Notre test a pris du retard à cause d’un bug lié à la Nintendo Switch 2, mais aujourd’hui, nous pouvons enfin vous parler de Until Then !
Until Then est un visual novel narratif en side-scrolling développé par Polychroma Games, un studio indépendant basé aux Philippines. Publié par Maximum Entertainment, le jeu est sorti le 26 juin 2025 sur Nintendo Switch, un an après sa version PS5 et PC.
Test réalisé sur Nintendo Switch 2 à l’aide d’une clé dématérialisée de la version Nintendo Switch 1 envoyée par l’éditeur que nous remercions !
À noter que malgré mes runs, le jeu n’est toujours pas passé en compatible sur le site officiel de Nintendo.

L’ordinaire qui bascule
Dans Until Then, on suit le quotidien un peu flottant de Mark Borja, ado philippin plutôt nonchalant, pas vraiment passionné par les études, mais difficile à détester. Loin de ses parents partis travailler à l’étranger. (Overseas Filipino Workers) Mark vit seul, livré à lui-même, et s’accroche à ce qui donne un peu de rythme à ses journées : les jeux vidéo jusqu’à pas d’heure, les exposés bricolés à la dernière minute, et les discussions sans fin avec ses potes via son téléphone.

Cette routine scolaire, parfois morne, parfois rassurante, gravite autour d’un petit groupe d’amis aussi contrasté qu’attachant. Cath, une tornade queer à la répartie acide. Louise, sérieuse et méthodique. Ryan, le grand sportif au cœur tendre ; Et Ridel, discret mais toujours présent. Ensemble, ils forment une bulle fragile, un quotidien sans surprise. Jusqu’à ce qu’apparaisse Nicole, une nouvelle venue à l’aura discrète, presque trop silencieuse pour ne pas laisser de traces. Sa présence inattendue introduit un frémissement dans la vie de Mark ! Une émotion un peu bancale : celle d’un attachement naissant, d’un flirt adolescent teinté de mélancolie.
Sous ses airs de chronique adolescente légère, le récit glisse progressivement vers des territoires plus sombres. Dans cette version alternative de Manille (la capitale des Philippines), hantée par les séquelles d’une mystérieuse “Grande Panne”, un cataclysme technologique et humain dont personne ne parle vraiment, des anomalies surviennent : des souvenirs se brouillent, des personnes disparaissent sans laisser de trace, comme si elles n’avaient jamais existé.
Mark se retrouve malgré lui embarqué dans une quête existentielle, où les émotions adolescentes : l’amitié, l’amour, la solitude, la culpabilité, se mêlent à une inquiétante désintégration du réel.

Promenade et narration
À la manière de “To Duel List” ou “There Is Something in My House”, “Until Then” est un visual novel narratif en side-scrolling. Une subtilité à souligner, qui le distingue des visual novels plus classiques, souvent figés dans des écrans fixes et centrés uniquement sur des dialogues. Ici, nous avons la possibilité de nous déplacer physiquement avec l’ami Mark à travers différents décors : sa maison, son école, les rues de sa ville… Ce qui permet une immersion plus organique dans son quotidien.
C’est minimal, bien sûr, mais ici on ne se contente pas de lire des lignes de texte ! Bien qu’un tantinet long et sans forcément beaucoup d’intérêt, dans ce petit test de Until Then, nous avons exploré, interagi avec des objets, pris le métro. Pianoter sur son téléphone en temps réel donne une sensation un peu moins figée à notre aventure. Le jeu introduit de petites mécaniques contextuelles, comme répondre à des messages pendant un cours, jouer du piano, ou encore reconstituer des souvenirs dans des séquences plus symboliques. Sans compter les mini-jeux bien sûr !


Cela dit, malgré cette couche de mobilité et d’interaction, le gameplay reste très léger, au service d’un récit linéaire et introspectif. Contrairement à d’autres visual novels plus verbeux ou axés sur des choix déterminants, Until Then préfère trop souvent laisser le joueur passif face à une narration qui s’étire, sans trop savoir où elle mène.


S’il y a bien quelque chose que je déteste dans un jeu où j’ai le choix… c’est de ne pas le ressentir. Malheureusement, c’est le cas pour la première partie, qui demandera malgré tout une petite dizaine d’heures pour être terminée. Il faudra entamer une nouvelle partie pour que, cette fois-ci, nous puissions avoir la bonne ou la mauvaise fin.
Observer, écouter, s’imprégner
L’un des meilleurs atouts de Until Then, c’est sa direction artistique en pixel art. Disons le clairement, c’est parfois vraiment magnifique. Sans jamais forcer le trait, le jeu parvient à créer un univers visuellement très crédible. Les environnements urbains, inspirés du quotidien philippin, sont familiers et pleins de charme : ruelles animées, intérieurs modestes mais chaleureux, salles de classe encombrées, couchers de soleil diffus. Un vrai petit bonheur !



Ce qui impressionne surtout, ce sont les animations. Les personnages bougent avec naturel, réajustent leurs vêtements, pianotent sur leur téléphone ou détournent le regard avec une fluidité surprenante pour du pixel art ! L’apogée de tout ça, c’est probablement les gros plans sur les visages. Petit coup de cœur personnel !


Sur le plan musical, nous ne sommes pas face à une OST inoubliable ou flamboyante, mais la mélodie de Nicole est un vrai petit bonheur. Vous aimez le piano ? Fermez les yeux et savourez moi ça !

Les gens disparaissent mais pas les émotions
Au final, Until Then m’a surpris à plus d’un titre.
Sa longueur inattendue m’a d’abord un peu déconcerté. (Comptez une bonne durée de vie de dix heures pour votre premier partie !) Mais c’est justement en prenant le temps (parfois trop) qu’il finit par dévoiler ses vraies qualités. Si une bonne partie des dialogues entre ados donne l’impression de tourner en rond, et que certaines scènes paraissent flotter dans l’inutile, il faut reconnaître que cette apparente banalité sert peu à peu de terreau à quelque chose de plus profond.
Les émotions n’arrivent pas en torrent, mais en bruine lente et il faut s’accrocher au début si vous aimez entrer dans le vif du sujet rapidement. J’ai largement préféré ma seconde partie même si je ne peux rien dire sans passer par le spoil. Malgré ses longueurs et son goût prononcé pour le bavardage adolescent, Until Then reste un jeu visuellement superbe, délicat dans sa mise en scène qui peut toucher… ou laisser complètement indifférent.

Pour
- Jeu entièrement traduit
- Une seconde partie obligatoire mais plus intéressante
- Les OST et la mélodie de Nicole
- La beauté du pixel art
Contre
- Des saccades sur Switch 2
- Pas de mode lecture rapide
- Écran tactile souvent bugué
- Parfois très très long
Until Then
Conclusion
J’ai trouvé Until Then beau et intéressant, même si je n’ai jamais vraiment réussi à m’attacher aux personnages. Leur monde, leurs problèmes, leurs dialogues m’ont souvent laissé un peu à distance, mais ça ne m’a pas empêché d’apprécier l’ensemble. C’est une belle proposition touchante qui se joue surtout si on aime lire tranquillement, sans se presser, en acceptant de se laisser porter plutôt que de chercher à être constamment happé.