Test – Legacy of Kain Soul Reaver 1 & 2 Remastered

Temps de lecture : 6 minutesQuand on parle de vampire et de jeu vidéo, on pense souvent à Castlevania. Cependant, vers la fin des années 90, Crystal Dynamics éditait une autre franchise vouée à devenir légendaire : Legacy of Kain. Alors que cette pépite soufflera sa trentième bougie en 2026, nous redécouvrons un quart de siècle plus tard deux de ses suites avec la compilation Legacy of Kain Soul Reaver 1 & 2 Remastered. Un retour en force pour Raziel? Où une saga qui aurait dû mériter le repos éternel? Réponse dans ce test réalisé sur Xbox Series à partir d’une version numérique fournie par l’éditeur que nous remercions.

Blood Omen: Legacy of Kain – Les origines

Tout débute en 1996 avec un jeu d’action aventure développé par Silicon Knights et édité par Crystal Dynamics en 1996 sur PlayStation et PC : Blood Omen: Legacy of Kain. Cette quête nous propulse à Nosgoth. Un royaume dirigé par un Cercle des Neuf, gardiens des  piliers au centre du monde. Chacun d’entre eux a une particularité élémentaire mais se rapporte aussi au temps et à la mort. Cet équilibre va être fragilisé lors du meurtre d’Arielle, gardienne du pilier de l’équilibre. Sur la même période, un jeune noble du nom de Kain se fait sauvagement assassiner. Mortanius, un nécromancien qui est également gardien, lui offrira la vengeance qu’il mérite. Revenant sous la forme d’un vampire, sa soif de sang lui permettra de tuer ses bourreaux. Mais elle va aussi le plonger dans une machination qui provoquera la chute de son monde… Ainsi débutait cette saga légendaire. Je ne peux que vous recommander de débuter par ce premier opus pour une meilleure compréhension de l’histoire. Le jeu est disponible sur PS4/PS5 et GOG pour les curieux. Au fil des années, nous retrouverons Kain dans quatre autres jeux :

• Legacy of Kain : Soul Reaver
• Blood Omen 2: Legacy of Kain
• Legacy of Kain : Soul Reaver 2
• Legacy of Kain : Defiance

Le conflit opposant Kain et Raziel s’achèvera en 2003 lors de la sortie de Defiance. Nos héros nous laisseront ensuite plus de vingt ans sans nouvelles, jusqu’au remaster des deux jeux que nous vous présentons aujourd’hui. Et dont nous vous avions parlé lors de la publication du calendrier des sorties gaming de décembre.

A propos de Legacy of Kain Soul Reaver 1 & 2 Remastered

Aux commandes de Legacy of Kain Soul Reaver 1 & 2 Remastered, nous retrouvons Crystal Dynamics mais c’est par Aspyr Media que le jeu a été édité. La compilation est disponible sur PC (Steam), PS4/PS5, Xbox One/Xbox Series au prix de 29,99€ depuis le 10 décembre. Un prix tout à fait correct vu le prix exorbitant de certains remasters (coucou The Last Of Us). Une fois sur le menu, le choix est donné aux joueurs d’opter pour l’un des deux jeux de la compilation. Côté options, nous avons droit à une version française intégrale mais aussi le choix entre les nouveaux graphismes et la version originale. Le tout commence plutôt bien. Vous ne trouvez pas? Bonne nouvelle pour les fans de la licence, nous avons également droit à une pléthore de bonus. Parmi eux, on retrouve:

• Une galerie d’images
• La bande originale des deux jeux
• Des niveaux inédits
• …

Une compilation riche en termes de contenu, ce qui risque de faire plaisir aux fans. Et permettra aux nouveaux venus de mieux comprendre l’histoire.

L’histoire de Legacy of Kain : Soul Reaver

Soul Reaver débute 1500 ans après les événements de Blood Omen : Legacy of Kain. L’humanité n’est plus, Nosgoth a été dévasté suite aux (mauvaises?) décisions de Kain. Les vampires règnent désormais en maître, s’étant élevés au rang de divinités. Premier né et lieutenant du terrible vampire, Raziel a eu la malchance d’évoluer avant son maître. Déployant ses ailes pour lui montrer, il plonge ce dernier dans une colère noire. Fou de rage, Kain décide de lui arracher et de le jeter dans le lac des morts où il sera tourmenté pour l’éternité. Cependant, Raziel est ressuscité par l’Ancien, une entité ancienne et puissante. Revenu sous la forme d’un spectre dévoreur d’âmes, il va alors pouvoir à son tour exercer sa vengeance. Mais entre-temps, Nosgoth a continué sa chute. Kain ne sera, à sa grande surprise, pas le seul ennemi auquel il sera confronté…

Graphismes et gameplay

Manette en main, on prend plaisir à retrouver cet univers sombre et gothique qui fait le charme de la licence. Visuellement, il ne faut pas oublier que nous sommes sur un remaster et non un remake. Le jeu n’a donc pas été refait de A à Z, mais a bénéficié d’un lifting le rendant plus agréable à l’oeil. Contrairement à Little Big Adventure Twinsen’s Quest (dont vous pouvez retrouver le test ici). Ce choix est donc justifié, mais je préfère vous avertir afin d’éviter d’éventuelles critiques sur cet aspect du jeu. Le jeu se veut plus lumineux, les textures ont été retravaillées. Ce qui le rend d’autant plus immersif. Même si l’aspect pixellisé persiste dans certaines séquences cinématiques ou durant les phases de jeu. Côté gameplay, rien n’a changé à proprement parler si ce n’est la fluidité améliorée dans les déplacements de Raziel. Une belle plus plus value pour le jeu qui est axé sur la résolution d’énigmes et le combat. L’aspect répétitif de certaines énigmes persiste ce qui risque de lasser quelques joueurs. Mais le plus gênant réside dans les caprices de la caméra qui risque de vous en faire baver lors de certaines séquences en hauteur. J’ai du m’y reprendre à plusieurs fois pour trouver le bon angle lors d’une énigme dont j’avais compris de base les mécaniques. On retiendra également une bande son toujours aussi magistrale. Mais aussi la présence des voix originales dont le doublage, d’acteurs talentueux comme Michael Bell (Raziel) et Simon Templeman (Kain). Côté combats, la caméra reste l’une de mes bêtes noires! Une pression sur la touche haut du pad directionnel (il paraît) vous permet de verrouiller la cible. Mais cette fonctionnalité n’étant pas toujours au taquet, vous risquez de prendre de belles raclées. Sachant que le gameplay a conservé sa rigidité d’antan. Et vous ne pourrez pas contrer ou esquiver.

La diversité au coeur du lore

La diversité du monde de Soul Reaver reste l’une de ses plus grandes forces. On prend plaisir à découvrir les différentes régions de Nosgoth. Qui se dévoilent dans le monde réel mais aussi dans le monde spectral. Raziel pourra alterner entre les deux afin de progresser dans sa quête. Le tout, proposant des zones variées et un bestiaire radicalement opposé. Les boss n’ont rien perdu de leur superbe. Redécouvrir nos anciens frères d’armes sous des formes parfois abominables reste jouissif. Cependant, certains affrontements feront appel à votre matière grise pour ne pas passer de vie à trépas trop rapidement. Il sera également possible d’améliorer la constitution de Raziel en dénichant les différentes glyphes. Ces dernières permettront d’améliorer sa santé, mais aussi la Soul Reaver, l’épée de Kain qui selon la légende serait possédée et se nourrirait de l’âme de ses victimes. Soul Reaver 2 reste dans la continuité de son aîné. Nous retrouvons notre héros toujours à la poursuite de Kain. Le scénario nous emmènera cent ans avant le premier opus et dans d’autres failles temporelles. Un plaisir de continuer l’aventure qui est assez similaire. Si ce n’est l’ajout de nouvelles armes et (enfin) d’une touche de blocage qui aide grandement durant la progression. On regrettera cependant sur le fond un aspect un peu plus linéaire. Ce qui n’en fait pas un mauvais jeu mais pourra décevoir les explorateurs de Nosgoth. En terme de durée de vie, comptez une grosse vingtaine d’heures pour voir le bout des deux aventures. L’ajout de succès/trophées permet aussi de tenter de relever des défis parfois solides. Ce qui prlonge quelque peu une expérience déjà solide de base.

Un remaster qui vaut le détour?

Tout en restant fidèle à ses origines, Legacy of Kain Soul Reaver 1 & 2 Remastered parvient à préserver l’héritage de cette franchise culte. On prend plaisir à redécouvrir ces deux opus emblématiques. Même si l’on regrette quelques défauts, mais qui font partie intégrante de la mouture de base. Un remaster qui vaut clairement le détour et qui nous offre un superbe retour vers le passé. Reste juste à espérer que les autres opus de la franchise auront droit à leur propre refonte.