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Test – Spirit of the north 2, un passage en monde ouvert réussi ?

Temps de lecture : 6 minutes

Spirit of the North 2, la suite du premier volet, est disponible ce 8 mai 2025 sur PlayStation 5, Xbox Series et PC. On retrouve cette fois encore Infuse Studio au développement. L’équipe est-elle parvenue à transformer sa balade contemplative en monde ouvert digne de ce nom ? La réponse dans ce test de Spirit of the North 2.

« Test réalisé à l’aide d’une clé fournie par l’éditeur que nous remercions »

La curiosité est un vilain défaut

Une suite

Le jeu prend place directement après les événements du premier opus. Il n’y a cependant pas besoin de l’avoir parcouru pour comprendre ce qui se passe dans Spirit of the North 2. Tout au plus, vous louperez quelques repères visuels et clins d’œil au titre précédent. On y incarne un jeune renard rouge devenu l’hôte de l’Esprit du Nord. Ce dernier semble vivre en paix avec ses congénères. Cependant, il va suivre les indications d’un mystérieux corbeau et délivrer par mégarde Grimnir, un chaman à tête d’ours, de sa prison. Ce dernier a autrefois corrompu et enfermé les esprits des gardiens protecteurs. Notre renard se fait alors attaquer, son havre de paix s’en retrouve détruit, et le voici lancé dans une quête pour délivrer ces fameux esprits.

L’art de la narration environnementale

Bien que je vous raconte les événements du prologue de manière romancée, ne vous y trompez pas. La narration reste, comme pour le premier opus, cryptique, bien que fortement inspirée de la mythologie nordique. Il faudra se contenter de quelques cinématiques soumises à interprétation et du lore environnant, notamment des lettres. Ces dernières, si vous prenez le temps de les chercher, vous permettront de reconstituer l’histoire et les événements passés dans une sorte d’index. On se retrouve alors avec une narration environnementale inspirée de ce qui se fait dans les derniers Zelda ou encore Elden Ring.

Le paysage et les lieux que nous allons arpenter ont, eux aussi, une histoire à raconter. Bien plus marquées que dans le premier opus, les vastes étendues que nous visitons portent les stigmates d’une vie humaine — que ce soit des constructions dans les bois, des temples ou bien des villages tout entiers. En observant et en extrapolant à partir des messages, on peut deviner les événements qui ont eu lieu.

Et le monde s’ouvre

Une formule en apparence classique

Du temps pour observer, vous allez en avoir. Loin de proposer une aventure linéaire et contemplative comme le premier Spirit of the North, cet opus transpose sa formule dans un vaste monde ouvert. La carte, à l’échelle de notre renard, est en effet impressionnante. Il s’en dégage alors une incroyable sensation de liberté. Le titre d’Infuse Studio installe qui plus est une ambiance feutrée. La musique sait se faire discrète, puis s’intensifie dans les moments de tension, comme les combats de boss. Graphiquement parlant, l’univers tire parti de l’Unreal Engine 5 pour nous offrir de superbes étendues aux textures détaillées et riches en éléments. J’ai parfois eu l’impression de faire une véritable balade en forêt. Il en est de même pour les changements météo. Le titre se veut contemplatif et apaisant. Cependant, durant ce test de Spirit of the North 2, quelques phénomènes de popping et des animations pas assez marquées ont perturbé ma progression. Rien de dramatique, mais assez pour être signalé.

On arpente ainsi différents biomes : plage, forêt, village, montagne… à la recherche d’éléments qui nous permettront de remplir notre mission. Loin de n’être qu’une coquille vide, le jeu n’en oublie cependant pas les codes du monde ouvert. Il se dote d’une carte, avec différents points d’intérêt qui se dévoileront au gré de nos promenades ou simplement en activant des obélisques. Différentes possibilités s’offrent alors : suivre la quête principale ou explorer. On pourra ainsi glaner des points de caractéristiques en ranimant des arbres sacrés, découvrir des portails de téléportation, des tanières ou encore des ratons laveurs commerçants… Cela compense le côté vide des environnements — après tout, nous arpentons des terres ravagées par la corruption.

Guidé par la corruption

C’est d’ailleurs cette dernière qui guidera nos pas. Dans Spirit of the North 2, pas de journal de quête, pas de pointeur. Il faudra observer, lire et suivre les traces de corruption — sorte de clin d’œil au fil directeur du premier opus — pour espérer récolter les objets permettant d’ouvrir les temples, ces derniers renfermant les esprits des gardiens. Si, au début, tel un renard, il faudra apprivoiser cette manière de faire, passé quelques heures, on avance rapidement et sûrement dans notre aventure. Le titre nous guide d’ailleurs indirectement en débloquant progressivement l’accès aux zones, au fil de l’acquisition de nouveaux pouvoirs. Il faudra cependant composer avec le caractère redondant du jeu, qui se cantonne à un cycle : acquisition d’objet, temple, combat… Ainsi qu’avec les nombreux allers-retours imposés par le faible nombre de portails de téléportation. Mais aussi la quasi obligation de récolter des feux follets nécessaires à l’activation de certains mécanismes, même si avec le temps on détecte certains indices qui signalent leur présence.

Spirit of the north 2 : Apprivoiser le matériel d’origine

Les codes du premier opus adaptés

Bien entendu, Spirit of the North 2 réutilise le matériel de son prédécesseur, principalement dans le gameplay. Croyez-moi, notre renard aura besoin de tous ses pouvoirs spirituels pour venir à bout des épreuves qui l’attendent. Les contrôles ont gagné en précision et sont bien moins rigides que dans le premier opus, malgré certains bugs de collision ou l’impossibilité de monter des escaliers de manière fluide. Notre renard gagne dans cet opus un saut précis, avec un pointeur indiquant la zone d’arrivée, qui s’ajoute au saut classique et en longueur. Autre nouveauté, qui m’a fait grincer des dents au début, mais qui prend tout son sens lors des affrontements de boss : votre avatar disposera dorénavant de points d’énergie et de vie. Ces derniers pénaliseront, de plus, des sauts dans le vide trop importants, ajoutant une touche de réalisme à l’ensemble. Il sera possible d’améliorer le tout grâce à un arbre de compétences, ajoutant un aspect lite-RPG au titre.

En ce qui concerne les pouvoirs spirituels, vous vous en doutez, ils ne seront pas accessibles d’emblée. Il vous faudra venir à bout des divers donjons et boss du jeu pour progressivement les récupérer : vol plané à l’aide du corbeau, sprint, forme spectrale… Ils seront dépendants de votre jauge d’énergie et serviront à résoudre les différentes énigmes qui vous barrent la route dans les donjons (éléments à déplacer, feu à allumer, interrupteur spirituel à activer…). Elles sont en général astucieuses et nécessitent parfois un peu d’observation pour débusquer les indices environnementaux. De plus, ces dernières se renouvellent constamment au fil de notre progression, tandis que d’autres seront des clins d’œil au premier opus. C’est à mes yeux digne d’un Zelda.

Des boss magistraux

Il en est de même pour les boss des donjons, seuls ennemis du titre. Ces esprits ne seront en effet pas faciles à apprivoiser. Chaque combat à thème est l’occasion de mettre en avant le pouvoir nouvellement acquis. Il faudra faire preuve parfois de réflexes, mais aussi d’ingéniosité pour comprendre comment vaincre chacun d’eux. Loin d’être simples, ils apportent un peu de fraîcheur à l’ensemble. Je me vois encore soigner ce corbeau récalcitrant ou convaincre à grands coups de tête l’esprit du Bouc. Imposants, ils proposent des affrontements à l’ambiance solennelle et parfois teintée d’une certaine mélancolie, qui rappelleront Shadow of the Colossus. On ne peut que saluer l’initiative des développeurs d’avoir su incorporer ces affrontements à la narration et à l’aspect contemplatif du thème.

Pour

  • Gameplay retravaillé
  • Aventure poétique
  • Narration moins cryptique
  • Façon originale de guide le joueur
  • Combats de boss

Contre

  • Popping
  • Redondant
  • Soucis de collisions
  • Trop de fonctionnalités pas forcement nécessaires
  • Un patch day one qui vient perturber les contrôles

Spirit of the north 2

Oursgamer

Gamplay
Graphismes
Scénario
Intérêt

Résumé

Spirit of the North 2 parvient à transposer admirablement les codes de son prédécesseur dans un monde ouvert. Le gameplay est moins rigide, même si certaines lacunes persistent. Le monde ouvert, bien que répétitif, nous offre encore une fois de belles balades et une histoire moins cryptique grâce à une narration environnementale plus poussée. Même si le titre m’a profondément agacé dans les premières heures, une fois apprivoisé, j’aurai vécu une belle aventure. Attention cependant, il pourrait ne pas plaire à ceux qui recherchent la même expérience guidée et purement contemplative qu’offrait le premier. D’autant plus que sa durée de vie est bien plus conséquente.

3.5