Sorti le 23 mai 2025, le remaster d’Onimusha 2: Samurai’s Destiny signe le grand retour d’un classique du jeu d’action-aventure signé Capcom. D’abord publié en 2002 sur PlayStation 2, le titre revient aujourd’hui. Dans une version remaniée pour les consoles modernes PlayStation, Xbox, Nintendo Switch et PC ! Tout en restant fidèle à l’esprit de l’original. Graphismes en haute définition, commandes repensées et ajouts de confort viennent enrichir cette relecture. Dans ce test d’Onimusha 2, on revient sur les enjeux de cette résurrection, entre nostalgie, modernisation et héritage d’une saga culte.
Test réalisé sur PS5Pro à l’aide d’une clé numérique envoyée par l’éditeur que nous remercions.
Une vengeance teintée de surnaturel.
Le remaster d’Onimusha 2 ne touche pas au scénario bien entendu ! Ici, on quitte Samanosuke pour suivre Jubei Yagyu, un samouraï solitaire au regard sombre. Son village est rasé, sa famille massacrée par les forces de Nobunaga Oda, devenu seigneur démon. C’est donc une quête de vengeance qui commence, sanglante et mystique, dans un Japon féodal rongé par les ténèbres.

Mais derrière cette trame simple, le jeu cache quelques subtilités. Jubei n’est pas un simple humain et il ne voyage pas seul ! Il croise la route de plusieurs alliés très différents. Selon vos choix et vos actions, certaines affinités se créent, d’autres se dégradent. Ce système, un peu léger mais déjà original pour l’époque, permet de vivre des scènes alternatives et d’approfondir un peu les relations. Ce n’est pas du RPG, mais ça donne de l’épaisseur et quelques scènes parfois assez drôles ou attendrissantes. Ou meme de l’aide pendant les combats ! On aurait malgré tout apprécié avoir un système de jauge, de points peut-être ?



La structure reste très linéaire. On avance de village en temple, de grotte en château, avec un rythme assez classique parsemés de boss et de petits puzzles ici et là. On est entre le film de samouraï et le conte horrifique. Avec ce grain typique des jeux Capcom du début des années 2000 qui attire ou repousse selon les goûts. Moi j’adore ce petit retour en arrière lifté mais il faut avouer que c’est difficile de passer d’un jeu actuel a celui ci.


Le remaster ne réécrit rien. Aucun ajout scénaristique, pas de cinématique inédite, ni de contenu supplémentaire côté histoire. Mais en conservant cette aventure telle quelle, il rappelle aussi ce qu’elle avait de marquant à l’époque : un héros taiseux, des démons grotesques et un scénario un peu nanar qui prête à sourire tant le héros et son doubleur sont sérieux.


Entre modernité et vieilles casseroles.
Bonne surprise du remaster : on a enfin le choix entre deux types de déplacement ! Les puristes pourront opter pour la méthode originale au pad directionnel. Ici, appuyer sur « haut » fait avancer Jubei, peu importe l’angle de caméra. Ce n’est pas « haut pour aller en haut de l’écran », mais bien « haut pour aller droit devant ». Un peu old school, mais ça a son charme.
Et puis il y a le mode moderne, avec le joystick ! Haut pour aller vers le haut de l’écran, bas pour reculer, gauche, droite… bref, tout répond comme on s’y attend (ou presque). C’est fluide, instinctif, et surtout, ça dépoussière la prise en main. Simple, efficace, et franchement agréable : on se demande comment on faisait sans parfois, non ?
Mais qui dit bonne nouvelle dit mauvaise. Ce nouveau système de déplacement se heurte à un vrai problème : la caméra. Probablement notre pire ennemi dans le jeu… Elle est totalement incontrôlable, et c’est là que les ennuis commencent. L’angle change tout le temps, sans prévenir. Et vous n’avez aucun contrôle là-dessus. Résultat ? En plein combat, c’est parfois (souvent) un cauchemar.

Un instant, l’ennemi est face à vous. L’instant d’après, cut, changement de plan : vous voilà dans son dos sans rien comprendre. La visibilité s’écroule, l’action devient confuse… Et avec le joystick, il faut s’adapter à la seconde. Si vous n’avez pas le réflexe immédiat, vous vous prenez un coup déjà assez difficile à esquiver. L’intention était louable, rendre le jeu plus accessible. Mais dans les faits, ça complique tout. Surtout si vous voulez tester les deux niveaux de difficulté supérieure. Parce que oui, le remaster nous offre la possibilité de jouer en facile mais aussi de jouer en critique ou en enfer dès le début.


Le plaisir de tabasser du démon.
Pour ce qui est des menus, comme pour le premier remaster, pas besoin de passer dans l’inventaire pour changer d’armes, uniquement pour le soin et l’utilisation d’objets ! Un petit coup de L2 et c’est bouclé. De mon côté j’ai attaqué le jeu avec Buraitou (le sabre de foudre) et j’ai rarement changé entre les deux. Même si chaque arme a son petit plus ! En voilà la liste :
- Buraitou : le sabre de foudre
- Hyoujinyari : lance de glace
- Sempumaru : vogue des vents
- Dokoutsui : marteau de terre
- Rekka–Ken : épée de feu
Viennent s’ajouter l’arc, la carabine et le fusil à 3 canons. Certaines armes sont liées à l’histoire, d’autres sont à trouver et certaines demandent un certain niveau d’affinité avec un des alliés pour l’obtenir.
Pour le reste, une fois un ennemi tué, on aspire son âme avec O et hop, selon la couleur c’est de la vie, des orbes pour se transformer en Oni (et cette fois si ça n’est pas automatique !) ou pour recharger la jauge d’attaque spéciale. Plutôt pratique ! Mais rien qui soit nouveau. Pas même une petite esquive, simplement la parade qui reste extrêmement lente et donc parfois traîtresse. Et c’est valable pour notre héros mais aussi pour l’agence tous risque qui l’accompagne !




Un ravalement discret pour une légende d’hier.
Niveau graphisme et ambiance… Nous sommes là sur un remaster un peu paresseux. Onimusha 2 réussit plutôt à sauver les apparences grâce à ses décors précalculés, qui vieillissent mieux que les environnements 3D temps réel. Le petit lifting opéré ici gomme le flou épais de l’époque, surtout avec la résolution actuelle. C’est net, plus propre, et les textures comme les modèles 3D gagnent en lisibilité. Mais tout ça reste très inégal. Certains décors affichent encore des textures bizarres qui jurent avec le reste. Et malgré le nettoyage général, on tombe parfois sur des éléments incrustés dans le décor qui font franchement désordre comme un collage raté. C’est rare, mais quand ça arrive, impossible de ne pas grimacer. Ce genre de détails trahit un remaster léger.
Rien à dire sur les musiques d’ambiance qui sont toujours aussi agréables à l’oreille bien que trop discrètes pour passer par-dessus les bruits grossiers des ennemis…




Un petit plaisir coupable à l’ancienne.
J’ai attaqué le test d’Onimusha 2 avec des souvenirs de CD rayé plus qu’avec des images claires sur PS2 ! Et ce fut un bon moment passé en compagnie de Jubei et compagnie, malgré pas mal de défauts. Si vous aimez taper des mobs avec une certaine hargne, pour cumuler des âmes et faire monter des jauges ? Vous allez vous amuser ! Si vous êtes nostalgique du bon vieux temps ? Même chose ! Le jeu parlera probablement bien plus aux anciens qu’aux nouveaux joueurs.
Avec son mode facile vraiment accessible et une petite durée de vie d’une quinzaine d’heures, c’est une expérience qui se tente tranquillement. Même si le prix de 29,99 € me semble un tantinet exagéré pour un simple lift… surtout vu l’effort inégal sur certains décors.

Alors oui, le jeu a du charme. Mais entre un scénario nanar, digne des meilleurs (ou pires ?) films de samouraïs surnaturels, et une caméra qui semble là uniquement pour vous punir, il faut parfois s’accrocher. Les changements de plan intempestifs en plein combat vous feront grogner plus d’une fois. Et la mise en scène un peu datée risque de faire lever quelques sourcils.
Malgré tout, l’ambiance reste unique, et on sent encore le souffle d’un certain classicisme à la Capcom. Celui qui mélange horreur, action, et série B assumée. Pas un chef-d’œuvre, mais un bon petit voyage dans le temps. À condition d’avoir un peu de patience… et d’indulgence.
De mon côté j’ai passé un très bon moment. Pour le fun et pour vous, je me suis essayée au mode critique (les ennemis ne prennent des dégâts qu’avec des dégâts critiques) et enfer. Si l’un rend les combats très longs, l’autre… s’adresse vraiment aux passionnés et aux très bons joueurs. Un coup mal paré met fin à la partie. Et avec cette caméra c’est infernal ! Mais dans l’ensemble je suis très contente d’avoir enfin terminé cet Onimusha sans avoir les yeux qui piquent. Et j’attends impatience Way of the Sword prévu en 2026 ! Et pourquoi pas un petit remaster du 3 ?

Pour
- Le lift et la fluidité
- L’ajout des difficultés pour les vétérans et les nouveaux venus
- Le charme du passé
Contre
- Le prix
- Le lift inégal
- La camera infernale
Onimusha 2 : Samurai’s Destiny
Résumé
Alors oui, le jeu a du charme. Mais entre un scénario nanar, digne des meilleurs (ou pires ?) films de samouraïs surnaturels, et une caméra qui semble là uniquement pour vous punir, il faut parfois s’accrocher. Les changements de plan intempestifs en plein combat vous feront grogner plus d’une fois. Et la mise en scène un peu datée risque de faire lever quelques sourcils. Malgré tout, l’ambiance reste unique, et on sent encore le souffle d’un certain classicisme à la Capcom. Celui qui mélange horreur, action, et série B assumée. Pas un chef-d’œuvre, mais un bon petit voyage dans le temps. À condition d’avoir un peu de patience… et d’indulgence.