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Test – Romancing SaGa 2: Revenge of the Seven

  • Pampa Poulpe 
Temps de lecture : 12 minutes

Aujourd’hui, pas de jeu d’horreur obscur, de pan-pan par milliers ou d’IA à s’en claquer la tête contre les murs ! Développé par xeen Inc et édité par Square Enix, voici notre test de Romancing SaGa 2: Revenge of the Seven, édition Nintendo Switch 2 !

Et spoiler alert : c’est une vraie bombe !

Test réalisé sur Nintendo Switch 2 à l’aide d’une clé offerte par l’éditeur, que nous remercions !

Romancing SaGa 2: Revenge of the Seven est un remake bichonné par l’équipe derrière Trials of Mana. Le jeu est sorti en 1993 au Japon sur Super Famicom, sans traduction, bien sûr. Il en était de même pour son portage en 2016, mais tada ! Cette fois-ci, une traduction française intégrale nous est proposée et elle est impeccable ! Je sais que c’est très important pour beaucoup, surtout dans un jeu avec de la gestion et beaucoup de menus (coucou Nobunaga’s Ambition !), donc il est important de souligner cet effort.

N’ayant joué qu’en nomade, sachez que le jeu est assez gourmand en batterie. Comptez en moyenne une session d’environ 2 heures pour une charge complète.

Sept héros et beaucoup de chaos

Avant même de lancer le jeu en nouvelle partie, Romancing SaGa 2: Revenge of the Seven nous balance une superbe cinématique ! J’adore ce genre de moment où, sans avoir commencé, on se fait littéralement happer par un moment badass de héros nimbés de flammes. Une musique épique, la présentation des sept héros légendaires… Ne touchez à rien, laissez la magie opérer !

Pour ce qui est du scénario, on est sur du classique : légende et politique dans un cadre magique, mais avec une approche singulière. Parce que oui, classique ne veut pas dire mauvais et encore moins banal. Si l’on dit souvent que le diable se cache dans les détails, c’est aussi le cas des bonnes surprises qui font un bon, voire un excellent jeu.

Bref, revenons-en à nos moutons, enfin, à nos guerriers. Des siècles avant le début du jeu, sept héros légendaires sauvèrent le monde avant de disparaître. La routine. La paix perdure, alors on finit par se lasser un peu de ces héros… Et puis, bien entendu, quand ça dégénère de nouveau, on rêve de les voir revenir. Et les espoirs ne sont pas totalement vains ! La prophétie annonçait leur retour… Mais pas tout à fait comme on pouvait le penser. Tadam, coup de théâtre : nos vaillants héros sont revenus sous une forme monstrueuse ! Les Sept Héros commencent à semer le chaos dans les royaumes voisins ! Mais… que se passe-t-il ?

Une entrée en matière en douceur sans être interminable :

Le prologue, qui fait aussi office de tutoriel, nous met dans la peau du roi du royaume d’Avalon, Léon. En pleine mission avec son fils cadet, Gérald, qu’il veut former aux arts de la guerre. Petite grotte, petit combat avec la garde et formation de base. La grande classe pour le rouquin et le bonheur pour nous d’avoir un tuto sans 2 heures de texte qui défile !

Sans s’attendre à un happy ending en moins d’une demi-heure, c’est quand même le jour et la nuit une fois de retour en ville. Cette dernière a été attaquée par Ksinssie, l’un des Sept Héros légendaires ! Dans ce joyeux tableau, le fils aîné du roi, Victor, meurt, générant naturellement… un besoin de vengeance ! Et nous voilà, père et fils, prêts à abattre le vilain démon. Pas besoin de vous faire un dessin : pour entrer pleinement dans le thème du gameplay, la succession et plus précisément la transmission est essentielle. Léon, mortellement blessé, transfère son besoin de vengeance mais surtout son savoir et sa maîtrise des armes à Gérald avant de rendre l’âme.

C’est ce qui conclut plus ou moins le prologue, nous laissant notre jeune rouquin à la tête du royaume, prêt à faire perdurer la mémoire des siens mais aussi à venir à bout des six héros légendaires restants !

L’originalité de Romancing SaGa 2: Revenge of the Seven réside dans le fait que l’histoire se déroule sur plusieurs siècles : chaque chapitre est vécu à travers un héritier de la dynastie, héritant des succès et des échecs de ses prédécesseurs.

Un RPG où on ne fait pas que taper !

Même si je me suis peut-être un peu étalée sur le scénario alors qu’il n’est pas forcément très captivant, attaquons la partie la plus jouissive de ce test : le gameplay !

La gloire du combat !

Basiquement, nous avons ici un RPG au tour par tour parfaitement clair. Cinq personnages jouables dans la même équipe, des PV, des PE et des PC, une barre de fougue qui se remplit à chaque coup porté pour des attaques groupées, une jauge qui affiche l’ordre de passage (comme dans Final Fantasy X, plus récemment Maliki ou encore Clair Obscur)

Dans Romancing SaGa 2: Revenge of the Seven, pas de panique : les PV remontent tout seuls à la fin de chaque combat. Pratique, n’est-ce pas ? Ce qui ne l’est pas, mais qui rend les combats plus stratégiques, c’est que les PE (aka PM ou mana) ne remontent pas. Bon, c’est assez courant dans les RPG me direz-vous. Mais ici, il n’est pas question d’éthers ou de points de sauvegarde aléatoires permettant un farm illimité ! Cette fois, il faudra passer par l’auberge ou par les sources, généralement situées près des salles de boss. Ça peut sembler simple, mais face à des combats parfois extrêmement gourmands en PE, on est très vite à sec à mi-chemin d’un donjon ! Cela dépend aussi de la difficulté choisie (Ne commencez pas en « classique » !). Des objets sont aussi disponibles, mais ils coûtent cher et l’argent a une place importante dans le jeu ! Ensuite viennent les PC.

Un roguelite venu du passé ?

Certes, ce n’est pas courant comme association, mais ça existe bel et bien ! Et Romancing SaGa 2: Revenge of the Seven en fait partie, d’une certaine manière. En effet, notre test du jour met en avant un système de permadeath absolument génial. (Si si, je vous assure !) Les PV et les PE, ok. Mais chaque personnage a un nombre défini de PC. Si un personnage meurt durant un combat, il peut être ramené avec un sort, certes, mais il perd fatalement 1 PC. Une fois son stock épuisé… il meurt définitivement. Stressant ? Grisant ? Un peu ! Aussitôt, il faut aller à la taverne pour le remplacer, pas de place pour les larmes ! Sauf pour notre personnage principal. Si l’empereur meurt… on attaque aussitôt une nouvelle génération !

Qu’est-ce qui valide l’argument roguelite ? Tout simplement le fait que le roi Léon n’était pas le seul à pouvoir transmettre ses capacités à son fils ! Monter une arme, une magie, un rôle, une classe se voit tranquillement transmis à un autre personnage. Rien ne se perd, tout se conserve ! Mourir, recommencer avec une forme de descendant et continuer à progresser. Ce jeu est un pur délice pour qui aime farmer, essayer des combos et différents styles.

Le level-up sous toutes ses formes

Dans Romancing SaGa 2: Revenge of the Seven, il n’existe pas de niveaux d’expérience « traditionnels ». Les personnages ne montent pas en « niveau global » après un certain nombre de combats. À la place, les PV, les PE et la classe augmentent individuellement en fonction des actions effectuées durant les affrontements. Plus un personnage utilise un type d’arme ou de magie, plus il devient efficace dans ce domaine.

Les compétences ne s’achètent pas ni ne s’apprennent via un menu classique. Elles se débloquent en combat. À force d’utiliser certains styles, des petites ampoules se mettent à briller. Des sortes d’éclairs d’inspiration qui surviennent en utilisant certaines attaques contre des ennemis spécifiques. Ce système rend la progression moins prévisible mais encourage la variété et l’expérimentation, car changer de formation, d’arme ou de rôle peut débloquer des aptitudes puissantes.

Pour les sorts magiques, c’est en fin de combat que nous pouvons en obtenir de nouveaux, mais aussi via l’académie (une fois financée, mais nous y reviendrons). Sachez d’ailleurs qu’il n’est pas possible de posséder deux sorts de magie opposés sur un même personnage. Si vous comptez brûler de mille feux, impossible de faire des bulles et donc de soigner.

De plus, comme la mort permanente peut survenir n’importe quand, il faut penser la progression à l’échelle de l’Empire ! Même si un personnage disparaît, ses techniques et avancées peuvent être transmises à la génération suivante, garantissant une montée en puissance globale malgré la perte d’individus !

L’argent fait tourner le monde

L’économie impériale joue un rôle clé dans la montée en puissance de votre dynastie. L’Empire d’Avalon perçoit régulièrement un revenu fixe à chaque tour de jeu, basé sur le nombre et la prospérité des territoires contrôlés. Cet or sert à financer trois axes majeurs : la recherche d’armes et d’armures, la construction de bâtiments et le développement de nouvelles classes jouables.

Les investissements sont permanents et bénéficient à toutes les générations futures, ce qui pousse à penser sur le long terme : dépenser rapidement pour gagner un avantage immédiat ou épargner pour débloquer une amélioration majeure. Certains projets exigent aussi des ressources ou des conditions particulières (comme avoir annexé une région spécifique), ce qui relie directement la gestion économique à l’exploration et à la conquête militaire. Ainsi, l’argent et les constructions deviennent un levier stratégique central, au même titre que les combats et la succession impériale. Croyez-moi, ça fait sauter de joie quand une mimique nous laisse un petit 200 000 couronnes !

Les choix et l’expansion de l’empire

Durant ce test, je me suis beaucoup amusée à explorer chaque petite zone possible. Dès que l’on quitte Avalon, la carte du monde s’ouvre et change doucement au fur et à mesure de nos progrès. On peut choisir librement sa destination, qu’il s’agisse de sécuriser une ville menacée, d’explorer une région reculée ou d’affronter directement l’un des Sept Héros.

Par exemple, dans les premières heures, il est possible de rencontrer Féline et de l’aider face à un ordre de monstres. Une quête se dessine jusqu’à venir en aide à sa guilde. Accepter permet de débloquer un raccourci vers un boss important par la suite ! C’est un avantage potentiel, mais aussi un risque, car sans expérience suffisante, le combat peut se révéler particulièrement difficile.

Le jeu utilise un système d’adaptation du niveau des ennemis (semblable au level scaling de Final Fantasy VIII), où les adversaires se renforcent en fonction de vos progrès, tout en conservant une marge de difficulté. Ainsi, si la structure n’impose pas d’ordre strict, certaines décisions peuvent rendre la suite de l’aventure plus exigeante. La conquête de nouveaux territoires reste néanmoins centrale : elle augmente les revenus impériaux, débloque des unités et équipements inédits, et enrichit les options stratégiques pour les générations suivantes.

Ce mélange de liberté, de contraintes ponctuelles et de conséquences réelles donne à chaque partie un rythme et un itinéraire qui lui sont propres, tout en exigeant du joueur de bien peser ses choix. Et franchement… j’adore. Ça change la donne et fait oublier le manque de scénario réel.

C’est joli mais…

Si le jeu brille par son gameplay et son système de gestion génial, même pour notre époque, ce n’est pas le cas pour tout. Visuellement, Romancing SaGa 2: Revenge of the Seven sur Switch 2 est propre, fluide et agréable, mais on reste clairement dans du déjà-vu. Les environnements sont jolis, les couleurs bien équilibrées et la mise à jour HD rend le tout plus lisible… mais ça manque de vie. Les PNJ semblent figés dans leurs routines, les expressions faciales sont quasiment absentes, et on retrouve un recyclage des modèles de personnages jouables. C’est amusant de croiser des visages familiers d’une génération à l’autre, mais à force, cela donne l’impression que le studio s’est économisé sur la variété, ce qui peut être agaçant au bout de plusieurs cycles. Je m’attendais clairement à mieux en visualisant la vidéo d’introduction.

Côté audio, en revanche, c’est difficile de faire la fine bouche quand on parle de Kenji Ito. Les musiques sont excellentes et le jeu permet de passer à tout moment de la bande-son originale 16-bit aux arrangements modernes. Un vrai plaisir, que l’on soit nostalgique ou amateur de sonorités plus riches. Et qui donne presque envie de refaire certaines zones juste pour réécouter un thème dans les deux versions. J’ai joué avec les musiques modernes la plupart du temps, j’ai trouvé que ça collait plus aux graphismes.

La nouvelle « SaGa » de mon cœur

À l’heure où j’écris ces lignes, je suis encore loin d’avoir compris toutes les subtilités que nous offre ce jeu… Mon test de Romancing SaGa 2: Revenge of the Seven m’aura demandé une quarantaine d’heures pour voir défiler son générique. Mais la centaine d’heures est quasi incontournable pour viser le 100 %, tant le contenu est dense, varié et pensé pour être exploré en profondeur.

Ce remake est un vrai régal, non seulement parce qu’il dépoussière un jeu culte de 1993, mais aussi parce qu’il le rend enfin accessible avec une traduction française impeccable et un confort de jeu modernisé. Les mécaniques de succession, de gestion et de combat sont toujours aussi addictives. Même si le scénario reste minimaliste et que certains choix visuels peuvent sembler paresseux, l’expérience globale reste un bijou pour qui aime les RPG exigeants, tactiques et généreux en rejouabilité.

C’est à la fois une madeleine de Proust pour les vétérans et une excellente porte d’entrée pour les curieux, à condition de ne pas craindre un défi relevé. Pour moi, c’est un coup de cœur monumental, actuellement mon jeu Nintendo Switch 2 préféré !

Pour

  • Porté sur la Nintendo Switch 2 avec soin
  • Visuellement très agréable
  • La difficulté « classique » (hard) qui est un pur délice
  • L’ajout des souvenirs des 7 héros légendaires
  • Addictif
  • Un système toujours aussi bon
  • Entièrement traduit en français

Contre

  • Quelques bugs d’affichage
  • Le scénario fidèle à l’original, donc très creux
  • Peut être difficile pour les nouveaux venus

Romancing SaGa 2

PampaPoulpe

Gameplay
Scénario
Graphisme
Intérêt

Conclusion

Est-ce que je vais continuer à y jouer alors que j’ai terminé ? Bien sûr que oui ! Amoureux de j-rpg, de gestion, de roguelite, essayez-moi cette merveille remise au goût du jour ! Si vous voulez farmer en savourant un bon rpg sans des heures de cinématiques, ce jeu est pour vous. C’est un genre différent avec un remake que j’ai vraiment plus qu’apprécié.

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