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Avis comics – Derrière la porte, qui est véritablement le monstre ?

avis comics derrière la porte
Temps de lecture : 3 minutes

Vendredi 3 octobre 2025 sortira Derrière la porte chez Urban Comics. Dernier récit fantastique de James Tynion IV (The Nice House on the Lake / By the Sea), il explore l’histoire classique du monstre dans le placard. Est-ce que nos peurs d’enfant sont revenues nous hanter ? La réponse dans cet avis sur Derrière la porte.

« Avis réalisé à l’aide d’un exemple fourni par l’éditeur que nous remercions »

Résumé

Thom décide de s’installer, lui et sa famille, à l’autre bout du pays, laissant tout derrière eux… ou du moins, c’est ce qu’il croit. Alors qu’il traverse les Etats-Unis avec son fils Jamie, celui-ci continue d’affirmer voir un horrible monstre sortir du placard. Thom tente de le rassurer, l’assurant que le monstre ne les suivra pas. Mais certains secrets ne restent jamais enfermés, et le monstre ne semble pas en avoir fini avec Jamie.

Résumé éditeur

Derrière la porte : Avis & critique

Dans Derrière la porte, James Tynion IV nous propose d’explorer l’une des peurs de l’enfance les plus connues : le monstre dans le placard. Produit de l’imaginaire et des cauchemars, elle n’en reste pas moins quelque chose de facilement reconnaissable qui parlera à tout à chacun. En profondeur, elle est le fruit de peurs primaires encore existantes, même à l’âge adulte : l’obscurité et l’inconnu. Le tout a le mérite de rendre l’horreur efficace et universelle.

Cependant, elle n’est pas gratuite et sert d’outil à l’histoire. Plus précisément, c’est celle de Jamie, ce petit garçon terrorisé chaque nuit par une mystérieuse créature qui a élu domicile dans le placard de sa chambre. Mais existe-t-elle vraiment ? C’est la question qui nous occupera tout au long de la lecture jusqu’à l’ultime case. L’auteur en joue, maintient un doute persistant et sait rappeler le monstre à notre bon souvenir pile quand on commençait à l’oublier.

Difficile en même temps de rester concentré sur ce dernier, lorsque d’autres créatures tout aussi effrayantes évoluent en parallèle sous nos yeux : ses parents. Plus particulièrement, son père qui vit dans le déni. Soyez-en sûr, il n’obtiendra pas le prix de parent de l’année. En apparence perdu, il est négligeant et fuit ses responsabilités, étouffé par une vie de famille qu’il regrette avoir un jour voulue. En résulte des disputes avec sa femme, des cris, des hurlements et irrémédiablement Jamie en devient une victime collatérale. Elle est peut-être finalement là, l’horreur de Derrière la porte. Le thème des violences familiales est en effet prédominant et transpire de l’intégralité de l’œuvre.

Il en résulte une ambiance pesante, parfois malsaine, magnifiquement mise en œuvre par les réalisations graphiques de Gavin Fullerton. Notamment grâce à l’utilisation de tons froids et d’une obscurité latente. Mais surtout il y a cette manière qu’il a de zoomer sur certains plans. Le plus impressionnant restant les angoissantes apparitions de la créature. Les plans alternent en effet entre le visage de Jamie qui se crispe et se déforme progressivement, et la créature qui se rapproche petit à petit. Puis, le dessinateur met en évidence le monstre, zoom sur son affreuse dentition et ses mains. Le tout se passe en silence mais la tension est palpable.

Conclusion

En bref, Derrière la porte est une œuvre profonde. Elle m’aura autant marquée que fait réfléchir. Il faut avouer que cette dernière utilise l’horreur à bon escient pour aborder des sujets de société difficiles tout en bénéficiant d’une belle réalisation graphique. Le tout m’aura rappelé le jeu vidéo Among the Sleep, qui traitait déjà à l’époque des mêmes problématiques.

Si vous aimez l’horreur fantastique, je ne peux que vous le recommander.