Vous l’aurez compris, j’adore fouiller les stores pour trouver des jeux inconnus au bataillon ! Alors aujourd’hui, on test-e Anthology of Fear. Un autre jeu d’horreur indépendant en vue à la première personne. Développé par OhDeer Studio et édité par 100 GAMES, entre récits morcelés, ambiance dérangeante et marche lente dans l’inconnu, qu’est-ce que ça vaut vraiment ? Est-ce une expérience marquante ? Ou juste un énième cauchemar sans saveur ? La réponse, ici, en ce Spooky Friday !
Test réalisé sur PS5Pro via la version dématérialisée achetée pour l’occasion !
Échos dans l’asile.
L’histoire d’Anthology of Fear nous place dans la peau d’Ethan. Un jeune homme déterminé à retrouver son frère mystérieusement disparu depuis plusieurs mois. Alors que les recherches officielles piétinent, il reçoit un appel d’une informatrice anonyme, lui fournissant des indices cruciaux sur cette disparition.


Ces pistes le conduisent jusqu’à une ancienne clinique psychologique, officiellement fermée… mais dans laquelle des signes d’activité persistante sèment très vite le doute. Sur place, il met la main sur d’étranges cassettes. Véritables clés narratives qui plongent le joueur dans les souvenirs de son frère et d’autres protagonistes liés à l’affaire.

Chaque enregistrement dévoile un pan du mystère. Et confronte Ethan à des visions troublantes où réalité et cauchemar s’entremêlent. Mais sont-elles réellement les siennes ? Comment distinguer la vie et la mort face à un ordinateur qui a des réponses mais qui ne veut pas les donner ?

L’enquête en mode automatique.
Côté gameplay, je pensais avoir à faire à un jeu narratif utilisant les VHS comme support pour nous offrir des réponses… et c’est plus ou moins le cas. Mais Anthology of Fear reste un walking simulator tout ce qu’il y a de plus classique. Avec une boucle de jeu minimaliste : on ouvre des portes, des tiroirs, des placards, et c’est à peu près tout.
Si quelques énigmes viennent ponctuer l’exploration, leur rareté et leur simplicité laissent un goût d’inachevé décevant à première vue, même pour un jeu de ce style. Elles apportent bien une touche glauque qui relève l’ambiance (comme arracher les dents ou les yeux d’un corps ? Oui oui), mais sans jamais offrir de véritable satisfaction une fois résolues…


L’intérêt principale de l’exploration réside principalement dans la recherche des cassettes audios et des documents. C’est à travers eux que l’histoire se dévoile, petit à petit, malgré le fait que le jeu soit clairement avare en explication… Mais les joueurs sont là pour ça aussi non ? Un peu à la manière de Silent Hill 2 qui continue de faire couler de l’encre (et plus encore avec le remake !) sans jamais donner d’explication claire.

Pas très beau, mais pas très rassurant non plus.
Visuellement, Anthology of Fear ne fait pas vraiment dans le tape-à-l’œil. Il s’agit d’un jeu à petit budget, et cela se ressent dans la qualité générale des graphismes : textures moyennes, animations rigides et environnements parfois un peu vides.

Pourtant, malgré ces limites techniques, certains passages sont étonnamment soignés et parviennent à instaurer une ambiance pesante. Le jeu ne fait jamais peur. Mais il distille une petite tension constante, grâce à une direction artistique maligne et à quelques idées efficaces. Parmi elles : la présence récurrente de mannequins figés, qui semblent vous observer et, parfois, changer discrètement de place quand vous tournez le dos. C’est un classique du genre, mais bien utilisé ici, qui entretient un certain malaise.


Niveau bande-son, un détail m’a fait crier au génie ! (Bon, peut-être pas à ce point.) Un son précis revient souvent dans le fond de quelques musiques. Une fois que vous avez compris d’où il provient, impossible de passer à côté. Pour le reste, il y a une petite influence Silent Hill pas négligeable qui m’a beaucoup plu. Le thème du menu principal est même un petit coup de cœur.

Comprendre, c’est trembler
Mon avis divisé sur ce test « Anthology of Fear » .
Difficile de parler d’Anthology of Fear sans toucher à son histoire, tant sa compréhension finale en redéfinit l’ensemble. Exactement comme avec Backroom 1998 testé précédemment ! Pendant une bonne partie du jeu, je me suis simplement baladé dans des environnements vides. Un hôpital désert, une maison vaguement inquiétante sans réel sentiment de danger, ni de direction claire. L’ambiance était là, sans être étouffante, et je peinais à m’investir.
Et puis, petit à petit, au fil des cassettes récupérées, des messages vocaux et des fragments de texte, quelque chose a fini par se dessiner. Le puzzle a pris forme. Ce que je croyais n’être qu’un récit d’horreur banal s’est transformé en une expérience bien plus sombre et perturbante que prévu. Ce retournement m’a fait un peu l’effet de SOMA. Un twist narratif qui, sans être aussi fort ou maîtrisé, laisse une trace, une impression étrange une fois le jeu terminé.
Il y a toujours un « mais »
C’est ce genre de moment qui me donne envie de défendre le jeu… mais difficile de le faire sans reconnaître ses gros défauts. Le gameplay est extrêmement limité, la majorité du temps se résumant à ouvrir des placards ou à suivre un chemin balisé. Les rares énigmes, bien que parfois glauques, sont trop simples pour marquer les esprits. Techniquement, le jeu accuse son petit budget : bugs, textures inégales, animations rigides, et une forte répétitivité dans les décors viennent entamer l’immersion.

Et c’est vraiment dommage, parce que le potentiel est bien là. Il y a un vrai effort de mise en ambiance, avec quelques séquences bien pensées et un soin assez intéressant sur la bande-son ! Quelque chose d’efficace, qui participe à installer un malaise latent.
Mais au final, Anthology of Fear reste un jeu moyen. Avec une traduction parfois très hasardeuse et un scénario difficilement accessible. Un jeu qui aurait pu être bien plus marquant s’il avait été mieux poli, plus ambitieux dans ses mécaniques. Et un peu plus généreux dans sa mise en scène ?
Avec une durée de vie de 2 à 3 heures, ceux qui prendront le temps de le terminer et de rassembler les morceaux seront peut-être surpris voire troublés par la fin. Mais les moins motivés passeront sans doute à côté… et ne retiendront que l’enveloppe, trop creuse pour séduire.

Pour
- La réflexion après le jeu
- Les OST
- L’ambiance
- NET
Contre
- Le gameplay inexistan
- Le scénario cryptique
- Beaucoup de passage inexplicable
Anthology of Fear
Conclusion
Anthology of Fear ne révolutionne ni le genre ni la formule du walking simulator, mais il tente quelque chose. Ça passe ou ça casse d’ou la note pour le scénario. C’est génial ou c’est nul. Moi j’aime à penser que les développeurs ont voulu pousser le joueur à réfléchir, à s’impliquer autrement que par l’action. Que ce flou constant, ce rythme lent, ce manque apparent de direction soient autant de façons de nous forcer à écouter, à observer, à recomposer l’histoire nous-mêmes, pièce par pièce. C’est peut-être ce qui m’a le plus marqué au final : cette volonté de laisser la narration se révéler à ceux qui prendront le temps. Une démarche aussi frustrante qu’intrigante… et qui me trotte encore dans la tête, malgré les défauts.