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Avis manga – Boichi SF Short Stories 1, sublime compilation

Temps de lecture : 4 minutes

C’est ce mercredi 16 avril 2025 que sortira, chez Glénat Manga, le premier tome de la compilation d’histoires courtes Boichi SF Short Story. On y retrouvera huit histoires de science-fiction, dont certaines nouvelles déjà parues dans le recueil HOTEL, ainsi que des histoires inédites. Ai je apprécié mon voyage dans l’univers de l’auteur ? La réponse dans cet avis sur Boichi SF short Stories 1 : Les voyageurs de l’espace-temps.

« Avis réalisé à l’aide d’un exemplaire fourni par l’éditeur que nous remercions. »

Boichi & Les voyageurs de l’espace temps

Dès la couverture de ce premier tome, nous sommes transportés dans l’univers de Boichi. Son trait de crayon, reconnaissable au premier coup d’œil, nous dépeint des aventuriers d’un autre monde. À l’intérieur de l’ouvrage, ce sont huit histoires courtes de science-fiction qui nous attendent, certaines inédites et d’autres déjà parues dans le recueil HOTEL, sorti en 2011 chez Glénat. En voici la liste :

  • HOTEL since A.D 2079
  • Present
  • Rien que pour les thons
  • La tête dans le ciel, les pieds sur terre
  • La légende de la nuit
  • Diadem
  • Histoire courte SF 1 – Lot
  • Histoire courte SF 2 – Kenji le roi de l’invention

Chaque nouvelle bénéficie de ses premières pages en couleur, comme si chacune était un mini manga, à l’exception de DIADEM, qui est présentée intégralement en couleur. C’est du plus bel effet, et cela marque à chaque fois le début d’une nouvelle aventure. Pour reprendre les mots de Senku dans Dr. Stone : « N’est-ce pas follement excitant ? ». On trouvera en plus, en fin d’ouvrage, des commentaires de l’auteur revenant sur la création de chacune de ces histoires : une plongée en immersion dans l’esprit du créateur.

Boichi SF Short Stories : Critique & avis

Le royaume de la science

Lire Boichi, c’est plonger dans un univers de science-fiction où la science occupe une place prédominante. L’auteur, dans ses œuvres, lui déclare continuellement sa flamme et en fait une héroïne à part entière. Elle est souvent mise en scène de manière spectaculaire afin de capter l’attention du lecteur. Vous l’aurez sûrement remarqué dans Dr. Stone, mais c’est aussi visible dans HOTEL, où le Dr Hokins présente l’inconcevable chute de l’humanité. Cependant, cela reste plausible, et il effectue un incroyable travail de vulgarisation. Si, comme moi, vous avez côtoyé cette discipline depuis votre jeunesse, vous allez vous délecter de chaque explication fournie par les personnages. Vous risquez même, comme moi, d’apprendre. J’ai effectivement assisté à une véritable leçon de biologie sur le thon rouge dans « Rien que pour les thons ».

 

Et si on philosophait ? 

Chez Boichi, la science n’est ni bonne ni mauvaise. Il ne la juge pas. Elle est un outil, un levier narratif qui permet, de manière détournée, de philosopher sur l’être humain. Dans « La tête dans le ciel, les pieds sur Terre », elle sert à faire avancer l’histoire : celle d’une civilisation qui se construit à partir de rien. On découvre aussi des récits d’anticipation qui nous montrent les conséquences de nos actes poussés à l’extrême sur l’environnement et, plus globalement, sur notre avenir. Ainsi, dans « Rien que pour les thons », l’Homme, à force d’épuiser les ressources, est responsable de l’extinction de l’animal. Tandis que dans HOTEL, il doit se repentir et trouver un moyen de perpétuer l’humanité malgré l’imminente destruction de la planète qu’il a causée. C’est, je pense, une manière détournée de nous mettre face à notre propre bêtise. Parfois avec humour, comme dans « Rien que pour les thons », où la notion de découverte fortuite est poussée à l’extrême.

 

Ainsi nait l’émotion

Malgré tout, on ressent dans ses histoires qu’il croit profondément en l’être humain et en sa résilience. Elles deviennent, au fil des pages, presque poétiques et suscitent l’émotion. L’auteur nous y dépeint effectivement des personnages complexes, imparfaits et profondément humains. Ils sont prêts à tout, même à l’ultime sacrifice, pour accomplir leur objectif. J’ai ainsi été bouleversé par l’histoire d’Amstrong, ce robot prêt à tout pour accomplir sa mission, au point d’en devenir lui-même humain. De même, l’histoire du professeur Makao dans « Present » m’a profondément attristé. Il incarne à la perfection le sens du sacrifice, lui qui renonce à tout ce qu’il a pour offrir trois derniers jours de vie à celle qu’il aime.

Enfin, l’ensemble se déroule dans des décors soignés, où l’auteur fait preuve d’un incroyable coup de crayon sur les objets techniques. Les personnages, eux, sont cependant plus sommaires, plus cartoon. Ils marquent un contraste avec l’univers dans lequel ils évoluent.

Conclusion

Ce tome 1 de Boichi SF Short Stories m’aura fait voyager dans d’incroyables univers en compagnie de la science. Je me suis délecté de ces histoires de science-fiction et des explications, tout en profitant de l’intensité du moment. Bien plus qu’une simple lecture, ce fut aussi l’occasion de réfléchir et de philosopher sur l’humanité et ses actes. Je ne peux que vous conseiller d’entrer dans l’univers de Boichi si vous aimez ce genre de récit.


  • Boichi SF short Stories 1 : Les voyageurs de l’espace-temps
  • 16/04/2025
  • Glénat Manga
  • 9€50