Interview – Sojirad, un YouTuber qui a su se réinventer

Interview – Sojirad, un YouTuber qui a su se réinventer

9 février 2025 Non Par OursGamer
Temps de lecture : 5 minutes

Chaque dimanche, nous mettons en avant une personnalité du web lors d’une interview. Qu’il soit blogueur, YouTubeur ou artisan du monde du gaming, nous lui donnons la parole pour qu’il partage son univers avec vous. Aujourd’hui, c’est Sojirad, un YouTubeur spécialisé dans le jeu vidéo, qui nous raconte son parcours et les défis qu’il a rencontrés en tant que créateur de contenu. Il nous parle également de l’évolution de sa chaîne, passée du test de jeux à la narration d’histoires.

L’interview

Salut Sojirad, comment vas-tu ? Est-ce que tu pourrais te présenter pour nos lecteurs ?

Ola mon ami, ça va super et toi ? Un peu fatigué mais rien de dramatique, j’écris ma réponse pile au moment où je me réveille en même temps.
Qui suis-je donc ? Eh bien, je m’appelle Benjamin, mais on me connaît sous le nom de Sojirad sur internet, j’ai 29 ans et depuis presque 10 ans je fais des vidéos sur YouTube.


Tu es donc youtubeur spécialisé jeu vidéo et on te retrouve aussi sur TikTok. Est-ce que tu pourrais nous en dire un peu plus sur ton contenu ?

J’aime bien le “spécialisé jeu vidéo”, ça fait pro, je me sens bien là ! Alors tu peux oublier TikTok, je pense. Je n’y postais que des extraits de mes vidéos histoire de pouvoir vendre les formats plus longs sur YouTube justement. Je n’y fais rien de fabuleux, ce sera vraiment du côté du logo rouge que tout se fera.
Mon contenu, je le qualifierais… d’histoire. Pour faire simple, j’aime me perdre dans des milliers d’aventures, et quand un jeu me parle plus qu’un autre, soit je raconte mon parcours et mes anecdotes, soit je fonce voir l’histoire des développeurs pour faire exactement la même chose. J’adore raconter des histoires et le jeu vidéo en regorge, autant dans le soft lui-même que dans la manière dont il est créé.


Est-ce que tu as d’autres projets vidéo dont tu veux nous parler ?

Bien sûr ! Je peux te spoiler mes projets (à minima attention). Le prochain parle de l’histoire de CD Projekt (The Witcher, Cyberpunk), de comment deux simples hommes sont devenus les plus grands développeurs et éditeurs européens. Ensuite, on ira se perdre dans le monde de Death Stranding et expliquer pourquoi c’est littéralement l’anti-BOTW. Et un dernier pour la route (qui ne viendra que dans très longtemps) : je travaille sur un court-métrage avec de vrais acteurs sur une “suite” à The Quarry.


Quelles sont les difficultés que tu rencontres en tant que youtubeur ?

Le temps ! Mon Dieu, étant donné que je ne vis pas de cette passion, je manque cruellement de temps pour finir le tout en temps et en heure, ahah.
Les idées aussi, la motivation, et malheureusement, les chiffres peuvent parfois te mettre un coup dans les dents, que tu fasses ça par passion ou non.


Une passion, un métier, en vivre ? Comment te places-tu dans le YouTube game ?

Je me place comme un pion entre tout ça. Comme dit juste avant, je ne vis pas de YouTube, ce qui ne m’empêche pas d’adorer partager ce que je fais. Je gagne assez d’argent grâce à la plateforme pour avoir une bonne fin de mois, ce qui est un plus dans la vie en règle générale.
Mais outre ça, j’ai aussi un excellent public, ouvert, à l’écoute, et qui m’aide énormément. Je n’ai pas la place de Squeezie dans le YouTube Game, mais j’ai une place assez confortable pour savoir que les gens sont derrière moi et que la plupart aiment ce que je fais, tout en pouvant beurrer mes épinards à la fin du mois. Je suis un sacré chanceux et j’en ai totalement conscience.


On t’a longtemps vu parler de shadowban sur X. Peux-tu expliquer à nos lecteurs ce que c’est et comment tu t’en es sorti ?

Arf, le shadowban, la pire chose qui puisse arriver à un créateur (quelle que soit la plateforme). En gros, c’est poster dans le vide. Tu sors un projet et personne ne le verra parce que YouTube – pour moi – a décidé que tu leur avais fait du tort. Pas assez pour supprimer ta chaîne, mais assez pour que personne ne puisse voir ce que tu fais.
Et ça m’est arrivé, parce que j’ai osé parler argent avec Monsieur Google. Pour se venger, je postais dans l’ombre, dans le vide, pendant presque deux ans.
Je m’en suis sorti avec beaucoup de chance en vérité. Parce que j’ai arrêté de faire des tests pour me pencher sur autre chose, et le public que je visais n’était plus le même. J’ai recréé une communauté que YouTube ne pouvait pas interdire de visionner mon contenu, tout simplement.


Tu as parfois un avis cash sur des jeux, sans filtre. Comment ça se passe avec les sponsors et partenaires ? On entend souvent certains détracteurs dire qu’on est obligé de dire du bien d’un jeu… On sait que c’est faux, mais…

Ahah, quand je faisais des tests, j’avais un mot d’ordre : honnêteté. Si je n’aime pas, je n’aime pas. Si ce n’est pas bien, il faut le dire, que j’aie reçu le jeu ou que je l’aie acheté ! Parce que les gens ont le droit de savoir ce qu’ils vont avoir entre les mains !
Et je n’ai jamais eu de souci avec n’importe quel sponsor ou partenaire, au contraire. Sans citer de nom, j’ai quelques partenaires qui m’ont même félicité pour cette démarche, parce qu’ils me rejoignent sur mes propos juste avant : l’honnêteté.
Je ne dis pas que certains n’ont pas tenté de me faire taire (à coups de chèques évidemment), mais je préfère finir blacklisté que de mentir sur ce que je pense.


Ces derniers temps, tu es passé des tests / tests rapides à des vidéos plus longues, plus philosophiques sur le jeu vidéo. Une raison ?

La raison va te surprendre, mais en plus du shadowban, j’ai fait un burnout. Pendant presque trois ans, je jouais à un jeu, je le finissais, j’écrivais un test, je montais la vidéo et je la postais tous les mercredis à 16h. C’était un jeu par semaine, un jeu qui me prenait parfois énormément de temps, et je détruisais ma vie pour ça.
J’ai pris alors une pause, assez peu bénéfique parce qu’au plus profond de moi, je me sentais obligé de continuer, j’avais la confiance de tellement de gens. Mais je me suis forcé à arrêter.
Puis j’ai réfléchi à ce que j’aimais par-dessus tout : le jeu vidéo bien sûr, mais surtout les histoires. J’ai commencé à jouer à Red Dead Redemption sur Switch qui venait de sortir à ce moment-là… Et l’inspiration m’est revenue, comme quand j’ai commencé YouTube il y a 10 ans, pour raconter des histoires. Et bordel, j’adore ça !


Avec plus de recul, les vidéos plus longues sont-elles plus difficiles à produire ? Plus intéressantes ?

C’est 100 fois plus intéressant ! Je me pose, je réfléchis, j’ai plein d’idées de tout et de rien.
C’est plus long, parce que je n’ai pas juste à dire si le jeu est bon ou pas, joli ou maniable. Je dois arriver à vendre mon histoire. Je commence toujours par des heures de recherches sur les studios de développement, les éditeurs, les créateurs… Après, je fais le tri et je garde ce que je veux pour mon histoire, ou je l’arrange à ma sauce.
C’est plus difficile aussi, parce que je dois animer ces 45 voire 60 minutes de vidéos. Parfois, ce sont des documentaires, et je ne veux pas qu’on y voie un Secrets d’Histoire pour les papis et mamies, donc il faut animer tout ça !


Le mot de la fin ?

Soyez curieux ! Perdez-vous sur les forums, les sites de tests, YouTube et TikTok. La plupart du temps, vous n’y trouverez que des gens passionnés par ce qu’ils font. Et ce sont ces gens-là qui font qu’Internet est l’endroit le plus merveilleux du monde.
Il faut juste oser passer le cap de regarder autre chose que des vidéos à un million de vues ou de partir se renseigner ailleurs que sur les sites les plus connus.
C’est tout pour moi ! LA BISE !

Retrouvez Sojirad sur sa chaîne YouTube.