Aujourd’hui, en ce Spooky Friday, place au test de Project Zero : Le Masque de l’Éclipse Lunaire !
Sorti pour la première fois au Japon en 2008 sur Wii, ce titre culte fait son grand retour dans une version remasterisée traduite en français (uniquement pour sa version dématérialisée). Développé et édité par Koei Tecmo, il s’offre enfin une chance de briller à l’international ! Disponible sur PlayStation, Xbox, PC et Nintendo Switch, ce classique de l’horreur se dévoile sous un nouveau jour.
Test réalisé sur PS5Pro suite à un achat de la version numérique.
L’île maudite influencée par la Lune
Habitués de la licence, soyez rassurés : le mystère est au rendez-vous comme toujours ! Le scénario de Project Zero : Le Masque de l’Éclipse Lunaire nous entraîne au cœur d’une île japonaise mystérieuse, où cinq jeunes filles atteintes d’un mal lié à la lune ont été enlevées lors d’un festival. Retrouvées sans l’ombre d’un souvenir, prêtes à reprendre une vie normale, elles portent pourtant le poids d’un voile d’amnésie qui soulève une question troublante : que deviennent les souvenirs perdus ? Leur absence efface-t-elle aussi la réalité dont ils sont issus ?
« Les choses dont personne ne se souvient s’effacent-elles de la réalité, comme si elles n’avaient jamais existé ? »
Dix ans plus tard, après le décès de deux d’entre elles dans de mystérieuses circonstances, les survivantes décident de retourner sur l’île pour percer le mystère de leur enlèvement, un voyage où passé et présent s’entrelacent habilement.

À travers les yeux de ces héroïnes (Misaki et Ruka), mais aussi du détective privé chargé de l’enquête à l’époque (Choshiro), l’intrigue se déploie progressivement, avec une narration en chapitres qui met en lumière les liens entre personnages, rituels ancestraux et hantises du lieu.
Pourquoi ces jeunes filles ? Qu’est-ce qui se cache sous l’hôpital, construit dans le seul but d’étudier le syndrome sélénite ? Quel rôle joue Yo, le fils du directeur, dans cette histoire ? Et pourquoi nos protagonistes ne se croisent-ils jamais ?

La Caméra Obscura et sa nouvelle alliée : la torche spirituelle.
Fidèle à l’ADN de la série, la Caméra Obscura reste l’arme principale contre les esprits. Chaque cliché, pris au bon moment, inflige des dégâts tout en capturant l’essence des fantômes. Une panoplie d’objectifs différents est disponible : ralentir les ennemis, multiplier les attaques, augmenter les chances de coups critiques… sans oublier les pellicules plus puissantes que celle illimitée, à échanger contre des points. Bref, rien de vraiment inédit sous le voile lugubre de la saga.



Toutefois, l’expérience ne s’arrête plus uniquement à cet appareil. Choshiro, de son côté, reçoit de la mère de Ruka une nouvelle arme : la torche spirituelle. Amis Alan Wake-r, préparez-vous à retrouver des sensations familières ! Innovation marquante de cet épisode, la torche offre une approche plus fluide, plus dynamique et, surtout, particulièrement satisfaisante.


Là où la caméra impose une posture défensive et parfois figée, la torche encourage le mouvement, la gestion de la lumière et des distances. Autant dire que les chapitres avec Choshiro sont extrêmement simples… mais aussi terriblement plaisants à compléter. Personne ne rivalise avec lui ! Enfin… presque.

À la recherche des indices
Un autre élément de gameplay marquant réside dans la petite jauge, placée à droite de l’écran, qui s’affiche et se remplit lorsqu’un objet se trouve à proximité. Ce système est d’une efficacité redoutable ! Plus besoin de scruter chaque recoin à l’aveuglette ! L’indicateur devient un allié précieux pour repérer les ressources cachées, et il s’avère extrêmement pratique dans un jeu où la moindre pellicule ou herbe médicinale peut faire la différence.
Enfin, normalement.
Parce que cette mécanique est contrebalancée par une maniabilité pour le moins bancale. En effet, pour ramasser un objet, il faut impérativement l’éclairer avec la torche, ce qui serait logique si seulement nos trois protagonistes pouvaient… baisser la tête. Malheureusement, leur rigidité quasi robotique donne parfois l’impression de manier une déblayeuse plutôt qu’un être humain. Résultat : on se retrouve à jongler maladroitement avec l’angle de caméra et les mouvements limités du personnage, ce qui transforme une action simple comme ramasser un objet en une petite lutte d’agacement permanent.
Notons que cette fois, en plus des collectibles donnant constamment un nouveau sens à notre « enquête », une quête annexe est disponible sans être réellement introduite. Il existe un total de 79 poupées Hozuki à prendre en photo un petit peu partout dans le jeu. En récompense, un trophée mais aussi la possibilité de débloquer certains costumes !



Pour chaque porte son fantôme, ou presque
À l’inverse de l’opus numéro 5, que nous avions testé il y a peu et qui se concentrait sur l’ascension répétée de la même montagne, Le Masque de l’Éclipse Lunaire adopte une structure plus rétro.
À l’image d’un bon vieux Resident Evil, il s’agit avant tout de trouver des clés pour ouvrir des portes, d’explorer méthodiquement les couloirs et de survivre dans un environnement hostile. Nos protagonistes, piégés dans l’hôpital aux expériences lugubres, rappellent Chris, Jill et Barry. Chacun suit son propre chemin en débloquant celui d’un autre, cherchant des réponses à une mémoire défaillante, avant de converger vers un ennemi commun.
Peaufinée au court des 12 chapitres annoncés par des illustrations magnifiques, l’ambiance de Project Zero : Le Masque de l’Éclipse Lunaire est sans doute l’un de ses plus grands atouts.


De l’hôpital abandonné au sous-sol menant à la « voie primitive », l’atmosphère lourde, oppressante et poussiéreuse est bien plus efficace que tous les films que vous verrez. Chaque détail visuel ou sonore participe à instaurer un malaise constant, capable de faire frémir les plus endurcis ! (Je sais de quoi je parle…)


Les fantômes errants de médecins et d’infirmières, figés entre leur rôle passé et leur damnation, hantent les couloirs étroits, tandis que les masques, cœur même de l’histoire, suspendus aux murs semblent suivre nos mouvements d’un regard vide et inquiétant.

Une bande-son discrète mais extrêmement efficace accompagne le tout : grincements lointains, souffles étouffés, bruits étirés et stridents. Ce mélange crée une immersion totale, où l’on craint constamment l’apparition d’une silhouette spectrale, sans que cela ne devienne prévisible avec un jumpscare tout bête.
Projet Zero ne déçoit jamais
En conclusion de mon test, je dirais que ce Project Zero : Le Masque de l’Éclipse Lunaire réussit à offrir une expérience horrifique à la hauteur de la réputation de la saga.
L’ambiance atteint ici des sommets, avec un hôpital lugubre et des mises en scène qui marquent durablement. Les personnages, bien plus attachants et humains que ceux du cinquième opus, portent l’histoire avec justesse et donnent envie de s’investir dans leur destin. Il est proprement impossible de ne pas s’attacher à Ruka et Misaki ! Et, fait assez rare pour être souligné, le scénario se boucle sans laisser derrière lui une avalanche de zones d’ombre. Pour une fois, les réponses sont là, claires, (plutôt) cohérentes et satisfaisantes.
Certes, la maniabilité accuse toujours quelques lourdeurs et la torche rend certains passages presque trop faciles, mais ces défauts s’effacent vite face à la qualité de la narration et à l’efficacité de l’ambiance. Au final, ce retour d’un épisode longtemps resté inaccessible en Occident est une réussite, et peut-être même, à mes yeux, l’un des volets les plus complets de la série.





Note et conclusion :
Pour
- Enfin dispo en Europe et en francais !
- La torche spirituelle
- Une des meilleures ambiances de la saga
- Ruka et sa mélodie
Contre
- Pas de français sur la version physique !
- Madoka complètement effacée
- Plus difficile que d’ordinaire
- Le système de localisation des objets vraiment pas pratique
Project Zero : Le Masque de l’Éclipse Lunaire
Conclusion
Pour ma part, j’ai vraiment adoré ce retour de Project Zero : Le Masque de l’Éclipse Lunaire. L’ambiance, les personnages et le scénario m’ont tenu en haleine du début à la fin, et malgré quelques petits défauts techniques, l’expérience reste marquante. Seul bémol : j’ai trouvé l’aventure assez courte, puisqu’il m’a fallu un peu plus de 11 heures pour en voir le bout. Maintenant il ne me reste plus qu’à attendre le remake du second opus…