Aller au contenu
Accueil » Test – Lonely Mountains: Snow Riders – une balade pas si zen

Test – Lonely Mountains: Snow Riders – une balade pas si zen

  • Pampa Poulpe 
Temps de lecture : 5 minutes

Il fait chaud, il fait beau, pourquoi ne pas tester un petit jeu dans la glace et le froid ? Lonely Mountains: Snow Riders est un jeu de descente en ski en vue isométrique, mêlant exploration, adresse et sensations fortes en solo ou en ligne. Développé par Megagon Industries et édité par Thunderful Publishing. Il est sorti le 21 janvier 2025 sur PC (Steam) et Xbox Series/One ! (Ou dispo dans le Xbox Game Pass, au choix). Spin-off hivernal du très acclamé Lonely Mountains: Downhill, il troque les VTT contre des skis et propose des montagnes gelées à dévaler avec style… ou maladresse. On voit dit tout dans ce Test de Lonely Mountains: Snow Riders !

Test réalisé à l’aide d’une clé envoyée par l’éditeur que nous remercions !

Trailer du jeu

Le silence blanc

Soyons clairs : il n’y a pas de scénario, et honnêtement, c’est un soulagement. Pas de monologue existentiel, pas de rival juré, pas de médaille à décrocher pour sauver le monde. Juste toi, tes skis et une stabilité qui rend fou, mais ça c’est une option qui m’est réservée.

Lonely Mountains: Snow Riders ne t’humilie pas quand tu tombes (heureusement, sinon j’aurais désinstallé après 3 minutes). Mais il ne te glorifie pas quand tu réussis (même si, franchement, j’aurais bien mérité une médaille après certaines descentes). C’est un face-à-face tranquille, minimaliste. Reposant pour les plus doués, agressif pour les autres…

Mes skis, mes gamelles et moi

Skier c’est bon pour la santé

Je suis arrivée pleine de confiance en pensant avoir pas mal poncé Downhill, le jeu précédent, à l’époque… Je me disais que ce serait pareil, mais avec un décor givré ! Spoiler : non. J’ai confondu deux jeux (Downhill Domination) et je me suis retrouvée perdue devant mon écran.

Ma première descente a été un désastre glissant. Un Jean-Claude Dusse numérique tentant de planter le bâton… sans bâton. J’ai vite compris que Snow Riders est un jeu exigeant. Pas difficile en soi, très simple à prendre en main mais… quand ça ne veut pas, ça ne veut pas.

Le gameplay repose sur l’exploration de la piste invisible. Il n’y a pas de tracé réellement imposé. On dois trouver notre chemin. Le plus rapide, le plus fluide, ou juste le moins douloureux (ce fut souvent mon critère). Certains raccourcis sont évidents. D’autres, plus audacieux. Et d’autres encore… eh bien, disons que j’aurais dû les ignorer.

La gestion de l’élan, des freinages, et même la posture du skieur sont primordiales. Descendre tout droit, puis se recroqueviller pour gagner de la vitesse… c’est jouissif quand ça marche, mais totalement ridicule quand on termines en vol plané sur un rocher.

Et puis il y a les petits trucs que j’ai mis une éternité à comprendre, comme le fait de skier en marche arrière (oui, c’est possible) ou d’exécuter des tricks. Mais soyons honnêtes : j’ai passé tellement de temps à tomber que je n’ai pas eu l’occasion de m’y attarder. Peut-être un jour. Quand j’aurai arrêté de mourir tous les dix virages… Il faut relever aussi que la caméra n’aide pas forcément à rester stable. Parfois bloquée, d’autres fois carrément derrière le décors. Ça n’a pas aidé ma progression. (Comme si j’avais besoin de ça en plus…)

Les points et les modes

Lonely Mountains: Snow Riders propose plusieurs modes de jeu pour s’adapter à votre niveau de témérité (ou de maladresse, dans mon cas). En mode Campagne, chaque piste doit être débloquée en réussissant des défis chronométrés, avec un nombre de chutes limité — autant dire que j’ai dû faire copain-copain avec la neige avant d’y arriver.

Pour les plus sages le mode Zen permet d’explorer librement la montagne sans pression, avec la possibilité de placer des checkpoints à volonté. Côté scoring, le jeu récompense les meilleures performances en temps et en nombre de chutes, ce qui débloque de nouveaux parcours, équipements et défis. Si vous cherchez à briller dans les classements, il faudra affûter vos trajectoires… et vos nerfs.

Et même si le mode multijoueur est présent (jusqu’à 8 joueurs), je ne l’ai pas testé : mes amis ont préféré rester bien au chaud pendant que je me transformais en flocon humain.

Tranquillité dans la poudreuse

Graphiquement, si on aime le minimaliste le jeu est vraiment hyper plaisant. Pas dans le sens réaliste, mais dans le sens poétique. Le style est épuré, géométrique, presque abstrait parfois, mais chaque effet de neige, chaque reflet glacé, chaque trace laissée par une chute vient renforcer ce petit côté paisible. Ça détend curieusement.

Et que dire de la bande-son ? Il n’y en a quasiment pas. Juste le vent, la neige qui crisse, et tes skis qui hurlent au secours. Cette sobriété sonore est une vraie force : elle permet de se concentrer sur l’instant, de ressentir chaque mouvement. C’est presque reposant… jusqu’à ce qu’un rocher vienne ruiner toute la zen attitude du moment.

Mention spéciale au level design, vraiment bien fichu. Les montagnes semblent vivantes, organiques. Les caméras sont fixes, oui, mais jamais gênantes. Elles suggèrent, elles guident. J’ai souvent eu l’impression d’avoir découvert un raccourci toute seule… alors qu’en réalité, tout avait été placé là pour me pousser à l’explorer. Ça c’est vraiment top.

La bronzée a fait du ski

Lonely Mountains: Snow Riders, c’est un paradoxe délicieux : un jeu difficile, exigeant, punitif… mais aussi reposant, poétique, lunaire. Il m’a appris la patience… Non je plaisante, je me suis arrachée les cheveux et j’ai cumulé assez de points de chute pour annuler toutes mes courses.

Si vous cherchez un jeu compétitif, frénétique ou réaliste : passez votre chemin. Mais si, comme moi, vous aimez les expériences un peu à part, où le plaisir vient du chemin plus que du résultat, alors Snow Riders risque de vous accrocher pour quelques heures. Même si vous passez 80 % du temps face contre neige. Le mode zen sera alors votre meilleur ami ! À voir en multi-joueurs si ça change un petit peu l’expérience.

Pour

  • Le côté minimaliste sans prise de tête
  • La tranquillité de la montagne

Contre

  • Peu de rejouabilité en dehors du mode zen
  • La prise en main

Lonely Mountains: Snow Riders

PampaPoulpe

Gameplay
Graphisme
Intérêt
Scénario / Ambiance

Conclusion

Même si Lonely Mountains: Snow Riders n’est clairement pas un jeu taillé pour moi, entre mes virages ratés, mes gamelles à répétition, j’ai tout de même su apprécier l’expérience. Il y a quelque chose de très pur dans cette façon de récompenser l’apprentissage par l’échec, de laisser le joueur apprivoiser la montagne à son rythme. C’est un jeu qui ne cherche pas à plaire à tout le monde, mais qui touche juste, dans sa simplicité, sa rigueur et sa poésie glacée. Alors non, je ne deviendrai jamais Pinturault, mais glisser quelques minutes dans ce paysage figé m’aura fait du bien.

3.8