18 ans… c’est le nombre d’années qu’il aura fallu attendre pour avoir la suite des aventures de Samus Aran dans la saga des jeux Metroid Prime… enfin plutôt 9 ans si on prend en compte l’épisode raté « Fédération Force » mais ça fait beaucoup de temps malgré tout. Cependant notre attente est enfin arrivée à son terme avec Metroid Prime 4 : Beyond. Disponible depuis le 4 décembre 2025 sur Nintendo Switch et Nintendo Switch 2, développé par Retro Studio et édité par Nintendo, cette suite était attendu par les fans, mais l’attente en valait-elle la peine ? La réponse dans ce test de Metroid Prime 4 Beyond.
LA CROISIERE SAMUS
Le jeu commence sans ménagement avec Samus devant porter assistance à l’une des bases de la fédération galactique subissant une attaque d’envahisseurs mené par Sylux, un personnage vouant une haine démesurée envers la fédération et surtout Samus. Après avoir activé un étrange appareil venant d’une autre planète, Samus se retrouvera téléporté sur l’étrange planète Viewros. Afin de retourner à la base de la fédération il lui faudra trouver 5 clés pour activer un téléporteur, le tout sans oublier les quelques rescapés de la fédération et en empêchant Sylux et ses troupes de nuire.

N’ayant pas joué aux précédents jeux de la saga Prime, je ne saurais dire si le postulat est similaire ou non dans ce nouvel opus, l’histoire reste cependant sympathique malgré une structure relativement classique, ça consiste avant tout a collecter un certain nombre d’élément clés (littéralement) pour débloquer le scénario avec quelques cinématiques au milieu en guise de temps mort. Ce n’est pas vraiment sur cet aspect que le jeu brille. D’ailleurs le titre ne vous expliquera que très brièvement les tenants et aboutissants concernant Viewros, son passé, le peuple Lamorn et leur technologie, pour en savoir plus il faudra analyser les éléments concernés pour grapiller une tranche de lore au fur et à mesure, si ça peut être intéressant pour les plus investis cela peut s’avérer redondant pour les joueurs qui veulent qu’on leur explique tout sur un plateau.
DU NEUF AVEC DU VIEUX
Le jeu semble avoir du mal à trouver sa place entre innovation et tradition, d’un côté on a un gameplay propre aux anciens jeux Metroid Prime (voir aux Metroid en général) à savoir l’exploration de biome aux décors divers et variés, l’élimination de la faune local si elle s’avère hostile, des combats de boss alliant une certaine dextérité et une pointe de réflexion et la récolte des différentes compétences de Samus comme les missiles, le boule morphing (se transformer en boule de bowling) ou les bombes (impliquant des aller-retour d’un biome à un autre pour obtenir ce qui était inaccessible avec nos améliorations manquantes). Et d’un autre coté on à la nouveauté implémentée dans ce nouvel opus, l’exploration en monde ouvert sur la planète Viewros.

Samus aura la moto Vai – O – La a sa disposition, lui permettant d’arpenter librement la planète Viewros dans un monde ouvert faisant office de HUB entre chaque biome majeur, mais qui est pour le moins… désertique. Et pour cause, la planète est un désert réel et métaphorique dans la mesure où il n’y à presque rien a y faire si ce n’est récolter des cristaux (important pour le 100%), aller d’un biome a un autre, se rendre aux quelques rares point d’intérêts sur la planète et éliminer les quelques ennemis nuisibles qui croiseront notre chemin.
UN JEU A DOUBLE FACE
Malheureusement c’est là où, d’après moi, ce jeu à deux faces différentes, car d’un côté c’est Metroid tel que je le connais, et de l’autre c’est un jeu à patoune (par rapport à la récolte de collectibles plus contraignante qu’amusante) dans un open world aussi vide et monotone car ne disposant pas d’ambiance sonore autre que le moteur de notre véhicule, ce que je trouve assez dommage.
Et c’est sans compter des choix de game design assez surprenant (dans le mauvais sens du terme) avec des passages ou l’on doit protéger un allié sous peine de game over, dans un jeu de ce genre c’est assez contraignant, particulièrement pour un Metroid ou la solitude fait partie intégrante de l’expérience de jeu. Sans oublier les nouvelles compétences psychiques de Samus qui peuvent s’avérer intéressante car souvent utiles dans de nombreuses situations pour certaines et totalement accessoires pour d’autres qui ne sont utiles que deux ou trois fois avant de ne plus être pratique. Fort heureusement, si le jeu ne brille pas par son gameplay, c’est au niveau de l’aspect technique qu’il fait des merveilles.
UNE TECHNIQUE IMPECCABLE
Sur l’aspect technique le jeu est une réussite, graphiquement il est très beau, on se surprend a s’arrêter devant les décors vraiment sublimes et détaillés malgré une direction artistique assez classique. Si certaines zones sont moins intéressantes que d’autres elles demeurent toutes splendides et dotées d’un certain charme. Le jeu propose un mode performance favorisant la fluidité au détriment de la résolution (60 FPS en 1080p) et un mode résolution améliorant les graphismes mais bloquant la fluidité sous un certain seuil (30FPS en 4K). Le titre de rétro studio tourne à merveille en mode performance. Je n’ai constaté aucun ralentissement durant mon périple, même si je trouve que c’est sensiblement plus fluide quand on passe en version portable. Même constat aux niveaux des bugs, je n’ai eu aucun problème rencontré à ce niveau-là, ce qui fait de ce jeu une belle vitrine technique concernant les capacités de la Switch 2.

Pour
- Graphiquement magnifique
- Technique impeccable
- Samus et ses nouvelles capacités
- Le coté traditionnel des Metroid
Contre
- Un scénario très en retrait
- L’open world et la moto, dispensable
- Des choix de game design discutable
- Quelques nouveaux pouvoirs trop peu exploités
Test – Metroid Prime 4 : Beyond
Conclusion
Ce nouveau Metroid Prime réussit là où on l’attendait, mais semble rater sa cible sur les nouveautés qu’il voulait apporter. C’est dommage mais le pari était osé, ce qu’on connaissait déjà est maitrisé mais les développeurs aurait dû peaufiner quelques détails, rendre l’open world vraiment engageant à explorer et donner une utilité à certains pouvoirs psychiques pour les rendre plus intéressants. Il n’y a plus qu’a espérer que Retro Studio étudie la question afin d’accoucher de la suite parfaite a cette licence. On se donne donc rendez-vous dans 18 ans… j’imagine ?

