The Alters, le nouveau jeu signé 11 bit studios (à qui l’on doit This War of Mine et Frostpunk) débarque enfin ce 13 juin 2025 sur PC, PlayStation 5 et Xbox Series. Une aventure de survie pas comme les autres, où tu dépends littéralement… de toi-même. Notre verdict ? C’est parti !
Test réalisé sur PS5Pro à l’aide d’une version numérique fournie par l’éditeur, que nous remercions.
Un crash pas comme les autres
Après une cinématique soignée, ça commence fort : un crash. Littéralement. À peine la manette en main, notre personnage, Jan Dolski, s’écrase sur une planète inconnue. Bonne nouvelle : il s’en sort. Mauvaise nouvelle : il est seul. Enfin… pour l’instant.
Dès les premières minutes, The Alters plante le décor : une planète aride, baignée d’une lumière solaire si intense qu’elle en devient mortelle. On incarne un simple technicien perdu dans l’espace, qui doit fuir sans relâche les rayons brûlants du jour.
Notre seule chance de survie ? Une base roulante qu’il nous faut apprendre à maîtriser.


Très vite, un appel étrange annonce la catastrophe à venir : le soleil va tout simplement nous pulvériser dans quelques jours. Pas le temps de pleurnicher : il faut mettre cette fichue roue en marche. Seul hic ? Faire tourner une base tout seul… c’est mission impossible.
C’est alors que notre brave Jan découvre une substance mystérieuse : le Rapidium. Grâce à elle, Jan peut créer des doubles de lui-même : les Alters. Et là, tout change.

Gérer ses doubles comme une équipe… ou presque
Le gameplay de The Alters repose sur un équilibre délicat entre survie, gestion et… coup de bol. Nous sommes aux commandes d’une base mobile en forme de roue, et rapidement, ce qui semblait être un jeu tranquille se transforme en véritable fourmilière. Il faut planifier les journées, gérer les ressources… mais surtout, cohabiter avec les autres Jan !
Jan n’a rien d’un surhomme. Il a besoin de repos, ses journées sont chronométrées, et chaque tâche lui demande du temps et de l’énergie. Forer du métal, cuisiner, réparer… tout prend du temps, et il ne peut pas tout faire tout seul. C’est là que les Alters entrent en jeu.
Les Alters
Chacun a ses propres compétences : médecine, ingénierie, mécanique. Mais aussi ses émotions, ses souvenirs… et parfois ses rancunes. On ne peut pas juste les « utiliser » comme des outils : il faut les convaincre, les comprendre, créer un lien. Construire un laboratoire ou ajuster une imprimante 3D peut vite être interrompu par une discussion houleuse avec un Alter qui doute, qui nous en veut, ou qui nous admire ! Pas de repas décent à midi ? Allez qu’on boycotte le boulot pour juste… râler.




Créer un Alter, ce n’est pas juste appuyer sur un bouton et attendre qu’un clone sorte du micro-ondes.
Non. Il faut d’abord s’installer devant l’ordinateur quantique, un engin un peu inquiétant avec ses câbles, ses lumières et son interface presque vivante. Là, on choisit un moment-clé dans la vie de Jan. Une bifurcation, un tournant. Et si, à cet instant précis, il avait pris une autre voie ? Ce choix devient la base de la nouvelle version de lui-même. Celui qui est devenu médecin, celui qui a préféré une vie de famille, ou encore l’autre là-bas qui a tout envoyé balader pour suivre ses convictions. Une fois cette trajectoire sélectionnée, il faut rassembler les ressources : un peu de Rapidium bien sûr, mais aussi de la matière organique, ce qui donne un petit frisson rien qu’à l’idée. Et même quand tout est prêt, la création ne se fait pas en un claquement de doigts. Il faut patienter pendant que la machine travaille, lentement, méthodiquement.
Et pendant que le nouvel Alter se forme, on a tout le temps de se poser des questions. À quoi ressemblera-t-il ? Une moustache ? Les cheveux longs ? Sera-t-il un allié… ou un rappel un peu trop brutal de celui que nous aurions pu devenir ?

Mourir et revenir
The Alters est un jeu où les mécaniques de gestion croisent des enjeux profondément humains. Chaque choix technique peut provoquer une réaction émotionnelle. Et c’est là que le gameplay devient aussi malin qu’émouvant ! Impossible d’avancer avec une équipe bancale pour sauver sa peau ! D’ailleurs le game over vous permet de revenir tranquillement aux jours précédents, n’importe lequel ! C’est assez pratique même si au début je préférais vraiment recommencer juste pour être certaine d’avoir de bonnes bases. Bon, c’est peut être un petit peu tricher certes…


La carte, les obstacles, les nouveautés
Au départ, la carte est minuscule ! Quelques rochers, trois ressources qui se battent en duel et une sensation de vide pesant. On fait vite le tour, et surtout… on réalise à quelle vitesse tout s’épuise. Alors, on fait rouler la base. On lance la grande roue grinçante vers l’inconnu, et là, tout s’ouvre, enfin, presque. Chaque nouvelle carte est différente : plus vaste, plus riche, mais aussi plus vicieuse. La lave coupe des accès entiers, les tas de gravats bloquent les chemins, et certaines zones ne se traversent qu’à pied, équipé de grappins ou de fourreuses. Il y a même des créatures qui rôdent, invisibles au début, et dont la présence nous met bien sûr en danger.



Et au milieu de tout ça, on tombe parfois sur des souvenirs, des objets abandonnés à offrir à nos Alters pour les apaiser. Une photo, un livre, un vieux badge. C’est touchant, mais ce n’est jamais gratuit. Car la carte, même élargie, reste avare. Le moindre matériau compte. Il faut alimenter la serre en matière organique, recharger les piles de la combinaison, entretenir le filtre anti-radiations sous peine de mourir.

La gestion devient vite une question de survie : avancer dans l’histoire, oui… mais pas au prix de l’épuisement.
Esthétique stellaire et pulsations sonores
Visuellement, The Alters offre de très beaux moments, surtout dans ses paysages extérieurs.
Les jeux de lumière sont particulièrement réussis : l’aube rougeoyante qui rase la roche, les ombres mouvantes sur le désert stérile, ou encore les reflets métalliques sur la base roulante créent une ambiance à la fois poétique et inquiétante. On sent que l’accent a été mis sur ces instants de contemplation, quand le silence et la lumière renforcent la solitude de Jan, en dehors de la base.
En revanche, tout n’est pas au même niveau : certaines textures rocheuses font un peu datées, comme si elles n’avaient pas suivi le reste. Et l’intérieur de la base, bien que fonctionnel, reste assez basique visuellement : un peu trop lisse, un peu trop froid, presque clinique. Il y a un contraste entre la beauté du dehors et la sobriété de l’intérieur qui, selon le moment, peut soit renforcer le sentiment d’isolement… soit juste casser un peu l’immersion.
Petit coup de cœur personnel pour la musique, qui m’a vraiment surprise. Il a quelque chose de très planant, presque spatial. Mais avec ce souffle dramatique qu’on retrouve chez des compositeurs comme Ivan Torrent à ses heures épiques. Ça ne cherche pas à en mettre plein les oreilles constamment. Piotr Musiał nous offre un mix parfait entre la science-fiction contemplative et émotion humaine brute. Clairement, la musique a beaucoup contribué à mon temps de jeu !

Quand chaque « et si » devient réel
« Et si tu avais choisi une autre vie ? Et si tu avais dit oui ce jour-là, ou refusé ce job, ou décroché ce coup de fil ? »
The Alters prend ces questions existentielles et les transforme en matière ludique. Ce qui commence comme un jeu de survie spatiale devient peu à peu une plongée vertigineuse dans l’identité, la solitude, et les chemins que l’on n’a pas pris.
Voir ces autres soi vivre, penser, souffrir différemment, c’est parfois troublant. On se retrouve à faire face à des versions de soi-même, de Jan en l’occurrence que nous n’aimons pas mais qu’il est facile de comprendre.
The Alters est un jeu imparfait, mais singulier. Il ne révolutionne pas le genre et c’est dommage ! Porté par une ambiance soignée et une musique parfaitement dans le ton le jeu offre une belle aventure. Pourtant, derrière cette belle idée, les limites se font vite sentir : une base un peu fade, des textures parfois en retrait, un gameplay qui s’essouffle à mesure qu’il se systématise. Le vertige des débuts curieux laisse place à une routine presque trop bien huilée qui peut facilement ennuyer, ou juste agacer quand justement ce moment ne vient pas. Avec une durée de vie complètement dépendante de la façon de jouer du joueur, c’est un jeu à consommer à petite dose, entre deux grosses sessions d’un autre.

Pour
- L’évolution de la base
- Le clonage bien pensé
- La bande sons
Cons
- Trop de pylônes, de gadgets agaçants
- La gestion parfois laborieuse
The Alters
Résumé
The Alters est un jeu qui aurait mérité un peu plus de finitions. J’y ai passé un agréable moment mais une fois la première heure de jeu écoulée, embarqué dans les trajets, une certaine lassitude s’st installée. Au début, on s’emballe, on veut tout créer… sans en avoir les moyens puis, tout devient de plus en plus automatisé via les Alters. C’est typiquement le genre de jeu que j’aime relancer de temps en temps, mais avec lequel j’ai du mal à enchaîner de longues sessions. Mention spéciale aux OST, Piotr Musiał toujours au top !