Développé par Gust et édité par Koei Tecmo, Atelier Yumia est le 26ᵉ opus de la série principale. Il est disponible depuis le 26 mars 2025 sur PlayStation 5, PlayStation 4, Xbox Series, Xbox One, ainsi que Nintendo Switch et PC. Avec des mécanismes revus et corrigés, notamment le système de combats, se place-t-il comme une porte d’entrée idéale pour les nouveaux venus dans la série ? La réponse dans ce test de Atelier Yumia : L’Alchimiste des Souvenirs et la Terre rêvée.
« Test réalisé à l’aide d’une version Xbox Series fournie par l’éditeur/distributeur que nous remercions »
Atelier Yumia : L’alchimie n’est plus
Une nouvelle alchimiste
Ce nouvel opus de la série nous propose d’incarner Yumia Liessfeldt, une jeune alchimiste qui a perdu sa mère lors d’un terrible accident ayant causé, par la même occasion, la chute de l’empire Aladiss. Les années ont passé depuis, et la jeune fille commence à se poser de nombreuses questions sur ces événements qui ont conduit à l’interdiction de l’alchimie dans le royaume. Dans sa quête de vérité, elle décide alors de rejoindre l’équipe d’exploration d’Aladiss et de mettre ses talents d’alchimiste à leur service. Cette quête va l’amener à faire de nombreuses rencontres et à collaborer avec plusieurs coéquipiers, dont Viktor et Isla, qui restent profondément marqués par la tragédie.


Un univers bien plus sombre
En effet, l’univers d’Atelier Yumia est bien plus sombre qu’à l’accoutumée. Il nous présente une civilisation en ruines et des peuples qui attendent sa reconstruction. Ces derniers sont hantés, chacun à leur manière, par l’ombre de la catastrophe. Il en est de même pour nos coéquipiers, dont on découvrira l’histoire au fil de l’aventure et des intrigues secondaires qui nous sont proposées. Même si ceux-ci sont de réels archétypes de personnages de RPG — le rebelle, le chevalier, la fonceuse… — on s’attache facilement à eux, et on voudra bien souvent en apprendre davantage sur leur passé. Le scénario possède, qui plus est, son lot de rebondissements et propose un développement intéressant des personnages, particulièrement en ce qui concerne Yumia.



J’ai effectivement beaucoup apprécié mon aventure en compagnie de cette alchimiste. C’est un personnage profond, marqué par une belle évolution. Au départ peu sûre d’elle, dans un monde où l’alchimie est un tabou, elle va petit à petit faire son nid et devenir un véritable pilier pour le groupe. Bien plus qu’un métier, cette discipline se révèle être son héritage familial. Plus on avance dans l’histoire, plus on ressent le poids du passé, des souvenirs. Yumia n’hésite pas à remettre en question ses croyances tout au long de l’aventure. Bien plus qu’une quête pour devenir la meilleure alchimiste, c’est aussi pour elle une quête de vérité. Cette dernière se dévoilera progressivement à travers l’exploration du royaume dévasté.
Le goût de l’exploration
Yumia mène l’enquête
Atelier Yumia nous propulse aux commandes d’une équipe d’exploration d’Aladiss. Notre objectif est simple : il va falloir découvrir ce qui a provoqué l’effondrement du royaume. Pour cela, nous allons parcourir un monde ouvert en suivant des quêtes et purifiant des zones infectées par le mana. Sa structure se rapproche énormément de ce que propose Ubisoft. En effet, la carte comporte en effet de nombreux points d’intérêt qui pullulent un peu partout : de quoi donner le tournis. Cependant, bien que répétitives sur le long terme, les activités proposées se révèlent intéressantes et variées. Elles participent de manière significative à l’évolution de notre personnage et de ses compétences d’alchimiste, tout en nous simplifiant grandement la vie. On prendra ainsi le temps de réparer divers points de téléportation et de déplacement rapide. On s’arrêtera aussi pour réactiver des temples et obtenir de précieux points de compétence, résoudre des mystères et, bien entendu, collecter de précieux ingrédients…


Bien que dirigiste, notamment à cause du système de guidage, j’ai particulièrement apprécié l’aventure dans ce monde ouvert. On se prend rapidement au jeu de l’exploration, à tel point que l’on en oublie presque la quête principale. Il est certes possible de complètement ignorer cet aspect du jeu et de foncer en ligne droite, mais cela n’aura pas la même saveur et réduira la durée de vie du titre à une vingtaine d’heures. Cela risque même de vous compliquer la vie dans les derniers instants. En effet, votre taux de progression dans l’exploration des différentes zones conditionne l’acquisition de nombreuses recettes et plans fortement utiles : appâts pour la pêche, structures nécessaires à la confection… On peut sans aucun doute affirmer que l’équipe a pensé l’exploration comme une mission à part entière d’Atelier Yumia.



Techniquement dépassé
Malheureusement, bien que le titre de Gust soit artistiquement réussi, il est techniquement à la traîne. Les environnements présentent en effet une belle composition, ainsi qu’une utilisation de l’espace et de la verticalité intéressante : raccourcis, étages, plates-formes… Ce qui a pour effet de donner une réelle sensation d’exploration. Mais les textures sont parfois floues, peu précises. Les ombres ne semblent pas très dynamiques… C’est dommage, car un réel effort a été fait. En témoigne le double saut et l’ajout du fusil de Yumia, qui ne sert pas qu’au combat. Il permet aussi de tirer sur de nombreux objets liés aux énigmes, bien souvent placés en hauteur.
Des combats dynamiques & tactiques
Une belle leçon de conception
C’est une grande première dans la série ! Pour la première fois, Atelier Yumia introduit un vrai système de combat de type A-RPG. Ceux qui ont joué au dernier Fairy Tail constateront que l’inspiration n’est pas loin. Les affrontements se font en équipe de trois. On y incarne un combattant à la fois, les autres étant contrôlés par l’IA en suivant une stratégie choisie. Chaque personnage possède 4 compétences assignées à une touche. Ces compétences ont un nombre d’utilisations défini, qui se recharge progressivement durant le combat. À cela, il faut ajouter 2 types de positionnement : au contact et à distance. Ces derniers influent sur les 4 compétences utilisables. Bien entendu, comme dans tous les Atelier et plus généralement les RPGs, on retrouve les objets de support et d’attaque, les affinités, les conditions…

Qui n’en oublie pas la tactique
Autant vous le dire tout de suite : n’espérez pas matraquer les touches et gagner un combat. Ils sont bien plus tactiques qu’on ne pourrait le penser. Certains ennemis, particulièrement les boss, pourront même vider votre barre de vie en un clin d’œil. Il faudra alors bien observer ce qui se passe à l’écran, utiliser vos objets ou changer de personnage au bon moment, mais surtout esquiver. Différents indicateurs vous permettront en effet d’anticiper les attaques de vos ennemis : point d’exclamation, surveillance et tracé au sol. Ces derniers vous indiqueront la zone d’impact et le timing de l’attaque.
Dernier point : à force d’attaquer la faiblesse d’un ennemi (distance ou contact), marquée par un compteur, vous pourrez déclencher des attaques combinées dévastatrices. C’est un système que j’ai trouvé très riche et au-delà de mes attentes. On n’a absolument pas le temps de s’ennuyer tellement il y a de moyens de venir à bout de l’ennemi.
Le système de combat s’avère très riche
Seule ombre au tableau, du moins à mes yeux : on atteint trop rapidement le niveau 100. Je n’aurais jamais imaginé dans un RPG si peu farmé l’expérience. Mais cela tient peut-être au fait que votre niveau ne fait pas tout. Vous serez aussi fortement dépendant de l’équipement que vous aurez soit glané en explorant, soit confectionné vous-même. Après tout, n’y a-t-il pas le mot « atelier » dans le titre ?
Crafting & Housing
La fabrique d’objets : un métier à plein temps
La collecte d’ingrédients, l’apprentissage de recettes et la création d’objets en tout genre tiennent une place prépondérante dans la série. Atelier Yumia n’y fait pas exception, et je l’ai appris à mes dépens durant ce test. Durant les premières heures, j’ai en effet peu utilisé le système, en raison d’un cruel manque de particules mémoires. À part l’alchimie rapide pour obtenir des objets utilitaires nécessaire à l’exploration ( balle, kit de réparations… ). Je me suis alors cassé les dents sur le second boss à cause d’un équipement obsolète. J’ai été victime, sans m’en douter, d’un bug qui empêchait l’apparition des flux de mana et des geysers me permettant leur collecte. Le bug résolu, j’ai ensuite entrepris d’améliorer mon équipement grâce aux matériaux collectés et aux recettes obtenues (quêtes, discussions, exploration, coffres secrets…). À partir de ce moment, j’ai découvert un jeu dans le jeu.

Merci pour le coup de main
Le système de fabrication est d’une incroyable richesse, mais il présente aussi une difficulté accrue, particulièrement si l’on souhaite réaliser des produits de haut niveau. Il repose sur l’utilisation de recettes qu’on pourra améliorer à partir des fameuses particules de mémoire (10 niveaux). Lorsqu’on débutera la recette, il faudra ensuite activer des noyaux d’alchimie en ajoutant progressivement des ingrédients pour provoquer une résonance. Plus on va avancer et débloquer des niveaux d’alchimie/qualité à l’aide de l’arbre de compétences dédié, plus les recettes vont devenir complexes.
C’est à ce moment-là que je me suis reposé sur le système de création automatique. Certes, cela peut gâcher le plaisir de certains, mais dans mon cas, il a été salvateur. J’ai apprécié confectionner, au moins quelques équipements, comme si j’étais un vrai alchimiste. Mais à la longue, j’ai fini par m’en lasser. Ajouter à cela que les explications sont denses, longues à intégrer et parfois complexes. En bref, le système automatique est un outil agréable pour les nouveaux venus dans la série ou ceux qui ne souhaitent pas se prendre la tête. Il offre une véritable flexibilité par rapport à la partie création.


Ma maison à moi !
Enfin, dernier point tout aussi important et qui risque de vous occuper des heures : le housing. Le jeu va en effet vous permettre d’installer des bases à divers endroits de la carte, en plus de votre atelier. Ces dernières prendront la forme de bâtiments à construire. Certains sont utiles à la confection (serre, entrepôt, etc.), d’autres, plus secondaires, pourront être personnalisés et meublés pendant des heures. Loin d’être qu’accessoires, ces bâtiments possèdent des niveaux de confort qui évoluent en fonction du mobilier disponible. Plus ce niveau est élevé, plus vous obtiendrez de récompenses.

Pour
- Système de combat intéressant
- Profondeur du personnage de Yumia
- Artistiquement très propre
- Facilité de synthèse bienvenue
- Exploration au coeur du jeu
- Entièrement en français
Contre
- Système de synthèse complexe
- Techniquement à la traine
- Des bugs pénibles ( zone de mana, particule, interface )
Atelier Yumia
Résumé
Atelier Yumia est sans aucun doute une très bonne porte d’entrée dans la série. Il présente une protagoniste et un univers intéressants, même si l’histoire se révèle être bien plus sombre qu’à l’accoutumée. Tandis que le nouveau système de combat s’inscrit dans l’élan de modernité des séries de RPG à succès, avec une proposition riche en fonctionnalités. Enfin, la confection, cœur de la série, nous permettra de nous prendre pour de vrais alchimistes en herbe, tout en proposant une certaine souplesse pour les nouveaux venus et ceux qui ne souhaitent pas pleinement s’investir. Je pense qu’en lisant ces lignes, vous l’aurez compris, mais Atelier Yumia m’a complètement conquis.