Test – Lost Records Bloom & Rage, Une formule arrivée à maturité

Test – Lost Records Bloom & Rage, Une formule arrivée à maturité

18 février 2025 Non Par OursGamer
Temps de lecture : 6 minutes

C’est ce 18 février 2025 que sort la première partie, Bloom, du jeu d’aventure narratif développé par DON’T NOD ( nous vous en parlions dans ces lignes ). Les créateurs de « Life is Strange ». Le titre se déroule sur deux époques, 1995 et 2022 et nous propose de découvrir l’histoire de quatre adolescentes. Ces dernières se retrouvent 27 ans plus tard à la suite d’une promesse et d’un mystérieux événement qui a marqué leur jeunesse. Qu’avons-nous pensé de notre aventure en compagnie de Swann, Autumn, Kat et Nora ? La réponse dans ce test de la première partie de Lost Records Bloom & Rage.

« Test réalisé à partir d’une version numérique PlayStation 5 fournie par l’éditeur que nous remercions »

La naissance d’un groupe

Retrouvailles

Michigan 2022, dans la petite ville de Velvet Cove, Swann attend patiemment ses amies dans un bar. Elles se sont effectivement donné rendez-vous dans la ville de leur enfance suite à la réception d’un mystérieux paquet par l’une d’entre elles. Petit à petit elles se remémorent leur rencontre et les événements de l’été 1995 à la recherche d’éléments qu’elles auraient oubliés. C’est une période qui aura vu naître leur groupe Punk ainsi qu’une amitié indéfectible. Mais aussi des moments forts qui ont marqué leur vie. Je ne vous en dirai pas plus au risque de vous dévoiler l’intrigue. Sachez simplement que toute l’aventure est rythmée par une alternance fluide et bien réalisée entre moments présents et passés. L’objectif étant d’expliquer le but de cette mystérieuse réunion 27 ans plus tard. Lost Records Bloom & Rage révèle en effet, habilement, juste assez d’informations pour maintenir le mystère et nous pousser à aller au bout de l’aventure.

Le titre de Don’t Nod nous met dans la peau de la jeune Swann durant les années 90. Une gamine renfermée, maladroite et qui se lie difficilement aux autres mais qui va évoluer au contact de ses amies. Il nous présente qui plus est un groupe d’adolescentes américaines loin des clichés généralement utilisés. Effectivement ce ne sont pas des personnages lisses. Elles présentent chacune leurs soucis de jeune, leur envie de rébellion et de faire de nouvelles expériences. Cette volonté de créer des personnages réalistes se reflète même dans leur modélisation (acné, surpoids, apparence juvénile… ). On se sent vraiment proche d’elles et chacun d’entre nous pourra y reconnaître un fragment de son propre passé. Cela rend l’expérience d’autant plus immersive et nous ébranle parfois. Pour le trentenaire que je suis, les années 90 résonnent d’autant plus avec ma génération ce qui a accentué ce phénomène.

L’art de la narration

Bien entendu aventure narrative oblige, on retrouve le traditionnel système de dialogue à choix ( minuté, non minuté, sans obligation de réponse … ). Ceux-ci influenceront le déroulé de votre aventure. Soit en modifiant les liens que vous entretenez avec vos amies. Soit en marquant un tournant dans votre évolution en tant qu’adulte. Cela aura alors des répercussions sur le déroulé des événements mais aussi dans la manière dont les autres vous perçoivent. À noter que l’étendue des choix possibles sera parfois conditionnée à votre observation de l’environnement. Un élément de gameplay non négligeable. Durant ma première partie, puis ma seconde, je n’ai cependant pas constaté la présence de choix crucial qui modifierait l’histoire en profondeur. Au contraire la trame principale se joue et s’adapte par petite touche en fonction de ce qu’on décide de faire. Certes cela ne plaira pas à tout le monde, particulièrement en terme de rejouabilité, mais j’ai trouvé cette façon de faire plus naturelle et assez relaxante. L’avenir nous dira ce que la seconde partie fait de ces choix.

Derrière la caméra

En plus des phases narratives, vous allez être invité à explorer les lieux à la manière d’un jeu de type point & click. Le gameplay n’a ici rien d’innovant et sert principalement à se déplacer d’un lieu à un autre pour y effectuer quelques actions qui vont nous permettre de poursuivre le dialogue. On pourra faire l’impasse sur ces phases « d’exploration » et avancer en ligne droite mais elles contribuent néanmoins au lore. On va aussi croiser quelques énigmes, assez simples, au cours de l’aventure. Mais rien de mémorable.

Cependant, les choses deviennent rapidement intéressantes avec l’obtention de la caméra. Un élément central du gameplay de Lost Records: Bloom & Rage. Elle désigne Swann comme la vidéaste officielle du groupe. Cet objet lui permet d’enregistrer de courts clips qu’elle peut ensuite assembler pour créer des mini-films. L’aventure prend alors un nouveau rythme, ponctué de nombreuses séquences de prises de vue, et petit à petit, on se laisse emporter par le jeu. Cela rend l’expérience plus dynamique et moins monotone que d’autres jeux du genre. De plus, les joueurs les plus impliqués pourront développer leur carrière de vidéaste en collectant divers types de clips (insectes, animaux, oiseaux, etc.). Cela allonge la durée de vie de l’aventure qui est déjà de 7 bonnes heures. D’autant plus que la réalisation du titre de don’t nod nous invite à flâner.

Votre caméra pourra aussi vous servir à résoudre des énigmes, éclairer certaines zones et bien d’autre chose que je vous laisse découvrir. C’est un objet central.

Une réalisation soignée

En effet, la première chose qui m’a sauté aux yeux se sont les environnements. Ils sont incroyablement soignés. Ceux-ci présentent de superbes effets de lumière, particulièrement dans les zones boisées et comportent de nombreux éléments à observer. On ne peut qu’admirer le souci du détail qui a animé le studio lors de la réalisation du titre. Pourtant j’ai effectué ce test de Lost Records Bloom & Rage sur PlayStation 5 standard. C’est une véritable invitation à prendre son temps et à la contemplation. Croyez-moi, cela peut s’avérer utile pour certaines phases de dialogue.

On retrouve le même souci du détail dans la modélisation des adolescentes et des autres protagonistes. Les visages sont réalistes, avec de nombreux stigmates de l’adolescence. Tandis que les animations faciales retranscrivent parfaitement les émotions des personnages, jusqu’à leur regard. Cela contribue fortement à l’immersion et à notre attachement envers elles. On se sentirait presque coupable de donner une réponse qui ne leur convienne pas. En tout cas, j’ai tout fait pour éviter cela.

Pour conclure ce test de Lost Records: Bloom & Rage, sachez que le studio a intégré plusieurs options permettant de modifier vos choix après coup : rejouer la dernière séquence, reprendre depuis un point de sauvegarde, mais aussi visualiser vos décisions à la fin du jeu ainsi que votre niveau d’amitié. De quoi ravir les perfectionnistes et les chasseurs de trophées. Enfin, durant ma partie, je n’ai rencontré aucun bug majeur. Ce qui place le jeu, à mes yeux, parmi les bons élèves.

Pour

  • Des choix réalistes…
  • Gameplay à la caméra
  • Vibe années 90
  • Aventure immersive
  • Graphismes travaillés

Contre

  • … Qui risquent de ne pas plairent à tous le monde
  • Début d’aventure lent

Lost Records Bloom & Rage

OursGamer

Gameplay
Graphisme
Scénario
Intérêt

Résumé

Lost Records: Bloom & Rage propose une expérience narrative captivante, alliant mystère, éléments mystiques et la vie d’adolescent. On peut affirmer sans hésiter que Don’t Nod maîtrise l’art de raconter des histoires. Le jeu bénéficie qui plus est d’une réalisation soignée et de quelque élément de gameplay intéressant qui rythme l’aventure à la perfection. Je ne reprocherais qu’une chose à l’aventure : d’être un peu lente à se lancer. Quoiqu’il en soit j’ai vraiment hâte de découvrir la deuxième partie.

4.6