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Avis manga – Froid Glacial – frissons garantis

avis froid glacial junji Ito
Temps de lecture : 3 minutes

Le 22 octobre 2025 sortira le dernier recueil de nouvelles de Junji Ito, le maître de l’horreur, chez l’éditeur Mangetsu. Il contient huit histoires effroyables qui vont vous faire frissonner en ces longues nuits d’octobre. Est-ce qu’on en est sorti indemne ? La réponse dans cet avis sur Froid Glacial.

« Avis réalisé à l’aide d’un exemplaire fourni par l’éditeur que nous remercions »

Résumé

Un nouvel élève aux étranges aptitudes qui vient semer la discorde dans le club des adeptes de phénomènes paranormaux, des canalisations dont s’échappent de déchirants râles d’agonie, une forêt aux fruits gorgés de sang, de sinistres ballons arborant des visages humains qui flottent comme des pendus, des pantins aux allures maléfiques, un avion de ligne qui disparaît dans le ciel avec tous ses passagers…

Pressentez-vous déjà le glaçant frisson qui parcourra votre colonne vertébrale à mesure que vous tournerez les pages de ces huit effroyables nouvelles signées par le maître de l’horreur ?

Résumé éditeur 

Froid glacial : Avis & critique

Froid Glacial se présente comme un recueil de 8 nouvelles d’horreurs indépendantes. Dans la plupart d’entre elles, Junji Ito y explore son thème de prédilection : les vulnérabilités de l’être humain. Qu’elles soient de nature psychologique, comme la jalousie dans Le Nouveau, compulsive comme l’excès de propreté dans Tuyaux Hurlants, ou face à l’environnement et l’incompréhensible comme dans La Forêt de Sang qui revisite le mythe du vampire. Toutes amènent à des situations extrêmes qui provoquent l’horreur et l’effroi de ses protagonistes.

Pourtant, et c’est sa marque de fabrique, tout commence par des situations banales, comme par exemple l’arrivée d’un nouvel élève. Peu à peu, des phénomènes étranges se produisent. Il marque une rupture dans l’histoire, le moment où tout va s’accélérer et où les protagonistes vont perdre pied. Leurs vulnérabilités psychologiques, physiques ou face à l’incompréhensible, poussées à l’extrême, finissent alors par les consumer dans un grand final.

C’est ainsi que naît l’horreur en nous, tout d’abord visuellement grâce à la fine représentation des visages et aux nombreux dessins corporels : déformation, démembrement, cadavre dont l’auteur a le secret. Ces derniers sont précis, détaillés et profitent de nombreux jeux d’ombre pour renforcer le malaise. Puis parfois l’horreur prend une tournure absurde, comme dans Les Ballons flottants où des têtes humaines attaquent les habitants de Tokyo. Cet événement irrationnel devient alors le vecteur de l’horreur. Quoiqu’il en soit le malaise s’installe toujours en nous.

Sûrement car on s’identifie facilement aux protagonistes, à leurs vies et aux situations quotidiennes qu’ils traversent, tout comme aux thèmes évoqués. La morale n’est pourtant jamais claire avec Junji Ito, la fin pousse le lecteur à réfléchir, mais on parvient toujours à trouver une signification à l’histoire. C’est sans doute aussi ça qui fait que le malaise est d’autant plus profond, comme par exemple dans Le Scatelet où la métaphore de la manipulation de la société par les hautes instances ne m’aura jamais apparu de manière aussi claire.

Le mot de la fin

Quoi qu’il en soit, j’aurais dévoré du début à la fin ce Froid Glacial. Les nouvelles y sont passionnantes et originales, tandis que le récit nous tient en haleine grâce à un rythme maîtrisé et des rebondissements bien placés, tout comme les apparitions horrifiques. Je dois dire que j’ai même apprécié l’originalité du mythe du vampire revue par Junji Ito dans La Forêt de Sang. L’histoire est certes plus classique, mais l’approche a le mérite d’être originale ! Si je devais vraiment trouver une fausse note à l’ouvrage, ce serait dans les deux dernières nouvelles (Near Miss et Sous la Terre) qui sont plus brèves et moins intenses. Je ne peux cependant que vous conseiller cet ouvrage pour frissonner sous la couette, nouvelle après nouvelle. Vous risquez ensuite de vous remettre en question !