’improvise narrateur. C’est un comics qui touchera aussi bien les fans que les lecteurs désirant découvrir le chevalier noir, tant il raconte la genèse complète du super-héros. Une lecture qui ne peut laisser indifférant et que je vous recommande