Atelier Resleriana: The Red Alchemist & the White Guardian est disponible depuis le 26 septembre 2025 sur PlayStation 5, Xbox Series, Nintendo Switch et PC grace à Koei Tecmo. Suite spirituelle d’un jeu mobile de type gacha dorénavant indisponible, il nous propose une aventure en compagnie d’une nouvelle alchimiste. Qu’avons-nous pensé de ce retour à une formule plus old-school ? La réponse dans ce test d’Atelier Resleriana: The Red Alchemist & the White Guardian.
« Test réalisé sur PlayStation 5 à l’aide d’une version numérique fournie par l’éditeur que nous remercions. »
Destinées entremêlées
Un duo d’explorateurs
Atelier Resleriana: The Red Alchemist & the White Guardian nous propose de suivre les aventures de Rias Eidreise, une jeune aventurière qui va découvrir qu’elle possède des capacités d’alchimiste et de Slade Clauslyter, un jeune homme qui enquête sur de mystérieuses ruines. Leur rencontre, puis alliance, va les conduire sur les traces de leurs parents à la recherche de ce qui a autrefois causé la destruction de leur ville natale Hallfein. Mais surtout, la disparition soudaine de tous ses habitants. Bien entendu, dans leur périple, ils seront aidés par de nombreux alliés. Certains issus de précédents jeux Atelier tels que Sophie, Totori ou encore Ryza. Un clin d’œil bienvenu qui nous offre l’occasion de nous remémorer de nombreux moments passés en leur compagnie.
Au-delà des apparences
À première vue, le scénario et les personnages de ce nouvel opus n’ont rien d’exceptionnel. Ils apparaissent même comme des archétypes traditionnels des J-RPG. Rias est une jeune fille solaire que rien ne démoralise et toujours prête à partir à l’aventure. Tandis que Slade apparaît comme un guerrier courageux, un brin solitaire et peu bavard. Mais ce qui relance l’intérêt et ajoute une certaine profondeur à l’intrigue se cache dans le lien qui se développe progressivement entre ces deux personnages et leur passé. On s’attache progressivement à eux et, je dois l’avouer, on est très curieux de voir jusqu’où évoluera cette délicate romance.
Leur relation se construit en effet au fur et à mesure que nous menons l’enquête sur les événements du passé d’Hallfein. Ces derniers seront en effet révélés au fur et à mesure qu’on complète le livre magique de Slade hérité de son père. Je dois dire que je n’ai pas vu le temps passer durant les 30 heures nécessaires pour finir le jeu. L’intrigue se relance en effet régulièrement et les retournements sont assez imprévisibles pour nous maintenir en haleine. Le tout se passant qui plus est dans une ambiance chaleureuse et très accueillante. On a vraiment du mal à lâcher la manette. C’est clairement un jeu qui fait du bien au moral. Il n’y a vraiment que les dernières heures qui m’auront paru interminables tant le jeu s’étire en longueur de manière assez artificielle, à l’aide de nombreux allers-retours, avant de conclure. Même la nécessité de reconstruire le village pour avancer dans l’aventure n’aura finalement pas été si contraignante que ça.
Un village à reconstruire
Ravagé par une étrange brume rouge, Hallfein est à votre arrivée un village en ruine où peu de personnes vivent encore. Notre mission, en plus d’enquêter sur sa destruction, sera de le faire prospérer en plus de notre boutique. Cela ajoute à Atelier Reslierena une dimension « cozy game ». Elle parachève le sentiment de bien-être qui se dégage du titre de Koei Tecmo. N’espérez cependant pas y retrouver toute la complexité, par exemple, du dernier Story of Seasons. Par ailleurs, ces évolutions impacteront l’aspect d’Hallfein. Il reprendra vie au fur et à mesure, que ce soit en termes de couleur ou de personnage dans les rues. Et même si, globalement, le titre présente une qualité graphique quelque peu datée pour de la next-gen, particulièrement dans ce hub et sa construction. La direction artistique rend l’ensemble plutôt agréable à parcourir pour y dénicher quêtes et missions.
Des quêtes
On rencontrera en effet de nombreux alchimistes dans Hallfein. Ces derniers nous proposeront des quêtes allant de la simple mission FedEx avec combat de monstre, à la construction d’objets complexes. Si les premières n’ont aucun réel intérêt. Les suivantes permettront de nous pousser à manipuler l’alchimie et à apprendre toujours plus de recettes, en plus de gagner un potentiel précieux lien avec un alchimiste. Ce dernier permettant d’obtenir de précieux ingrédients. On retrouvera aussi de nombreuses missions aux comptoirs de quête du village. De quoi satisfaire nos envies d’aventure tout en faisant évoluer notre équipe.
Et une boutique
En ce qui concerne le village, son évolution s’inscrira dans un cycle quêtes de boutique / pallier. On devra en effet réaliser ou récolter des objets pour les vendre, gagner de l’argent et accomplir des objectifs permettant de gagner de l’expérience pour chaque domaine du village (agriculture, forge…). Arrivé à un point, il faudra débloquer le pallier d’évolution suivant en réalisant des objets alchimiques, souvent complexes, et payer une certaine somme d’argent. C’est un mécanisme intéressant qui nous force à faire régulièrement évoluer nos talents d’alchimiste au fur et à mesure qu’on progresse dans l’histoire. On n’est ainsi jamais bloqué et globalement toujours bien équipé pour affronter la suite de l’aventure. C’est vraiment bien vu !
L’alchimie, un système simple à manipuler
Des combinaisons colorées
C’est le propre de la série : vous disposerez d’un atelier de confection où vous allez passer une bonne partie de votre temps. Au centre de ce dernier, un chaudron vous permettra de réaliser des objets à partir de recettes. Ces dernières évolueront en suivant une arborescence bien précise dont les branches se débloqueront au fil de vos acquisitions de grimoire, d’ingrédients et de vos confections. Lors de la création d’un objet, il faudra combiner les ingrédients demandés en suivant un système de double couleur qui fonctionne comme des dominos. Ainsi, l’ingrédient de gauche devra se terminer par la couleur par laquelle débute l’ingrédient de droite pour rendre la fabrication optimale. Cela aura aussi pour effet d’améliorer les bonus des objets ou de provoquer des mutations si vous combinez les bons ingrédients. Ces dernières permettent de confectionner d’autres objets de l’arborescence et ainsi de suite.
Simple mais profond
C’est un système assez intéressant qui est simple à manipuler au premier abord. Il bénéficie qui plus est d’une interface assez claire et relativement fluide ce qui permet de réaliser des objets assez rapidement. Cependant, il dévoile une grande profondeur lorsqu’on commence à vouloir optimiser les bonus de nos armes ou accéder à des recettes de haut niveau. Il faut en effet arriver à trouver les bonnes couleurs, augmenter la qualité de nos objets ou ruser à l’aide de modificateurs. Ces derniers permettant de substituer certaines couleurs à d’autres ou encore carrément remplacer un type d’ingrédient. On pourra par exemple vouloir ajouter du métal dans un bâton pour obtenir le bonus Métal rare qui donne +10 % à l’attaque…
Je dois vous avouer que je me suis parfois complètement oublié dans l’atelier lors de la confection de mon arsenal. J’y ai effectivement pris énormément de plaisir, là où, par exemple, j’avais évité celui d’Atelier Yumia, trop austère en mode manuel. On peut dire qu’en termes d’accessibilité, cet opus se glisse dans le haut du panier et ce jusque dans l’identification et la location des ingrédients nécessaires dans le monde du jeu.
Un monde à explorer
Que ce soit dans notre enquête ou pour récupérer des ingrédients, Atelier Reslierena va nous conduire aux quatre coins de son univers. Ce dernier se découpe en deux types d’endroits : les donjons dimensionnels et le monde réel. Tous deux étant composés de lieux regroupant un ensemble de cartes instanciées et basées sur un thème (plage, forêt…). Un grand classique qui ne dépaysera pas les habitués du studio Guts. On navigue ensuite entre ces différents endroits en se téléportant.
Il n’en reste pas moins qu’encore une fois, l’ensemble a un train de retard, que ce soit graphiquement ou en termes de variété du bestiaire. On retrouve effectivement bien souvent le même type de monstre dont seule la couleur varie. Malgré tout, la mécanique de donjon est originale et bien intégrée à l’histoire. C’est en effet l’exploration de ces derniers qui permet d’avoir accès à de nouvelles informations, mais aussi à de nouveaux lieux et éléments. Il faut néanmoins admettre que, sur le long terme, leur exploration devient quelque peu redondante et lassante. À tel point qu’on finit par esquiver les monstres et les combats pour simplement monter les étages.
Le retour des combats au tour par tour
Si Atelier Yumia avait abandonné ce système au profit de quelque chose de plus dynamique. Le tour par tour signe ici son grand retour. Guts nous offre cependant un système pêchu, stratégique et dont l’interface est très lisible. Les affrontements se déroulent en suivant une ligne de vie qui indique les tours à venir, comme le fait Clair Obscure. Il est bien entendu possible d’intervenir sur cette ligne à l’aide de techniques pour permettre à un allié de jouer. Par exemple avec les interruptions. On imagine ainsi facilement le potentiel dans le cadre des soins.
Lorsque c’est notre tour, plusieurs choix s’offrent à nous : attaquer simplement pour charger notre jauge d’AP (les points de techniques), consommer des AP et exécuter une technique ou utiliser un objet de soutien confectionné à l’atelier. Au fil des tours, deux autres jauges se chargent : celle d’attaque ultime et, plus intéressant, une jauge de soutien avec des marqueurs. Ces derniers permettent de déclencher des attaques multiples combinant plusieurs personnages. De quoi réaliser de nombreux combos dévastateurs et ainsi enchaîner les ennemis avant qu’ils attaquent. Si d’aventure cela se produisait, vous auriez encore la possibilité de réaliser un blocage dynamique, ou parfait avec le bon timing.
Avec un tel système, difficile de trouver le temps long tant les possibilités et les stratégies à élaborer sont multiples. Le jeu n’est cependant pas difficile. Il conserve jusqu’au bout cette idée de fournir une aventure agréable et relaxante. Les game over n’étant qui plus est jamais très punitifs. Enfin, sauf pour le chapitre 6 ! Dans ce dernier vous rencontrerez deux adversaires particulièrement retors aux techniques totalement injustes. Un véritable mur de difficulté, rageant à souhait ! Il risque malheureusement de faire abandonner de nombreux alchimistes. J’espére qu’un patch rééquilibrera bientôt ce combat.
La mutualisation d’expérience un piège
Dernier point, malheureusement négatif pour ma part : la mutualisation de l’expérience acquise. Charge à vous de redistribuer les points à vos personnages pour les faire évoluer. Le risque étant de mal équilibrer son équipe et de devoir chasser des monstres en boucle. Certains apprécieront, d’autres, comme moi, non.
Pour
- L’alchimie
- Interfaces fluides
- Ambiance Cosy
- Le lien Slayde / Rias
- Personnages attachants
Contre
- Bestiaires
- La fin qui traine en longueur
- Pas de traduction française
- chapitre 6
- Graphismes
Atelier Resleriana: The Red Alchemist & the White Guardian
Conclusion
Atelier Resleriana: The Red Alchemist & the White Guardian réalise avec brio son retour aux sources. Malgré tous l’opus n’en oublie pas de moderniser l’ensemble de ses systèmes. Le gameplay est ainsi agréable et fluide et il supporte une histoire à l’ambiance douce et chaleureuse. Il ne lui manquait qu’une traduction française pour être l’un des opus de la série que je vous conseillerais sans concession. Il est clairement le bonbon dont j’avais besoin pour m’extrait de ce paysage vidéoludique aux titre tous plus exigeants les uns que les autres.