Le 4 septembre 2025, les enfers s’ouvrent enfin sous nos pas avec la sortie de Hell is Us, la nouvelle pépite de Rogue Factor, éditée par Nacon. Disponible sur PlayStation 5, Xbox Series X/S et PC, ce titre propulsé par l’Unreal Engine 5 nous entraîne au cœur de Hadea, une terre ravagée où mystère et horreur se confondent ! Avez-vous survécu sans map dans cet univers si singulier ? La réponse dans notre test de Hell is Us !
Test réalisé sur PS5 Pro à l’aide d’une clé numérique envoyée par l’éditeur que nous remercions.
Un sociopathe en enfer ?
Le récit de Hell is Us s’ouvre comme un thriller psychologique, avec une introduction pour le moins agressive. À peine deux pas dans la cinématique d’ouverture et nous voilà déjà attaqués visuellement par un bien vilain personnage qui nous tient en captivité. Il est laid, il est méchant. Et en plus il veut des réponses que nous allons, bien malgré nous, lui donner.

Parce que oui ! Ce que l’on découvre rapidement, c’est que notre épopée n’est pas vécue en direct, mais racontée par Rémi lui-même. Des confessions arrachées par une espèce de sérum de vérité au dosage incertain, mais plutôt efficace si vous voulez mon avis.

Ainsi, nous voilà au début du périple du fameux Rémi. Un ancien soldat de l’ONU qui revient dans son pays natal, Hadea. Une nation coupée du monde, ravagée par une guerre civile et surtout gangrenée par des créatures sans visage, fruits d’une Calamité surnaturelle dont personne ne semble comprendre l’origine. Je ne vous apprends rien ici, c’est la base du synopsis. Pourtant, passé le tâtonnement du début, la première rencontre avec les créatures, l’obtention de notre drone et d’une arme capable de nous faire survivre… il est l’heure de se mettre à table et de commencer à ouvrir grand les yeux.

Les actes.
Si le jeu est découpé en 3 acte, l’Acte 1 joue le rôle d’une gigantesque mise en place. On pourrait grossièrement parler d’un long tutoriel. Mais c’est bien plus que ça. Le scénario nous plonge sans chichis dans un univers chaotique et corrompu qui rappelle sans mal le titre du jeu. La désolation est littéralement partout. Dans un monde qui m’a sensiblement évoqué Fallout, The Last of Us, avec des décors mystérieux dignes d’Elden Ring.
C’est assez difficile de parler de Hell is Us en donnant des comparaisons tant le jeu est unique en son genre. Avec une introduction glaçante et un visuel superbe, entre Dark et Severance, j’ai vite abandonné mon scepticisme pour me plonger totalement dans l’aventure. Car la véritable mission de Rémi n’est pas seulement de survivre à ce chaos ou de retrouver ses parents, vous vous en doutez bien ! Il doit endosser un héritage qui dépasse de loin le simple cadre familial. Très vite, l’ambiance nous ramène aux sensations déroutantes d’un Karma: The Dark World. Où l’on sent qu’on va se faire retourner le cerveau à chaque nouveau pas dans ce monde fissuré.


À la guerre comme à la guerre
Comme annoncé dès le départ, Hell is Us tranche radicalement avec les codes actuels. Pas de carte détaillée, pas de mini-map, aucun marqueur à l’écran. À une époque où l’on souffle très fort à la vue de taches de peinture jaune criardes partout. Ici, rien ne nous tient la main en dehors des carillons du tutoriel ! J’ai un sens de l’orientation extrêmement douteux dans l’univers gaming. Et je vous avoue ici avoir passé énormément de temps à apprendre les zones pour me répéter ! On avance à l’instinct, dans un dépaysement total, et la seule aide visuelle reste la grande carte, utilisable uniquement pour se déplacer via notre véhicule. Ce dernier n’est d’ailleurs pas qu’un simple moyen de transport. Il sert de hub mobile, un QG sur roues où l’on peut analyser les objets récoltés, grâce à notre coéquipière, pour en apprendre davantage sur le lore. Mais aussi pour qu’elle nous découvre de précieux codes de portes antiques aka « chambres de savoirs interdits » !



Et c’est là que le jeu se montre particulièrement généreux. Les énigmes sont partout, disséminées dans les bâtiments, les ruines, à même le sol. La plupart restent relativement simples. Mais elles demandent toujours un certain investissement et une observation attentive. On ressent également cette sensation délicieuse (et frustrante !) d’avoir trop de portes pour trop peu de clés ou l’inverse. On est donc constamment obligé de réfléchir, de revenir sur nos pas et de décider où concentrer nos efforts. Je n’apprécie généralement pas ça. Curieusement ici, j’ai tout simplement adoré.


La gloire du combat
Sur le terrain, la survie repose avant tout sur une barre d’endurance cruciale. Comme bon nombre de jeux de notre époque, chaque attaque, chaque esquive, chaque parade la consomme. Et moins on a de vie, plus elle se réduit en se calquant dessus. Une fois vidée, Rémi tombe en état de fatigue, vulnérable et obligé de temporiser. Joué en difficulté normale, j’ai senti une progression nette : les combats paraissent simples au début, mais deviennent vite rigoureux et exigeants, surtout contre les ennemis de niveau 3. Ce n’est pas un pur souls-like, mais la tension est bien présente ! Le jeu propose d’ailleurs plusieurs niveaux de difficultés qui changent radicalement le jeu. (J’ai essayé tous les changements possibles pour retourner au normal ensuite.)


Heureusement, on dispose de plusieurs styles d’armes. L’arme rapide, la hache, la claymore, toutes améliorables à la forge. La liste des compétences est vraiment intéressante ! On peut tout miser sur l’encaissement des coups, le soin, l’attaque ! Les sensations de combat sont variées. Et c’est tant mieux, car les ennemis bien que peu variés ont plus d’un tour dans leur sac !



Le drone, quant à lui, devient un outil indispensable, capable de distraire les ennemis ou de se renforcer via des modules qui débloquent de nouvelles compétences comme l’onde choc, une charge en avant, un tourbillon ! C’est bien pratique puisque le décors lui elle en veut à notre pauvre Rémi. Les dégâts de chute sont punitifs, et l’eau est létale. Rémi ne sait pas nager, ce qui signifie une mort instantanée si l’on s’aventure trop près d’une rivière ou d’un lac… Faites bien attention quand vous attaquez des ennemis sur le bord.

Et après le combat, l’univers
Entre deux affrontements, Hell is Us surprend aussi avec un système de bonnes actions : on croise des survivants qu’on peut sauver… ou pas. L’échec est possible, et j’ai eu la mauvaise surprise de voir certains PNJ périr faute d’avoir agi à temps, un poids narratif qui renforce la dureté de ce monde.

Anomalie supplémentaire dans cet univers déjà plus que complet : les failles temporelles. Énormes dômes semblables à des champignons magiques, tantôt en plein milieu de la carte, tantôt confinés dans une grotte. Un mystère qui intrigue dès le début et dont la réponse arrive assez vite (que je vais garder pour moi). S’en approcher n’est pas dangereux, mais pour y pénétrer, il faut d’abord vaincre un certain nombre d’ennemis liés, appelés « gardiens de la faille ». Il faudra patienter jusqu’à une certaine rencontre scénaristique pour découvrir comment y mettre fin.


Enfin, pour les amateurs de complétion, le jeu propose une double chasse aux collectibles : des fragments de lore qui enrichissent la mythologie de Hadea, et… des casquettes (oui, des casquettes). Un petit clin d’œil décalé qui contraste avec la gravité ambiante.


Le plaisir de se perdre
Un point particulier que j’avais vraiment hâte d’aborder dans mon test, c’est l’ambiance si particulière de Hell is Us. Oui, ça tape extrêmement fort. Le jeu adopte un format semi-open world travaillé avec un soin tout particulier.
Je ne sais dire combien d’heures j’ai passées à errer ici et là, à m’émerveiller de la richesse des zones à chaque nouvelle découverte ! Des marais, un champ de fleurs au bord d’un lac, une ville noyée dans le sang et la fumée épaisse digne du brouillard des rues de Silent Hill, une forêt à peine habitée… Et ce ne sont que quelques exemples des nombreuses zones disponibles ! Sans compter les ruines souterraines, les palais enfouis, les arènes cachées… Hell is Us est l’un des jeux les plus généreux que je connaisse, proposant des environnements à couper le souffle où il est presque impossible de ne pas se perdre.



Les zones sont extrêmement variées, chacune avec sa propre identité visuelle et sonore, et procurent cette impression de liberté délicieuse qui donne envie d’errer des heures durant… malgré quelques petits accrocs. Car oui, l’absence de saut et certains murs invisibles un peu absurdes (un simple bidon ou une vitre déjà brisée qui nous bloque net) rappellent qu’on est malgré tout dans un cadre balisé. Heureusement, les jeux de lumière somptueux et les paysages magnifiquement travaillés compensent largement, même si l’on note parfois des temps de chargement de textures un peu longs.




Avec du bonheur dans les oreilles
Mais le vrai coup de cœur vient des OST, tout simplement sublimes. Une bande-son aussi variée que les zones, qui puise dans des inspirations à la Ben Frost et convoque des élans mélancoliques dignes de Silent Hill 2, bercés par le clapotement de la pluie et les hurlements déchirants des créatures… C’est bien simple, j’ai déjà envie d’avoir cette pépite en vinyle dans ma collection.
Côté doublage, j’ai fini par basculer en version originale après la toute première scène, à cause d’un problème de synchronisation labiale en français et d’animations faciales qui tressautaient. Et je ne regrette rien : les voix anglaises sont d’une justesse remarquable et s’intègrent parfaitement à l’atmosphère lourde et envoûtante du jeu.




Le retour en force d’un genre perdu : la véritable exploration
Je n’ai clairement pas réussi à rendre hommage à la merveille qu’est Hell is Us dans ces lignes, parce qu’honnêtement, il faudrait une bonne demi-heure de lecture pour tout raconter. On a là un jeu incroyable, travaillé avec soin pour perdre le joueur de la meilleure des façons. De quoi réconcilier tout le monde avec les open world libres, sans prise en main forcée. Mais aussi avec les bons vieux aller-retour pour une clé ou une bouteille de lait. Des lieux merveilleux, des dédales à devenir zinzin, une aventure à entreprendre en exploration totale ou en ligne droite pas si douteuse que cela…
J’ai passé presque 70 heures dessus, et à l’heure où j’écris ce test, Hell is Us ne m’a pas encore livré tous ses secrets. C’est dire. La caméra demanderait à être perfectionner, le ciblage des ennemis aussi, surtout pour l’utilisation des capacités frontales ! Un journal des coffres à clés lymbiques aurait été le bienvenu aussi mais… Pour moi, c’est clair : je tiens mon GOTY 2025, ni plus ni moins.
Pour
- Des niveaux de difficulté variés
- Aucun repère, un vrai bonheur
- Un univers travaillé comme rarement
- Une exploration unique
- La bande-son est magique
Contre
- Un bestiaire peu varié
- Quand on est perdu… on est vraiment perdu
- Un schéma un tantinet répétitif
- Le verrouillage d’ennemis un peu capricieux
- Quelques bugs de textures
Hell is us
Conclusion
Une aventure sans filet qui laisse rêveur tant il est soigné. Accessible à toutes les personnes rêvant d’une véritable épopée à l’immersion totale. Je le recommande les yeux fermés et sans concession !
