Après avoir adoré la démo apparue fin février, nous voilà de retour avec Maliki : Poison of the Past ! Développé par Blue Banshee (le studio co-fondé par Souillon, le papa de la BD Maliki) et édité par Ankama Games, le jeu sort officiellement le 22 avril 2025. Pour notre plus grand plaisir après une campagne de financement participatif impressionnante. Et autant dire que le résultat est à la hauteur de l’attente ! Découvrez notre test Maliki, une aventure touchante, pleine de fantaisie inspirée de l’univers de la célèbre BD. Une œuvre hybride, entre visual novel, RPG et bande dessinée animée. Où chaque choix a son importance et chaque scène déborde d’émotion.
Test réalisé grâce à une clé fournie par l’éditeur, que nous remercions chaleureusement !
Maliki, du blog au jeu.
L’univers de Maliki jongle entre deux registres.
L’univers de Maliki est à la croisée des chemins entre journal intime fantasmé, tranche de vie douce-amère et aventure teintée de magie. À l’origine, Maliki servait de double fictif à son créateur pour raconter des anecdotes du quotidien mais très vite, le personnage a gagné en autonomie, devenant le pivot d’un univers bien plus vaste, sensible et poétique.
D’un côté, on y aborde les réalités quotidiennes : trouver sa place dans le monde. Affronter le regard des autres, lutter contre l’angoisse ou la solitude. Survivre au burn-out, gérer ses émotions. De l’autre, la magie s’immisce subtilement : des doubles apparaissent, des créatures surnaturelles s’infiltrent dans le réel, des voyages oniriques viennent troubler les jours trop ternes. Le fantastique n’est jamais là pour épater. Mais pour incarner symboliquement les tempêtes intérieures des personnages.
Avec les années, la série a gagné en profondeur. Les thématiques se sont élargies et intensifiées l’identité de genre, la santé mentale. Le deuil, les violences invisibles ou encore le rapport à la création sont abordés avec une rare finesse. Le ton reste léger, drôle et tendre. Mais sous les blagues et les chats grincheux se cache une œuvre profondément humaine.
Autour de la bande dessinée, Maliki a développé un véritable univers transmédia en plus des albums papier (souvent publiés en autoédition grâce à une communauté fidèle), on trouve des strips hebdomadaires en ligne. Des romans illustrés, des projets musicaux, des lives sur Twitch, et désormais un jeu vidéo ! De quoi passer des « chronicles » au « test Maliki le jeu » pour l’équipe de l’Oursgamer !


En somme, Maliki, c’est l’histoire d’un monde parallèle à peine voilé où les émotions prennent la forme de monstres ou d’éclairs roses dans les cheveux. Où l’on apprend à s’aimer doucement, maladroitement, avec les armes qu’on peut. Un monde qui ressemble au nôtre. Mais un peu plus magique ou peut-être simplement un peu plus sincère.
Mais qu’en est-il du jeu, sujet de notre test « Maliki ? » alors ?
Dans Maliki: Poison of the Past, le monde tel qu’on le connaît a basculé. L’humanité vacille au bord de la disparition, étouffée par Poison, une entité végétale mystérieuse, capable de tordre le temps à sa guise. Pour tenter de sauver ce qu’il reste, Maliki rassemble les derniers survivants dans un lieu hors du flux temporel : le Domaine. Ce sanctuaire est donc le point de depart de notre mission.
C’est dans ce contexte que nous incarnons donc Sand. Une voyageuse temporelle (ou une pauvre parfaite inconnue kidnappée sans préavis ?) qui se voit offrir un Chrono Pack. Grâce à lui, Sand peut remonter les époques, corriger les failles temporelles provoquées par Poison. Et tenter de rétablir l’équilibre. Elle n’est pas seule dans cette aventure : Becky, Fang, Fénimale et d’autres compagnons le rejoignent pour affronter des créatures mutées, percer les mystères de l’histoire et reconstruire un avenir menacé.
Dis Maliki, jouons avec le temps.
Exigeant mais pas trop :
Le gameplay proposé dans le jeu est clairement motivé à satisfaire les fans de tactical RPG qui aiment quand stratégie rime avec créativité. Au cours du test de Maliki et dès les premiers combats, j’ai découvert un système au tour par tour pas comme les autres, basé sur une ligne temporelle dynamique.
On peut déplacer les actions de nos personnages dans le temps. Changer leur ordre, les combiner pour des attaques synchronisées mais aussi désamorcer une attaque ennemie avant qu’elle ne frappe ! C’est grisant, ultra fluide, et on a ce petit frisson de satisfaction chaque fois qu’un plan fonctionne à la perfection.
C’est un gameplay qui récompense la réflexion et l’expérimentation. Sans jamais tomber dans le piège du « too hard for fun » ou des sacs à PV interminables.


On se sent challengé mais jamais frustré. Même quand un combat tourne mal, on comprend pourquoi, on apprend. Et on a direct envie de retenter en peaufinant sa stratégie ou en jouant le tout pour le tout ! Le jeu pousse à la maîtrise sans être élitiste. C’est exigeant, mais toujours bienveillant. Enfin je me suis tout de même cassé pas mal de dents à vouloir boucler un combat trop rapidement…Attention à ne pas sous estimer l’ennemi parce que lui ne va pas prendre ce risque. Et surtout par question de farmer les doigts de pieds en éventails. Les combats ne donnent que très peu de point d’expérience sans le buff cuisine, afin de ne pas briser le plaisir du système de reflexion !
Le réflexion en et hors combat.
Côté sensations, tout répond au doigt et à l’œil. Les menus sont clairs, les déplacements sur la grille sont rapides. Et le système de la ligne temporelle est ultra intuitif une fois qu’on l’a pris en main. C’est super agréable à jouer, même pour celles et ceux qui ne sont pas des experts du genre. Pour ce qui est des capacités hors combat de notre fine équipe, même chose ! Déplacer des choses, planter sa fourche ou même faire décoller des tas de foin, c’est simple comme tout ! Des petits casse-têtes très bien introduits qui apparaissent un peu partout pendant l’exploration. Mettant à l’honneur les capacités de nos compagnons !


Et puis il y a le Domaine, ce petit cocon entre deux batailles. On y plante des graines, on coupe du bois, on brise de la pierre mais aussi on cuisine des petits plats aux effets bonus, on papote avec ses alliés. Et surtout, on fait pousser l’Arbre aux Mille Racines ! Une mécanique de progression toute douce mais qui a un vrai impact en combat. C’est un joli contrepoids à la stratégie pure, qui rajoute une touche de gestion tendre mais pas redondant.


Un bien joli paquet et sa bande son colorée !
Lire et jours dans le même univers :
Si vous connaissez les BD Maliki, vous savez déjà ce qui va suivre dans ces lignes. Enfin, ce que vous espérez voir plutôt. Sachez une chose : la promesse du jeu de respecter l’univers de la série… est totalement respectée.
Les couleurs sont douces mais vibrantes, avec cette palette pastel légèrement sucrée sans entrer dans le niais. Chaque décor est une petite bulle d’ambiance. Entre les zones sylvestres enchantées, les intérieurs chaleureux du Domaine. Où même les rues d’une ville inspirée de notre monde ! On a l’impression de feuilleter une BD vivante, soigneusement animée, mais sans jamais surcharger.
C’est beau, c’est lisible, et c’est cohérent avec l’univers de la série, sans chercher à en faire trop.
Les fans de la BD vont se régaler : les personnages sont fidèlement adaptés, les expressions sont super bien retranscrites. Et l’humour visuel reste là, parfois planqué dans un coin de décor ou dans une animation de combat. Il y a aussi plein de petits clins d’œil plus discrets. Des objets, des postures, des effets visuels, qui font vraiment plaisir à ceux et celles qui suivent Maliki depuis longtemps.

Et alors les musiques… oh là là. C’est un vrai cocon sonore. On oscille entre des ambiances féeriques, mélancoliques et parfois un peu rock quand ça s’énerve en combat. Le tout reste pourtant assez discret, sans jamais écraser la scène. Chaque thème semble calé sur l’émotion du moment, un peu comme dans un bon anime. Avec des instruments choisis pour faire vibrer l’atmosphère. Mention spéciale aux petits bruitages trop choupi (les feuilles, les pas sur le parquet, les ronrons discrets qui ont rendu le test encore plus cosy) qui renforcent ce sentiment d’intimité magique.


L’ambiance générale du jeu est comme lumineuse, comme si on nous invitait dans un monde parallèle pas si éloigné du nôtre. Un monde où l’imaginaire prend soin des émotions. C’est doux, drôle sans être forcé, et parfois même un peu mélancolique… comme un dimanche soir sous une couverture avec une BD (ou notre test Maliki justement ?) et une tasse de thé chaud !
Un véritable cadeau pour les fans.
Ce qui est vraiment touchant avec le test de Maliki : Poison of the Past, c’est à quel point j’ai pu ressentir combien le jeu restait fidèle à l’univers de la BD. Tout en lui donnant une nouvelle dimension. Maliki : Poison of the past c’est retrouver tout ce qui rendait les planches si attachantes : des personnages qu’on aime, un équilibre entre humour et émotions, et ce petit mélange de magie, de rêve et de réalité.
Par exemple, le grand méchant du jeu, Poison, ce n’est pas juste une créature étrange. Il représente un peu tout ce qui fait mal, ce qui ronge de l’intérieur. Et ça, ça fait écho à plein de moments dans la BD où Maliki parle sans filtre de ses moments difficiles. De ses coups de mou, de ses pensées sombres. Le jeu transforme ça en une aventure. Mais au fond, on sent que c’est toujours cette même lutte personnelle qu’on nous raconte, juste à plus grande échelle.
Le Domaine, c’est un autre exemple.
Dans le jeu, c’est un lieu protégé, hors du temps où on peut se reposer, jardiner, prendre soin des autres. Et ça, c’est très fidèle à l’esprit de la BD : Maliki a toujours vu sa maison, son petit cocon. Comme un endroit où elle peut se reconstruire, entourée de ceux qu’elle aime.


Et bien sûr, il y a les personnages. Becky, Fang, Fénimale… Ils sont comme dans les planches : un peu fous, très drôles, mais toujours bienveillants. On retrouve cette ambiance unique, entre la bande de potes, la famille choisie et les aventures qui rapprochent.
En fait, Poison of the Past, c’est comme une version « grand format » de la BD. Le voyage dans le temps, les affrontements avec les monstres. Mais ça reste une histoire de lien, d’amitié, de reconstruction. Avec beaucoup de tendresse, et toujours ce petit grain de folie qu’on aime tant dans l’univers de Maliki.
Un jeu coloré pour anticiper l’été ?
Sans surprise : Le test de Maliki m’a offert un petit bonbon coloré et sucré qui se déguste avec des étoiles dans les yeux. Unique en son genre, j’ai eu beaucoup de mal à lâcher ma steam deck lors de mes sessions nocturnes.
Avec son gameplay, petit bijou de stratégie cosy et exigeante à la fois. C’est à la fois ultra stratégique et hyper grisant quand tout s’enchaîne bien (et même quand ça déraille un peu, ça reste fun ! Et on peut reprendre au début d’un combat après un game over.).
Mais ce n’est pas juste de la baston !
Quand on sort de l’arène, on retrouve notre petite base de repli, le Domaine ! J’ai pris tellement de plaisir à récupérer toutes les petites particules vertes en caressant les chats ! En récupérant les œufs, en plantant des légumes jusqu’au soir pour en avoir encore plus le lendemain ! Nourrir l’arbre est un vrai petit bonheur !
Finalement, et malgré de gros bugs qui ont longuement rallongé mon temps de jeu, Maliki est une vraie réussite. C’est une fusion réussie entre l’esprit BD franco-belge et l’esthétique kawaï des RPG japonais. L’univers est doux, drôle, rêveur. J’ai été touché par Maliki plus que ce que je pensais… Exactement ce qu’on attend d’une adaptation de la bande dessinée en somme ? La narration coule toute seule. Les dialogues sont vivants et touchants, et l’ensemble donne cette impression de jouer à quelque chose de sincère, fait avec amour. Avec une belle durée de vie d’une vingtaine d’heures sans farm forcé, le jeu s’ajoute à ma liste de RPG préférés sans mal. Ce test Maliki : Poison of the Past m’a offert un véritable coup de cœur coloré qui m’a changé des univers lugubres de mes jeux habituels.

Pour
- Certains passages sont d’une émotion rare
- Un jeu beau, fun, addictif
- Fidèle à la BD…
- …sans pour autant oublier les néophytes
Contre
- Des bugs
- Une map aurait été la bienvenue au début
Maiki – Poison of the Past
Résumé
Finalement, et malgré de gros bugs qui ont longuement rallongé mon temps de jeu, Maliki est une vraie réussite. C’est une fusion réussie entre l’esprit BD franco-belge et l’esthétique kawaï des RPG japonais. L’univers est doux, drôle, rêveur. J’ai été touché par Maliki plus que ce que je pensais… Exactement ce qu’on attend d’une adaptation de la bande dessinée en somme ? La narration coule toute seule. Les dialogues sont vivants et touchants, et l’ensemble donne cette impression de jouer à quelque chose de sincère, fait avec amour. Avec une belle durée de vie d’une vingtaine d’heures sans farm forcé, le jeu s’ajoute à ma liste de RPG préférés sans mal. Ce test Maliki : Poison of the Past m’a offert un véritable coup de cœur coloré.