Patapon 1+2 Replay est sorti le 11 juillet 2025 ( voir notre calendrier des sorties ) sur PS5, Nintendo Switch et PC via Steam. Autrefois considéré comme un jeu de rythme culte de la PSP, il n’en fallait pas moins pour que nous lui donnions sa chance. Comment s’en sort-il face aux pépites modernes que sont Cadence of Hyrule ou encore Hi-Fi Rush ? La réponse dans ce test de Patapon 1+2 Replay.
« Test réalisé à l’aide d’une version numérique fournie par l’éditeur que nous remercions »
Avant propos
Il est rare que cela m’arrive, mais je n’ai pas réussi à terminer Patapon 1+2 Replay. Je me suis heurté à de véritables murs de difficulté que je n’ai malheureusement pas réussi à surmonter malgré toute la bonne volonté que j’y ai mise. Pour situer mon niveau, sachez que je ne suis pas débutant en jeu de rythme, mais je ne suis cependant pas musicien. Par souci de transparence, ce test se base donc sur un premier épisode parcouru à 35 % et un second à 68 %, d’après la progression PlayStation 5.
Oh dieux guide nous !
Patapon 1+2 Replay vous place aux commandes de curieux petits êtres en forme d’œil, appelés Patapon. Vous êtes leur divinité et, en tant que telle, vous avez la lourde tâche de les guider en terre promise : Earthend. Mais ça ne va pas être une tâche facile, et en cours de chemin, de nombreuses épreuves et ennemis vous attendent. Dans le premier opus, il vous faudra affronter les Zygotons, ainsi que des boss retors. Dans le second, qui se place comme une suite directe aux événements du premier, il vous faudra, après un naufrage, vaincre de nouveaux ennemis : les Karmens, ainsi que des démons, afin de poursuivre votre chemin vers Earthend. Malheureusement, cette compilation n’inclut pas Patapon 3. De fait, il vous manquera la conclusion de l’aventure. Une première ombre au tableau, assez incompréhensible, quand on sait qu’il existe un portage de l’opus PSP accessible sur le store.

De curieux petits êtres, une terre promise, des ennemis à combattre, le tout dans un univers coloré, très animé et original. Il faut avouer que la proposition de 2007 semble tout avoir pour plaire, même de nos jours. D’autant que, graphiquement parlant, les titres Patapon bénéficient d’une direction artistique qui n’a pas vieilli. Cette version Replay vient qui plus est proposer une résolution en 4K, une fluidité d’image avec le 60 fps, ainsi qu’une interface et des animations retravaillées. Offrant ainsi un remaster avec un vrai coup de polish moderne. Manette en main, devant mon écran de TV, je dois avouer que ce fut un régal de pouvoir admirer ce jeu mythique se lancer sur console moderne. Mais ça, c’était avant de plonger au cœur de l’action.
Combat au rythme du tambour
Pom Pom Pom
Patapon est un mélange entre jeu de stratégie et musical, mais il reste avant tout un jeu de rythme. Le cœur de son gameplay repose sur une série d’ordres à donner à votre armée de petits êtres : avancer, attaquer, bloquer, reculer… Ces derniers devront être réalisés à l’aide de tambourins — 4 en tout — représentés par un bouton de votre manette, sur un rythme à 4 temps. L’enchaînement d’ordres fera progresser un score de combo. Ce dernier, arrivé à un certain seuil, vous permettra de passer en mode Fièvre. Celui-ci propose un timing un brin différent, mais permet surtout de meilleures performances tout en vous mettant l’ambiance façon guerrier Massaille avec ces chants et ce rythme effréné. Facile, me direz-vous ? Infernal, je vous répondrais.


En effet, outre la lassitude introduite par ce genre de répétition durant une mission, la moindre erreur vous coûtera votre score de combo, et donc votre chance de passer en mode Fièvre. Ce dernier est pourtant parfois indispensable, particulièrement lorsqu’il faudra utiliser les miracles. Ces précieux enchaînements agissent sur l’environnement et vous permettent, par exemple, de traverser un désert brûlant. La licence Patapon est ainsi très punitive. Les timings sont très serrés, et condamnent le moindre faux pas — et ce, qu’importe le mode de difficulté choisi (facile, normal ou difficile).
L’infernal miracle de la pluie
En ce qui me concerne, j’ai vécu un véritable calvaire pour l’invocation du miracle de la pluie. Il m’a été nécessaire de jouer un rythme sans retour vocal des Patapons et sans me tromper, de nombreuses fois d’affilée, pour débloquer un objet me permettant de l’obtenir. Puis, une fois arrivé au désert, j’ai dû maintenir le mode Fièvre tout du long, tout en invoquant à plusieurs reprises le miracle et son rythme en demi-temps. Je dois avouer que, sans l’explication d’un musicien, je n’aurais jamais réussi. J’ai malgré tout abandonné le premier opus. Si, comme moi, vous n’avez pas le rythme dans la peau, n’êtes pas musicien, vous risquez clairement de passer un mauvais moment. Le titre étant effectivement avare en explications sur certains points.
C’est dommage, car le concept reste intéressant, particulièrement pour son volet conception d’armée et stratégie.
Pon pon mon armée !
Une armée pleine d’entrain
Comme je vous le disais, Patapon repose sur deux composantes, et l’aspect stratégie / conception d’armée le rendait particulièrement intéressant en 2007. C’est encore le cas de nos jours, mais certains points auraient mérité d’être retravaillés.


Dans les deux opus, vous disposez de plusieurs types d’unités qui se déverrouillent progressivement : Yumipon (distance), Hatapon (corps à corps)… ainsi que de leurs variantes, ayant des résistances et capacités bien marquées et utiles selon les cas de figure. C’est un système particulièrement marqué dans le second opus. Charge à vous, commandant suprême, de préparer la meilleure armée pour réussir avec succès vos escarmouches. En général, vous aurez à réaliser des missions d’histoire, des missions de ravitaillement permettant la collecte de précieuses ressources, et des combats de boss. D’autant plus que les terrains et les monstres sont variés, et vous obligeront à vous creuser les méninges et explorer l’arbre de compétences du deuxième opus.
Le farm qui tue
Oui, mais malheureusement, le titre repose sur un système de farming et de grinding beaucoup trop prononcé. Entendez par là refaire les niveaux en boucle et espérer obtenir ce qu’il vous manque.
Si, à l’époque, cela pouvait fonctionner, dans un remaster et de nos jours, ce n’est plus possible. La lassitude et la frustration s’installent petit à petit, et le fun des premiers instants disparaît. Ce genre de difficulté artificielle n’a plus lieu d’être et aurait pu être adouci en instaurant un taux de drop plus important. Voir même une encyclopédie indiquant où récupérer les ressources. Au lieu de ça, on se contente du traditionnel et désuet cycle essai / erreur.

Dernier élément intéressant introduit par le deuxième opus : le héros. Une unité qui reprend les caractéristiques des précédentes, mais sous stéroïdes. Elle va permettre un brin de stratégie supplémentaire en offrant une attaque bonus dévastatrice déclenchée par le mode Fièvre. Il est de plus agréable de constater que les missions, permettant de l’améliorer, sont disponibles avec l’aide de bots en hors ligne.
Pour
- Graphiquement cohérent
- Ambiance sonore
- Concept original
Contre
- Où est l’épisode 3 ?
- Trop peu d’ajout / refonte
- Manque d’explications
- Sans rythme oubliez
- Le farm insupportable
Patapon 1+2 Replay
Conclusion
Je constate dans ce test de Patapon 1+2 replay qu’il n’aura pas su traverser les âges. On se retrouve ici avec un jeu qui reste globalement dans son jus. Le remaster introduit trop peu de changements et les modes de jeu n’adouciront pas la difficulté globale du titre. Pire encore, il se permet de laisser un problème de synchronisation bien connu des remasters dans le deuxième épisode. Certes, il propose d’ajuster la synchro dans les paramètres, mais ça ne résout pas tout. C’est dommage, car avec à peine plus d’ajustements, Patapon aurait pu briller à nouveau sur nos consoles modernes. En l’état, il est à réserver aux fans, ou aux joueurs chevronnés de jeux de rythme.
Vous l’aurez compris, mon aventure m’a profondément déçu.