
Annoncé dans le cadre du Wired Direct ’24, fin avril, KARMA: The Dark World nous a été vendu comme un jeu d’horreur psychologique aux influences très variées. Signé Pollard Studio dont c’est le premier jeu et publié par Wired Productions. Il débarque enfin en ce 27 mars 2025 sur PS5 et PC : Steam, Epic Games Store. Une demo est disponible depuis le 16 Mars pour se faire un avis manette en main ! Notons que les joueurs Xbox Series X/S devront quant à eux patienter un peu plus longtemps. La date de sortie sur cette plateforme n’ayant pas encore été dévoilée. Qu’est ce qu’on a pensé de notre immersion dans ce monde dystopique ? La réponse dans ce test de Karma the Dark World.
Test réalisé sur PS5Pro en une dizaine d’heures via une clé dématérialisée fournie par l’éditeur que nous remercions.
Un plongeons dans le « monde obscur »
Si les quelques résumés du jeu disponibles peuvent vous paraître flou, rétablissons la vérité. Bienvenue en 1984, dans une Allemagne de l’Est alternative où la Leviathan Corporation impose son ordre implacable. Surveillance de masse, lois oppressives, drogues psychotropes et illusion d’une utopie parfaite qui ne fait pourtant envie à personne. Le contrôle est absolu. Mais derrière cette façade, une vérité plus sombre attend d’être révélée. Et c’est à nous, dans la peau de Daniel McGovern, de mettre en lumière l’envers du décor.
KARMA: The Dark World nous offre donc la possibilité d’incarner un agent d’élite de ROAM. Capable de littéralement plonger dans l’esprit des suspects. De retracer leurs pas et de démêler les fils de la vérité pour mener ses enquêtes. Mais quoi de plus fragile qu’un esprit malmené par les émotions ?

La balade de Daniel.
Le jeu nous propulse sans chichi dans la peau de notre supposé héros. Hop, pas de cinématique interminable, de blabla qui peut décourager. Dès l’instant où on ouvre les yeux. La longue liste de nos questions peut commencer et croyez moi, elle sera longue.
Après un rapide coup d’œil dans le miroir, (où notre personnage ne se limite pas à une sombre tâche pixelisée sur une surface sale) il est temps… de paramètre le jeu. L’acte 1 débute avec les réglages audio et visuel du jeu. Comme si notre brave Daniel devait se remettre les pendules à l’heure avant d’aller bosser. Alors, des questions ?


Globalement le jeu se sépare en trois chapitres. Chacun centré sur un personnage différent : Sean, Rachel et Daniel. Le gameplay est simple, commun à tous les walking-simulator : Vue à la première personne, Marcher, courir, ramasser des informations et résoudre quelques énigmes. Le gameplay n’est qu’un outil, un langage nécessaire pour donner forme à l’expérience vidéoludique. Mais il ne constitue pas le cœur du jeu. Ici, ce n’est pas la mécanique qui prime. Mais la réflexion qu’elle suscite et l’implication émotionnelle du joueur. Chaque action n’est qu’un prétexte pour plonger dans une narration qui interroge, qui trouble, qui ébranle. Le véritable enjeu n’est pas de maîtriser un système unique et propre à Karma. Mais de ressentir, de comprendre. De s’immerger dans un univers qui dépasse le simple cadre ludique pour toucher à quelque chose de plus profond, de plus intime.




Quand l’ambiance suffit.
Je suis de celles qui pensent que l’ambiance visuelle et sonore d’un jeu suffit à maintenir l’attention. Pour KARMA: Dés les premiers pas, aucun retour en arrière possible. J’ai retrouvé le même effet qu’à ma rencontre avec l’agent spécial du FBI Dale Cooper (Twin Peaks – David Lynch). Ce petit frisson curieux qui force à regarder derrière soi. Des petites particules de poussières dans l’air à l’eau ruisselant sur les vitres. De la lourdeur de nos pas a l’étroitesse des couloirs aux tableaux ordonnant toujours la même chose. Qui pouvait penser qu’un endroit aussi banal qu’un simple motel pouvait renfermer une telle infrastructure ?



Si tout au long du jeu, certains y verrons l’influence du travail de Hideo Kojima et surtout de feu-David Lynch. Par son ambiance onirique et le look psychédélique de certaines scènes. Comme si la réalité et l’imaginaire fusionnaient en un glitch permanent, offrant une expérience aussi énigmatique et déstabilisante qu’une partie de Twin Peaks en mode réalité virtuelle ou d’un Mulholland Drive version rétro-gaming. J’y ai personnellement retrouvé l’ambiance que j’affectionne particulièrement de Sam Lake. Un superbe mélange entre Control et Alan Wake 2 se mêlant adroitement au roman de George Orwell : 1984 avec une touche de Observer : System Redux.




Retour sur mon échappée dystopique.
J’ai totalement été happé par l’univers de KARMA: The Dark World. Pollard Studio nous offre un premier jeu soigné, inspiré des plus grands. C’est un jeu à faire seul, dans le noir, casque sur les oreilles. L’ambiance y est parfaite. À aucun moment on ne s’en trouve déconnecté. L’expérience est assez courte et en même temps justement dosée. Les émotions touchent, réellement. Le dégoût est là, mêlée à la compassion et à la crainte de cette façon d’exister qui n’a plus rien d’humain. Tout s’enchaîne très vite. Mais avec une certaine fluidité appréciable. Quand bien même le gameplay se résume en trois touches, ça n’a rien de mécanique. Daniel se perd et nous aussi ! Le cœur de Daniel s’emballe, se brise, c’est aussi notre cas.


KARMA: The Dark World ne cherche pas à ménager le joueur. Il lui impose la vision d’un monde douloureux dénué de liberté. Amatrice de dystopies, j’y ai retrouvé les cartes habituelles mais amenées différemment. À l’image de « Nobody Wants to Die » que j’ai adoré, je prendrais plaisir à retourner sur Karma. Pour trouver les deux collectibles manquants à mon épopée pour un petit platine ! Chose facilité par la sélection de chapitres.




Pour
- La scène post-crédits
- Sam Lake + David Lynch
- Des références à la pelle
- Les doublages anglais
- La bande-son superbe
- Les émotions
- L’ambiance parfaitement maîtrisée
Contre
- Les temps de chargement un tantinet long
- Les énigmes peu travaillées
- Pas de pause durant les cinématiques
Karma The Dark World
Résumé
KARMA: The Dark World ne cherche pas à ménager le joueur. Il lui impose la vision d’un monde douloureux dénué de liberté. Amatrice de dystopies, j’y ai retrouvé les cartes habituelles mais amenées différemment. À l’image de « Nobody Wants to Die » que j’ai adoré, je prendrais plaisir à retourner sur Karma.