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Test – Dreams of Another – Rêver n’a jamais été aussi long.

  • Pampa Poulpe 
Temps de lecture : 5 minutes

Laissez-vous porter par notre test de Dreams of Another, le nouveau voyage imaginé par Q-Games, le studio de Kyoto à l’origine de la série PixelJunk. Lancé le 10 octobre 2025 sur PS5, avec compatibilité PS VR2 mais aussi sur PC via Steam, le jeu nous propose un voyage onirique dans un monde très particulier. Peut-on rêver sans somnoler ? La réponse ci-dessous.

Test réalisé sur PS5 Pro à l’aide d’une clé numérique envoyée par l’éditeur que nous remercions !

Dans le brouillard onirique.

Au premier coup d’œil, Dreams of Another propose un scénario assez curieux, qui se déploie à travers des fragments de rêves et d’univers oniriques.

En premier lieu, nous suivons sur quelques pas un soldat errant, confronté à son incapacité à tirer. Mais rapidement nous passons à un homme en pyjama qui explore des mondes brumeux, ou plutôt des rêves faits de particules. On y trouve un mélange de poésie et de mystère, avec pour fil conducteur la relation ambiguë entre création et destruction… Tout en restant assez flou.

Si chaque personnage rencontré dans ces minis chapitres a sa petite phrase à nous offrir… Dans Dreams of Another, les dialogues des objets jouent un rôle crucial pour reformuler la mémoire du monde. Chaque objet, qu’il s’agisse d’une porte, d’un arbre ou d’autres éléments du décor, possède sa propre voix, ses sentiments et ses souvenirs. Ces échanges ne se limitent pas à une simple description. Derrière toutes ces lignes parfois un petit peu loufoques ou d’une certaine tristesse, nous avons là une invitation à réfléchir sur la signification de ces objets. Sur leur place dans la vie des personnages, et sur les histoires humaines qu’ils portent…

Est-ce une part du scénario ou du gameplay finalement ? Les deux vont si bien l’un avec l’autre.

Tirer sur tout ce qui… ne bouge pas, ou presque

Le gameplay de Dreams of Another se révèle à la fois simple et singulier.

Armé d’un fusil aux balles illimitées, notre bonhomme en pyjama tire sur des nuages de particules pour créer et façonner l’environnement autour de lui. Un message d’une singulière force ? Une arme qui dessine les contours d’un rêve, qui rend sa beauté à des decors colorés…

Rapidement, on engage des dialogues avec des personnages étranges comme le clown, le poisson, ou le soldat errant. Ce dernier proposant même du troc permettant d’obtenir des grenades et un bazooka, armes, elles, limitées en nombre. Mais les « énigmes », si on peut appeler ça ainsi, restent très basiques, et le rythme, lui, est extrêmement lent.

En effet, au bout de quelques minutes, le rêve dans lequel on évolue s’achève soudainement pour céder la place à un autre fragment, complètement différent niveau couleur et ainsi de suite.

Ce principe, s’il est original, finit par rendre le gameplay répétitif et monotone, surtout une fois passée la nouveauté de tirer sur ces particules colorées. En à peine quelques minutes, on a vite fait le tour des actions possibles. Et pour ceux qui ne sont pas captivés par l’histoire, l’excitation diminue rapidement.

Au fil des 8-9 heures de jeu, ma patience a été mise à rude épreuve. Et j’avoue avoir souvent ressentit le désir que cette odyssée onirique s’achève enfin. Ce gameplay minimaliste, (quoiqu’immersif et curieusement satisfaisant !) se distingue plus par son concept poétique que par son dynamisme.

Comme dans un rêve ?

Si je n’ai pas plus que ça réussi à accrocher au charme philosophique du scénario, la direction artiste du jeu est tout simplement magnifique.

Nous avons là, un style qui n’appartient qu’à lui ! Une ingestion totale d’une technologie appelée « Point Cloud » composée de milliers de particules toutes plus belles et étranges les unes que les autres. En gros, ces particules qui flottent, de toutes tailles, formes, transparences, se regroupent pour former tout ce que vous pouvez imaginer : des maisons, des arbres, des personnages… et même des choses complètement abstraites, tout ça en vrac mais avec une fluidité apaisante qui attire vraiment l’œil.

On sait tous que dans la réalité, les rêves, c’est souvent flou, non ? Et bien, cette technologie capture parfaitement cette sensation : des formes floues, colorées, qui s’entrelacent, comme si on regardait un rêve.

Dommage que les musiques ne soient pas du tout en harmonie avec cette ambiance onirique. Ça ne m’arrive pas très souvent mais j’avoue avoir joué sans le son pour y préférer ma playlist personnelle, aïe.

Dreams of another, un test qui m’a fait somnoler

Dreams of Another est sans conteste une sorte d’ovni vidéoludique. Un jeu à part qui se démarque par son style visuel unique et son univers onirique fascinant. Pourtant, malgré toute cette beauté et cette richesse colorée, il lui manque ce petit quelque chose qui aurait pu empêcher qu’il ne devienne trop abstrait. Voire franchement fatigant à la longue. C’est un peu comme contempler une œuvre d’art sans rien y connaître. Le gameplay, flirtant dangereusement avec un walking simulator très épuré, ne propose pas assez de défis ou de dynamisme pour vraiment captiver sur la durée. Pour ma part, j’ai eu beaucoup de mal à m’accrocher. Et à vraiment m’y repérer, perdu dans cette mer de particules magnifiques, mais trop… vaporeuse. En résumé, un voyage visuel bluffant, mais une expérience qui demande une patience d’ange, au risque de laisser certains frustrés ou déconcertés.

Pour

  • Un petit écho à Flow, à Flower aussi.
  • Une DA unique, vraiment magnifique

Contre

  • Répétitif au possible
  • Décousu, on perd rapidement le fil
  • Beaucoup trop lent

Dreams of Another

PampaPoulpe

Scénario
Graphismes
Gameplay
Intérêt

Conclusion

Si la DA m’en a mis plein les yeux, le jeu en lui-même m’a laissé de glace… J’aime beaucoup l’idée de donner la parole à notre quotidien mais ici il y a beaucoup trop de choses qui font rapidement fondre mon intérêt. Un jeu à découvrir à petit prix avec l’esprit bien ouvert mais surtout pas en pleine nuit après une longue journée.

3.1