Chronique – Génération Amstrad CPC, le crocodile mis à nue

Temps de lecture : 5 minutes

L’Amstrad CPC, ordinateur 8 bits produit dans les années 1980 par la société du même nom, aura marqué des générations et continue encore de faire rêver à l’heure actuelle. Que vous soyez un nouveau venu ou un vétéran de la machine d’Alan Sugar, Génération Amstrad CPC s’adresse à vous. Edité chez Pix’n Love, l’ouvrage de Patrick Hellio, journaliste spécialisé dans les jeux vidéos, paraîtra ce 31 octobre 2024.

L’ouvrage

Génération Amstrad CPC est disponible en 2 versions :

• Édition collector : 59.99e , elle comprend :
  • Le livre Génération Amstrad CPC 
  • Un fourreau cartonné
  • Deux lithographies
  • Un certificat d’authenticité numéroté
  • Un poster inédit en format A3
• Édition simple : 49.90e

Pour cette chronique l’éditeur nous a mis à disposition une édition simple. C’est donc celle que nous présenterons.

La première chose qu’on peut constater, c’est qu’il s’agit d’un livre conséquent. Du haut de son format A4 et de ses 536 pages, il se démarquera dans votre bibliothèque. Sa couverture en carton rigide évoque le livre de langage basique fournit à l’époque avec la machine. Elle en reprend habilement les codes ainsi que l’image de l’emblématique clavier. Une touche de nostalgie qui fera plaisirs aux inconditionnels de l’Amstrad CPC 464.

À l’intérieur, c’est un magnifique sommaire illustré qui nous attend et invite à un voyage dans l’histoire de la micro informatique. Ce dernier se fera tout du long sur papier glacé. Un choix judicieux au vu du nombre incroyable d’illustrations que contient l’ouvrage.

Si la réalisation de l’ouvrage est vraiment superbe, je ne lui reprocherais que sa taille et son poids. Il m’a en effet été nécessaire de rester assis à une table ou au sol pour le lire tellement il est lourd. Tant pis ! Cela m’aura rappelé mes jeunes années assis par terre devant la console et l’écran !

Le cpc en quelque mots

L’Amstrad CPC 464 est un ordinateur 8 bit élaboré par la société anglaise Amstrad. Alan Sugar, son fondateur, a décidé de lancer ce produit pour entrer dans le monde de la micro-informatique. Un marché qu’il jugeait porteur. Il ambitionne de créer un ordinateur tout-en-un avec pour cible le cercle familial. Jusqu’à présent il s’agissait plutôt d’un loisir d’initié, assez confus, sans véritable standard. Spécialisé à l’époque dans la hi-fi, il fera appel à Roland Perry pour concevoir l’appareil à l’emblématique clavier coloré. Le 21 juin 1984, le CPC est lancé à Londres.

Mille arrivaient par bateau, 3000 étaient vendus dans le même temps 

Marion Vannier, Génération Amstrad Cpc

C’est un véritable succès en Angleterre et outre atlantique, particulièrement en France où la machine est continuellement en rupture de stock et en Espagne. Machine à succès oblige, elle connaîtra son lot de titres phares dont les noms font encore échos à notre époque ( Elite, Batman The movie… ).

Malheureusement, la société ne saura pas rebondir sur ce succès et échouera avec la seconde génération. S’orientant alors sur le marché des ordinateurs professionnels. Malgré tout c’est une machine increvable qui continue de vivre grâce à une forte communauté de passionnées et bidouilleurs qui produisent même de nouveaux jeux.

Un ouvrage passé, présent, futur

Une machine

Vous allez revivre l’histoire du CPC. Des premières idées en passant par sa conception jusqu’à sa fin qui n’en est finalement pas une. C’est un ouvrage qu’on pourrait qualifier de « passé, présent, futur ». J’ai particulièrement apprécié le fait que l’auteur replace les choses à chaque moment dans leur contexte historique. Si mes profs d’histoire avaient tous été comme lui, j’aurais plus écouté ! Il prend ainsi le temps de nous présenter l’entreprise Amstrad, Alan Sugar et sa philosophie. Mais aussi de dresser le tableau du secteur de la micro-informatique avant l’arrivée de la machine. Justifiant ainsi tous les choix qui ont été fait lors du cycle de vie de cet ordinateur. De nombreuses interviews, citations mais aussi documents d’époques étaye l’ensemble des propos. On appréciera de plus le zoom qui est fait sur l’accueil de la machine en France.

Des jeux

Loin de se cantonner à une simple présentation de l’Amstrad CPC, Patrick Hellio nous emmène au cœurs de sa création, documents techniques et diagrammes à l’appui. Moi qui suis informaticien de métier, j’en ai eu le tournis, mais c’était rudement intéressant. Il réalise ensuite un incroyable tour d’horizon des jeux qui ont fait le succès de la machine. On enchaîne ainsi les chapitres en admirant les publicités d’époque avec l’emblématique crocodile, mais aussi les packagings, affiches et captures d’écrans des innombrables jeux qui sont évoqués. Des paroles et interviews de développeurs viennent compléter l’ensemble, c’est un réel plus. On y reconnaît parfois de grand nom qui évoquent tout le challenge que représentait la création d’un jeu vidéo dans les années 1980. Patrick Hellio nous emmène ainsi, au détour d’une présentation de jeux vidéo, dans la peau d’un développeur de l’époque. Pour ma part j’ai particulièrement apprécié les nombreuses comparaisons entre différent ordinateurs faisant tourner un même jeux vidéo. Finalement on comprend pourquoi des années plus tard l’Amstrad CPC suscite toujours autant l’intérêt.

Des fans

Pour finir, l’auteur n’oublie bien entendu pas d’évoquer la communauté de passionnés et de rétro-gamers qui font perdurer la machine dans le temps. De quoi donner des idées à certain collectionneurs d’ordinausore mais pas que.

Conclusion

Patrick Hellio nous propose ici un ouvrage relativement complet, de qualité, captivant et incroyablement fluide à lire. Une incroyable quantité d’interviews, témoignages et documents d’époques viennent qui plus est agrémenter l’ensemble. C’est un véritable travail d’archive, une leçon d’histoire, d’économie… qui sont réalisés dans ce Génération Amstrad CPC. Que l’on soit fan de la machine à la recherche de notre madeleine de Proust, collectionneur ou simple curieux, on a tous quelque chose à apprendre de cet ouvrage. Il vous fera voyager dans la micro-informatique des années 80 et se place comme une véritable bible de l’Amstrad CPC.